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Writer's pictureSylvain Lupari

ALBA ECSTASY: The Long Way to Mars (2020) (FR)

Oui, le Cosmos n'aura jamais été aussi proche de nos oreilles qu'avec ces albums du genre de The Long Way to Mars

1 A Chain Reaction 13:48

2 Magnetosphere 14:24

3 Away From Home 13:01

4 Crepuscular eMotion 7:36

5 Quantum Anomaly 12:50

6 The Long Way to Mars 12:55

(DDL 74:36)

(Roumanian School, Cosmic EM)

La pandémie aura fait une autre victime parmi les créations artistiques. Cette fois-ci ce fut autour de Alba Ecstasy de voir un projet à sa hauteur être annulé. Lors d'une visite privilégiée au European Space Agency, il a su se familiariser avec le programme ExoMars Rover. Il fut alors invité à composer et à performer en concert une musique pour le lancement de la plateforme spatiale Russe. C'était prévu en Juillet 2020. Les astres seraient alignés pour un probable lancement en 2022. D'ici cet évènement, AE, toujours inspiré par Mars, livrera une série d'albums avec une MÉ composée dans les paramètres de THE LONG WAY TO MARS.

A Chain Reaction propose une musique entrainante avec un séquenceur qui fait partir 5 ions sauteurs après une basse pulsation. Par la suite, un armada de pulsations et de bulles pulsatrices occupent son panorama sonore où coulent des solos lunaires. Les lignes de rythmes s'entrecroisent sans jamais créer une ouverture pour qu'une série de séquences s'évade. A-t-on perçu cette première ligne se métamorphoser en nappe orchestrale? Toujours est-il que c'est sur ces ailes que pulsations, maintenant organiques, et séquences, devenues rarissime au niveau de la persuasion de rythme, s'épivardent dans une structure génialement créative. Un structure intemporelle où les ambiances de Remy et Klaus Schulze sont à la hauteur. Structure de rythme construite sur des ions sauteurs sur place et des ondulations de nappes de gazouillis, Magnetosphere propose un rythme minimaliste dont la lente migration est décorée par divers sources atmosphériques. Au début nous entendons des coups de tonnerres amortis par la distance. Une légère brise flutée se colle intimement à une subtile vélocité poussée par un accélération du séquenceur. Un autre ion, plus harmonique et qui rêve d'être un arpège, s'est échappé du lot. Tranquillement, Magnetosphere prend son virage de rock planant avec des effets de percussions, jouant nerveusement et sporadiquement, et un chapelet de scintillements qui s'ajoute aux effets organiques pulsatoires. Pas de solo de synthé, il y a juste une ossature de rythme planante. Nous sommes dans ces structures minimalistes que AE orne d'éléments rythmiques décoratifs pour le plaisir de nos oreilles qui cherchent à s'assoupir. Dès les premiers accords de Away From Home, nous entrons dans la stratosphère ambiante de AE. Pas de rythmes, sinon ces ondulations séquencées qui aident à faire flotter les ambiances, mais de grandes nappes ailées où s'accrochent des lignes de gazouillis, des dialectes extraterrestres et des ions égarés de leurs structures flottantes. C'est tranquille, nous sommes vraiment loin de tout, et cette masse de bruits d'un genre psybient donne toute une dimension dans ma salle d'écoute. Très bien fait comme MÉ planante!

Crepuscular eMotion est typique de la Roumanian School. Un titre qui fait très Indra (je me demande ce qui arrive avec lui) avec une structure intimiste dessiner pour un ion qui doit sautiller en zigzag pour échapper aux différents pièges sonores déposés ici et là ou qui s'ajoutent sans crier gare. J'aime bien ce genre… Quantum Anomaly est un long titre d'ambiances cosmiques. Au début, nous sentons des vagues nous soulever afin de nous amener vers des vents azurés. Par la suite nous dérivons sur cette longue glissoire intemporelle où nous sentons une vie battre avec ces pulsations éparses et ces vents qui sifflent comme une ventouse géante, tentant d'aspirer notre aura. Une bataille futile puisque nous restons sur ce corridor de la paix où nous pouvons regarder différents objets de curiosités tonales alors que nous dérivons lentement vers une menaçante avenue de réverbérations et de dissonances. De tranquille, Quantum Anomaly devient intimidant avec ces lignes de réverbérations qui nous tourne au-dessus des oreilles alors que nous entrons dans une sphère aux cent scintillements sonores, nous guidant vers une finale où le vide semble être la solution. Poussé par des wooshh et des waashh, The Long Way to Mars termine cet autre délicieux album de Alba Ecstasy avec une autre belle, et plus longue, structure hypnotique à la Crepuscular eMotion. Un délice pour les oreilles et pour relaxer. Oui, le Cosmos n'aura jamais été aussi proche de nos oreilles qu'avec ces albums du genre de THE LONG WAY TO MARS.

Sylvain Lupari (07/12/20) *****

Disponible au Alba Ecstasy Bandcamp

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