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  • Writer's pictureSylvain Lupari

AIRSCULPTURE: Travelling Light (2018) (FR)

“Travelling Light doit être le meilleur des deux mondes, celui de la Berlin et de l'England Schools, qui se rencontrent ici dans un cocktail de MÉ assez explosive”

1 Travelling Light 59:32 2 Convoi Exceptionel 13:10 Airsculpture Music (CD/DDL 77:42) (Berlin & England School)

Enregistré lors du festival E-Day 2015 à Oirschot, Pays-Bas, TRAVELLING LIGHT nous amène aux structures alambiquées qui composaient l'essence de Graveyard Shift. Soit avec une longue pièce-phare de près d'une heure où Adrian Beasley, John Christian et Peter Ruczynski élaborent une musique électronique toujours fidèle à la signature d'Airsculpture.

Une introduction d'ambiances où on flotte avec des nappes de Mellotron et de voix chthoniennes. Au-delà de ces ombres sonores s'élève un chant de synthé dont le ton nasal imite celui d'un saxophone aux solos tendrement émouvants. Un filet de distorsions ouvre une avenue pour de belles nappes de vieil orgue autour des 10 minutes. Le mouvement processionnel devient plus austère pour un bref instant, le temps que le séquenceur sorte de son mutisme afin de structurer la première phase rythmique de Travelling Light. Sous des bruits blancs, des effets radioactifs et des chants ectoplasmiques, la structure du séquenceur étend une belle bipolarité rythmique qui atteint une pointe vertigineuse assez rapidement. Le mouvement est frénétique avec des tonalités tant de billes en bois que métalliques qui virevoltent sur un convoyeur malmené de spasmes mécaniques. Les nappes de brouillard étendent les effets de mysticisme usuels au Berlin School alors que des lignes de synthé se chamaillent un degré d'intensité tonale avec les distorsions d'une guitare. La structure de rythme continue sa phase spasmodique avec des séquenceurs aussi frénétiques qu'une dizaine de mains tapant des peaux tendues sans eurythmie rythmique, alors que le décor reste constitué de lignes de synthés qui tournicotent et virevoltent dans des bancs de brouillards mécanisés. À bout de souffle, les battements s'épuisent dans ces bancs autour de la 32ième minute, instaurant la première phase, j'oublie l'introduction, ambiosphérique de Travelling Light. Des chants brumeux et flûtés transitent dans ce passage de 5 minutes où tente de revivre une structure rythmique. Moins explosive et néanmoins tenace, cette 2ième phase émerge plus vivement autour de la 45ième minute avec des séquences limpides qui bondissent comme des pieds de Bambi sur un étang gelé. Toujours tissées serrés, les ambiances s'évaporent lorsque des séquences gorgées de radiations organiques donnent une lourdeur inattendue à une finale qui justifie sa longueur par l'ajout de bons solos, guitares et synthés, mais aussi avec un séquenceur sur le bord d'exploser tant ses rugissements vibrent de distorsions. Du bon Airsculpture qui ne décevra pas ses fans.

Convoi Exceptionel est un excellent titre qui se déguste un peu plus dans son enveloppe écourtée. Dès l'ouverture, un rythme pulsatif est densément recouvert de nappes de synthé nuageuse et d'ondes sinusoïdales. Des ions distordues et gorgés de tonalités ectoplasmiques s'invitent à cette danse pour unijambistes sur stéroïdes que des éléments décoratifs uniques à l'univers de la MÉ recouvrent dans un linceul de bizarretés soniques. Des solos de synthé percent ce voile sonore et pour survoler une structure rythmique qui chevrote sous le poids de ses éléments. Et si le rythme atteint une fluidité harmonique, certains ions restent ombragés par des distorsions jusqu'à ce que Convoi Exceptionel atteigne un point de saturation autour des 6 minutes. Une phase où un mouvement plus conventionnel du séquenceur fait palpiter ses ions dans une chaleur analogue et où Convoi Exceptionel s'envole vers un solide rock électronique Berliner rempli de nappes chthoniennes et de séquences qui bondissent aussi vivement, même avec des ombres de bruits blancs accroché à leurs palpitations, afin de crasher dans une finale aussi rock qu'un Deep Purple sans Ritchie Blackmore ni Ian Paice.

TRAVELLING LIGHT est un autre solide opus d'Airsculpture. C'est du gros rock électronique où les rarissimes moments d'ambiances reposent à peine des neurones excitées par ces designs rythmiques toujours insaisissables. Et ces tonalités érodées par des bruits blancs et des distorsions amènent les rythmes tarabiscotés du trio Anglais à des niveaux comparables au meilleur des 2 univers de la Berlin et de l'England School qui se rencontrent ici dans un impressionnant cocktail assez explosif sur ces 78 minutes de TRAVELLING LIGHT.

Sylvain Lupari 03/07/18 ***** SynthSequences.com Available at Airsculpture Bandcamp

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