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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Active Region Horizon Dispatch (2023) (FR)

Une belle musique avec une vision de rythmes ambiants portant des mélodies cadencées qui peuvent être entendues comme une poésie futuriste

1 Into the Black 8:24

2 Tight Beam 5:57

3 Horizon Dispatch 12:24

4 Dreamspan 17:50

5 Gaia-X 10:18

6 Two Giants 12:10

7 The Star Shield 10:56

(DDL 78:00)

(Psybient Psychill)

Vous vous souvenez de Solarmetric! C'est un très bel album que Peter Brefini offrait à nos oreilles alors qu'il œuvrait sous le nom de Echo Season en 2020. Eh bien, Active Region est son nouveau projet et HORIZON DISPATCH et son second album, offert uniquement en téléchargement cette fois, à sortir du label Californien Synphaera Records. S'éloignant quelque peu, mais pas tout à fait, de sa vision de musique psychédélique du temps, il nous propose un bel album toujours musical mais un peu moins froid où ses styles downtempo et psychill dévoilent de très belles surprises à nos oreilles. Fidèle à la signature du label américain, la texture sonore de HORIZON DISPATCH est très détaillée avec une nuée de tonalités composites qui créent cet univers de fascination où les visions de cinéma et de la littérature de science-fiction se soudent dans des panoramas qui défient la gourmandise de nos oreilles.

Into the Black donne le coup d'envoi à cet album construit autour des mêmes préceptes. Des ondes bourdonnantes s'agglutinent dans son panorama où des claquements sourds irradient des explosions plus ou moins feutrées, rappelant l'univers dystopique du film Blade Runner et de la musique de Vangelis. Ces vestiges sonores sont d'ailleurs récurrents dans les ambiances de HORIZON DISPATCH. Le rythme décolle après une explosion autour de la 90ième seconde. Le mouvement du séquenceur sculpte un rythme construit sur une vive alternance des arpèges sauteurs qui ont une tonalité éclatante, des souvenirs de Flashpoint de Tangerine Dream font surface ici. Des pads de brume et des soupirs de synthé ayant une texture organique recueillent ce mouvement ambiant sphérique qui ondule avec un effet ascendant. Magnétisant, le rythme évolue dans la tourmente avec des éclats brusques de percussions, des effets vocaux vaudous, des claquements métalliques semblables à des coups de fouet électronique et ces explosions qui remplissent le panorama de Into the Black. Ces éléments contrecarrent la progression du rythme, et de son équivalent harmonique. Ils torpillent ses élans et font dévier sa progression, sauf que la structure se remet en marche constamment en apportant de belles modulations dans ses élans. Voguant aussi sur une structure de rythme ambiant, Tight Beam se rapproche des textures plus psychédélique de Peter Brefini dans Solarmetric, notamment avec ces ronflements organiques qui ornent son ouverture. Le rythme vit sur une vive parade du séquenceur et ses arpèges qui se répercutent dans un écho qui en modifie sa texture. Une mélodie, soufflée dans un flûte en verre, fait rouler des boucles aussi cadencées que le rythme dans un univers qui flirte avec celui de Solar Fields, notamment avec ces nombreuses expirations d'une solide ligne de basse et de ses pulsations caoutchouteuse ainsi que ses ombres vampiriques. La première partie de Horizon Dispatch propose une intense toile de bourdonnements avec des nappes ronflantes et d'autres qui crachent un brouillard de particules industrielles. La première phase de rythme est plutôt effacée. On dirait des pulsations métalliques qui aspirent le temps alors que les synthés étalent une vision mélodieuse dont l'aspect flûté se répercutent par des boucles plus ou moins cadencées. Le rythme se développe dans une seconde partie, où la brume épaissit aussi son emprise, en une lente spirale. Le mouvement répétitif vif et sec du séquenceur allume un mouvement saccadé qui lui donne un reflet stroboscopique déroulant ses spasmes dans un lourd contexte atmosphérique. Dreamspan développe une vision plus psybient avec des lignes de rythmes momentanées qui vont et viennent, comme ces bouts de mélodies qui roucoulent en boucles, dans un panorama sonore rempli de brume, d'artifices électroniques et d'effets stabilisateurs qui maintiennent les bouts de rythme et de mélodies dans des phases ambiantes. Le plus long titre de cet HORIZON DISPATCH me rappelle vaguement les rythmes que Space Art construisait en début de carrière, notamment au niveau de la tonalité. Les nappes de voix anesthésiantes et ces mélodies qui roulent en boucles, et qui sont aussi récurrentes dans l'album, sont des éléments qui remplissent et surdimensionnent son panorama.

Nous restons, avec Gaia-X dans cette phase de rythme vaporeux qui alimentent la seconde portion du dernier album que propose le label américain. L'impression de planer est plus tangible ici qu'ailleurs avec de belles nappes qui valsent et dérivent dans les noirceurs du Cosmos. Le séquenceur profite d'une belle nappe de sérénité, peu après la seconde minute, pour faire planer un rythme plus mélodieux qu'animé. Il fait tinter ses arpèges aux teintes subdivisées dans un long parcours de mélodie ambiante et cadencée qui justifié sa présence auprès de constellations scintillantes. La nappe de basse laisse ronfler sa sourde poésie dans une structure alanguie de sa présence chloroformique. La clavier, assez discret jusqu'ici, profite de ces instants pour élaborer une stratégie musicale qui danse en cohésion du rythme mélodieux. On est pas loin du Psychill ici! Two Giants est la quintessence des rythmes ambiants! Le titre propose une ouverture atmosphérique d'un genre cinématographique avec un dense panorama sonore qui flirte avec une vision apocalyptique. Les synthé foisonnent d'activité avec des airs de flûtes et des nappes de voix séraphiques qui serpentent et/ou s'extirpent du soupçon caramélisé des ondes bourdonnantes. Des battements feutrés, semblables à ces explosions sourdes des basses pulsations de Vangelis dans Blade Runner, sont au cœur de ce décor prophétique du titre qui fait sortir un délicat mouvement de rythme après la 6ième minute. La tonalité du séquenceur égale celle de percussions délicatement tambourinées par des mains d'hypnotiseur. Le synthé émiette toujours ces lignes iridescentes en de fines particules qui se posent comme des poussières de cristal entre nos oreilles, tandis que ce rythme ascendant monte et descend dans un dense velum de brume sinistre où rodent des effluves de voix gothiques. Il n'y a pas meilleur façon de terminer un album de cette dimension que par un titre comme The Star Shield. Structuré comme les 6 autres chapitres sonores de HORIZON DISPATCH, le titre fait dériver ses 11 minutes comme une grosse nappe de brume anesthésiante où des effluves de métaux en combustion dorent sa membrane à la fois lyrique et sibylline. Son mouvement est très lent, même s'il est poussé par des implosions de basse et orné de tintements percussifs qui tentent de créer une mélodie cadencée.

J'ai bien aimé HORIZON DISPATCH! C'est le genre d'album qui séduit avec sa vision de rythmes ambiants porteurs de mélodies cadencées qui s'entendent comme de la poésie futuriste. Il y a une fusion des influences de Tangerine Dream, Solar Fields et Steve Roach qui s'entend tout au long de l'évolution de ce nouvel album que Peter Brefini porte à nos oreilles dans un esthétisme sonore digne des vastes horizons du label californien. Pour le plaisir de vos oreilles et des sens!

Sylvain Lupari (17/04/23) *****

Disponible au Exosphere Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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