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Writer's pictureSylvain Lupari

ALLUSTE: Tunnels in Time-Space (2016) (FR)

Avec son mélange de Software et de Tangerine Dream, la musique d'Alluste est toujours agréable à entendre

1 Grand Father Paradox| 8:21 2 Traveling Through Time 9:27 3 FTL (Faster than Light) 6:05 4 Rainbow Caustic Effect 11:28 5 Traversable Wormhole 13:11 6 Time Warps 7:51 Alluste Music

(DDL 56:26) (Berlin School)

Deuxième album d'Alluste en 2016, TUNNELS IN TIME-SPACE est dans la continuité de Stars avec ses rythmes très dans le style Franke et Software ainsi que ses ambiances qui rôdent autour d'un cosmos qui semble épuisé par tous ces éléments soniques que la MÉ lui soutire. Le synthésiste Italien y exploite toujours ces lentes introductions ambiosphériques qui sont, depuis Stars, parfumées d'éléments ésotériques ou d'ambiances séraphiques, avant d'exposer ses délicats rythmes brodés sur des mouvements de séquences qui exploitent leurs ombres avec magnificence dans des structures en constante évolution.

C'est ainsi qu'est construit Grand Father Paradox dont le rythme ambiant, et ses séquences qui alternent délicatement la cadence, dérive sous de tendres caresses d'un synthé qui est en mode rêveur. Le titre baigne dans une ambiance cosmique avec une subtil nuance dans le débit que l'on remarquera après la deuxième et même la troisième écoute, tant l'approche séraphique inonde nos sens. Des oiseaux rapaces du cosmos qui hululent dans des vents creux, Traveling Through Time débute par un longiligne souffle réverbérant qui étend une ombre ocrée où éclate une nuée de bruits autant cosmiques qu'organiques. Un superbe mouvement de séquences émerge autour de la troisième minute, sculptant une autre structure de rythme ambiant dont la délicatesse est submergée par une faune sonique qui renouvelle et révèle de nouveaux charmes. Scindé en 3 phases, Traveling Through Time implose avec un rythme nettement plus vivant un peu après la barre des 6 minutes avec des séquences qui s'agrippent au pas de la précédente afin de tisser un rythme plus concret mais encore tout à fait flottant. C'est un très beau titre avec un pattern séquencé bien assez étoffé qui sautille et mélange ses battements sous une couleur des vents de brume qui offrent de beaux zigzags aériens. Plus direct dans son approche rythmique, FTL (Faster than Light) propose aussi un rythme ambiant avec un mouvement de séquences dont les ions, furtifs et légers, sautillent comme des coups de ciseaux dans de la soie sous les harmonies d'un synthé en mode TD des années 70. L'introduction de Rainbow Caustic Effect est forgée dans la mélancolie avec les accords d'un clavier pensif qui étiole ses songes dans une tempête de vents délicatement arrosée d'effets électroniques hétéroclites. Le mouvement devient moins ambiant après la barre des 3 minutes, épousant même les charmes d'un mid-tempo qui reste accroché dans l'approche toujours très nostalgique d'une mélodie égarée par un clavier toujours assombrie et par des nappes de voix séraphiques. Scindé aussi en 3 phases, Rainbow Caustic Effect se détache de son embryon flottant dans les nébulosités astrales autour de la 6ième minute avec des séquences qui agitent le rythme de soubresauts continus, comme dans Poland, dans des effets de gaz électronique, toujours comme dans Poland. Ce passage, assez séduisant, guide la titre vers une structure plus animée où le mouvement épuise ses séquences dans une longue danse sphéroïdale. Des harmonies d'un souffle de flûte et l'écho des cognements introduisent la structure plus minimaliste de Traversable Wormhole. Le synthé manipule nos sens avec des airs de flûtes très mélodieux alors que des séquences découpent avec envie les battements primaires de l'introduction, amenant le titre vers une courte phase d'ambiances où le synthé divise ses charmes avec des solos et des souffles de flûte toujours en mode harmonique. Le mouvement reprend ses battements et leurs ombres métalliques sous un emmitouflement d'une brume capricieuse. L'approche devenue minimaliste, Traversable Wormhole dévoile peu à peu ses charmes avec des séquences plus harmoniques qui sonnent comme les airs d'un xylophone traqué par des essences de flûte. Ça sonne comme du Software, mais dans une approche plus ambiante et plus étouffée par une noirceur épidémique. Time Warps conclut ce dernier opus de Piero Monachello en restant toujours près de la zone Stars. Le rythme y est plus fluide avec un mouvement de séquences basses qui épouse un va-et-vient sur une ligne de rythme orné d'autres séquences plus sautillantes. Des parfums de Tangerine Dream dans Tyger peuvent être humés dans les harmonies évasives qui sont dans une enveloppe plus sombre. Accompagné par des morsures de cliquetis, le synthé répand ses harmonies nasillardes comme un saxophone esseulé qui coule ses plaintives harmonies dans les sombres ruelles du temps. Et oui, le mouvement exploite à fond ses 8 minutes afin d'offrir ses variations, tant dans la structure rythme que les harmonies, avant de conclure TUNNELS IN TIME-SPACE dans une approche plus illuminée où le rythme, délicieusement sautillant, semble gambader sous un soleil radieux. Du bon Alluste! Un peu plus audacieux, d'album en album, mais toujours aussi séduisant dans son mélange de Software et Tangerine Dream.

Sylvain Lupari (28/08/16) *****

Disponible au Alluste Bandcamp

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