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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ANDY PICKFORD: Orgonon (2017) (FR)

“Que puis-je dire à propos d'Orgonon que je n'ai pas encore dit sur la musique de Andy Pickford? Un peu différent mais toujours très impressionnant pour ce retour au milieu des années 90”

1 Orgonon (Parts 1-5) 1:18 :18 2 Orgonon (Parts 6-10) 1:13 :54 3 Orgonon (Parts 11-15) 1:14 :41 Andy Pickford Music

(DDL 226:53) (Electronica, Synth-pop, Rhythm & Dance)

Vous ne faites toujours pas partie de cette légion de fans, d'inconditionnels et de brouteur de tonalités aussi charmantes que déroutantes d'Andy Pickford? C'est dommage, car vous manquez carrément quelque chose. Cette icône de la musique fantastique (oui, oui) anglaise nous laisse un héritage bien prématuré de son immense talent avec pas moins d'une douzaine de travaux soniques depuis son retour en 2015. Et dans ce lot se trouve une incroyable odyssée sonique de 4 immenses tomes musicaux qui sont divisé en 3 chapitres de plus ou moins 3 heures 30. Beaucoup de créativité avec très peu de moments morts! ORGONON est le 3ième, et le plus accessible, tome de cette audacieuse série où Pickford voyage entre la ballade pompeuse, un synth-pop mâchouillé de superbes effets percussifs et une MÉ qui n'est pas vraiment très loin des territoires de la synth-pop progressive. Bref pour tous et pour tous les goûts! Et une très abordable façon de découvrir un artiste qui me semble boudé à tort. Je tarde encore à découvrir l'entièreté de son univers, mais selon ce qu'Andy écrit à propos de ORGONON est que la musique se situe dans sa période de science-fiction, soit entre les albums Terraformer et Maelstrom. Une époque qui l'a mis sur la mappe de la MÉ.

Dès que nous mettons notre lecteur en marche, Orgonon (Parts 1-5) nous lance un jet de brises creuses, des arpèges organiques et de la brume à suspense entre les oreilles. Une délicate mélodie sise sur des arpèges tournoyants sert de lit à une autre plus dominante qui est secouée par une guitare très mélancolique. Une guitare qui est très présente sur ORGONON en passant. C'est doux et plein de tendresse. Des effets de vagues de cymbales caressent cette mélodie alors que la guitare se fait plus mielleuse, plus criante. Le rideau tombe sur cette introduction de romance avec une masse d'intensité sonore nouée autour de percussions et de leurs échos très Jarre, un dense voile de basse et des arrangements cinématographiques où trônent dorénavant les instincts oraux d'un vocodeur et d'une sombre histoire de domination. Le rythme est lent, un bon down-tempo, alors que les orchestrations le stimulent avec des effets de staccato croissant. Orgonon Part 1 retrouve son voile harmonique dans une finale aussi intense qu'émouvante avec des solos de guitares qui semblent se métamorphoser avec une tonalité de synthé. Orgonon Part 2 s'amène autour de la 18ième minute avec un cadre nébuleux. Les tintements des effets cosmiques se transforment peu à peu en mélodie vénusienne alors que les percussions, toujours très Jarre, rôdent comme ces géantes ailes de libellules en quête de nourriture. Géniale et brûlante d'émotions, la guitare crache de superbes solos évasifs qui tracent le chemin d'une chanson accouchée sur un vocodeur. Les fondements d'une England School plus accessibles sont très bien étalés avec une insertion plus tranquille, plus nébuleuse avant que Orgonon Part 2 ne ressuscite à nouveau. C'est au travers d'une nébulosité sonique que Orgonon Part 3 étend son emprise autour des 32 minutes. Et c'est un rythme vif, stroboscopique et tournoyant comme dans les bonnes années techno-dance que la musique envahit nos oreilles. Vivant et dansant dans un mélange de rock, de techno et de trance, cette portion de Orgonon (Parts 1-5) demeure tout de même agréable dans son décor interstellaire et surtout avec une mélodie électronique qui s'accroche assez bien à nos tympans. Pour tous les styles et tous les goûts, rappelez-vous! Orgonon Part 4 arrive à la 48ième minute avec un bon mid-tempo de ces mêmes années alors que Orgonon Part 5 clôture ce premier tome de ORGONON en intensité. Le rythme est lourd, lent et évolue dans une structure d'intensité soutenue par des arrangements digne d'une finale grandiose.

Le deuxième volet ouvre avec un rythme lourd et lent ainsi que des arrangements hyper harmonieux et surtout hyper poignants. Les orchestrations volent plus que flottent dans une chorégraphie bourrée d'élans des valses naissant d'une tornade qui a pris racine dans un champ de marijuana. Il y a toujours le vocodeur, mais je trouve qu'il est à sa place ici. C'est à la 14ième minute que Orgonon Part 7 étend son nuage de brume apocalyptique. Une fragile comptine qui se narre sur des arpèges en verre s'extirpe de ce dense nuage ombragée, traçant une cadence frivole qui tourbillonne comme des cheveux de soie dans une brise chaude. Une structure de rythme fini par éclore en s'arrimant sur le même tracé éthéré avec une guitare et ses solos tziganes. Orgonon Part 8 prend forme à la 29ième minute avec un Acid Rock bourré des essences de la trance. Nous restons toujours dans l'univers très diversifié d'Andy Pickford avec des tournures imprévisibles et des effets, un lot d'effets, encore plus riche que les plus immenses feux d'artifices. Le tout, incluant ces percussions névrotiques, s'épuise autour des 45 minutes, moment propice pour un bon down-tempo qui fait du bien entre les oreilles et qui donne, surtout, du répit aux pieds et au plancher. On voudrait bien que Orgonon Part 9 dure et dure, mais nos sens ne seront pas déçus avec Orgonon Part 10 qui s'abreuve de cette structure et nous conduit vers une finale plus douce que Orgonon Part 5 mais toujours aussi efficace. Orgonon (Parts 11-15) propose les meilleurs moments dans ORGONON avec 5 structures douces et harmonieuses, mis à part le dansable mais mesuré Orgonon Part 12, où l'on retrouve une touche mélodieuse à la Tangerine Dream, Orgonon Part 13, j'ajouterais même Orgonon Part 14 qui est à couper le souffle, et une finale orchestrale et cinématographique que l'on n’a jamais entendue venir.

Intense, plus musical ainsi que plus accessible, ORGONON m'a pris quelque peu par surprise avec une approche qui respire celle des années 90 où les styles Pet Shop Boys et Franky Goes to Hollywood étaient repris par Future Sound of London, Orbital et autres mercenaires du genre qui ramenaient la créativité au cœur de la musique. Encore une fois, Andy Pickford nous livre une étonnante mosaïque musicale avec des pointes d'intensité qui m'ont fait lever les poils des bras. La guitare est criante, les percussions sont incroyables et les arrangements sont aussi spectaculaires que cette façon qu'Andy Pickford a de fondre le tout en quelque chose d'unique. À découvrir par tomes et pas tous en même temps!

Sylvain Lupari (02/11/2017) *****

Disponible au AP Bandcamp

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