top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

AXESS: First Light (2001) (FR)

D'un style analogue à celui des années digitales, la musique d'Axess roule dans ces carrefours rythmiques qui flirtent avec tous les styles

1 Awakening 10:13

2 Distant Sun 8:49

3 Echoes Of Eternity 11:35

4 First Light 12:33

5 Shadows Of Dawn 10:10

6 The Sermon 7:20

7 Infinity 15:25

(CD-R/DDL 76:05)

(Berlin School, EDM, Techno)

Axess c'est Axel Stupplich, l'un des trois musiciens-synthésistes du groupe de MÉ progressive Pyramid Peak. FIRST LIGHT est un premier album solo qui se colle de très près des sonorités du Peak. Et on ne s'en plaindra pas. C'est rythmé, bien séquencé avec de beaux petits bijoux de tendresse ou des séquences matraques. Un opus qu'il faut écouter attentivement, afin de ne rien manquer des subtiles progressions qui épanouissent un premier album fort convaincant pour Axess.

Des strates mellotronnée, à la Shine on you Crazy Diamonds de Pink Floyd, flottent dans une ambiance vaporeuse. La nébuleuse introduction de Awakening est de courte durée car un séquenceur lourd s'empare du rythme avec une structure vive et basse qui rappelle la période Phaedra de Tangerine Dream. Des percussions guident le rythme qu'une deuxième ligne de séquences agrémentent avec un rythme qui semble se moquer des ambiances chthoniennes. Tournoyant de plus en plus vite ce rythme séquencé se solidifie par une batterie plus en mode rock, accélérant un rythme étourdi par la vitesse du séquenceur et par ces incroyables solos de synthé d’une teinte perçante unique au répertoire de Pyramid Peak. Une pulsation résonne dans le champ magnétique de Distant Sun, où accords et percussions éparses se greffent à un chant de synthé qui tournoie au-dessus de nos oreilles comme un infatigable lasso. Des accords caquetant comme l’univers de Robert Schroeder dansent dans une phase oscillatrice qui se remplie de voix chthoniennes et de stries de couleurs criardes. Ce mouvement circulaire augmente la cadence sur une structure de rythme dont la créativité étonne constamment, faisant de Distant Sun un vrai bon Berlin School, style Tangerine Dream des années 70. Echoes of Eternity est tout un titre! Sur un séquenceur hyper actif et très spasmodique, le rythme roule à vitesse grand V avec des riffs de clavier qui tombent en attirant cette brume remplie de voix douteuses. Des effets distordus valsent dans le néant. Les percussions qui s'ajoutent donnent du lourd à cette structure vive qui laisse un synthé libre de lancer ses longs et lents solos chloroformiques. C'est un vrai tourbillon rythmique qui ralenti quelque peu sa cadence autour des 4 minutes, rendant encore plus saccadé, comme un grand-guignol, cette ossature qui tourne aussi vite que l'ombre du séquenceur pour s'écraser 2 minutes plus loin dans les abimes du cosmos et de ses passages atmosphériques valsant avec notre désir de rythmes. Au ralenti, le synthé fait vibrer des solos endormis. Deux minutes passent et une ligne pulsatrice fait trébucher son ombre afin de créer plus de séquences dans ce rythme délicieusement alimenté par des percussions claquants comme des tapements de mains. Ce rythme harmonieusement amputé de quelques ions sauteurs est juste l'idéal pour recevoir encore ces étonnants solos qui ne finissent plus de charmer dans les univers de Axess.

Les accords de la pièce-titre forment une séquence bouclée dansant sur des nappes de violons truquées du Mellotron. Des effets vocaux à la Edgar Froese nourrissent cette ouverture qui verse dans un bon rock électronique poussé par de coups de pulsations affamées et orné d'effets orchestraux filmiques. Sur des pulsations vibrantes, la séquence devient plus limpide et ondule sur ces coups de archets virtuels qui sonnent ces charges de violons. Un moment d'angoisse et angoissant scie le titre avec des éléments d'ambiances d'outre-monde, permettent à First Light de repartir avec des solos qui tranquillement mange l'oreille. Shadows of Dawn débute avec un rythme lent. Traîné par des effets sonores organiques et des staccatos lentos, il s'anime tranquillement avec un maillage de séquences et effets de percussions, tandis que le synthé siffle des bouts de mélodies. Une bonne ligne de basse replace la musique qui s'agite sur des accords papillonnant nerveuses et une pulsation lourde qui dévie sur un beat techno dance avec des cliquetis de percussions et des synthés aux solos mélodieux. L'intro de The Sermon est superbe et me rappelle la mélodie de Vangelis sur Albedo 0.39; Alpha. Une superbe ballade électronique! Des gongs tibétains résonnant sur d'oblongues nappes de voix de moines cloîtrés ouvrent Infinity. On s'attend à un titre aux ambiances spirituelles et pieuses, mais c'est plutôt le contraire! Dans un rythme tourbillonnant avec fureur, Infinity prend la courbe d'un hymne de plancher de danse frénétique, dans un genre de Goa agressif qui est idéal pour un Zombie-Rave.

J'ai été franchement étonné par ce FIRST LIGHT! Exception faite de Infinity, qui est vraiment pas mon style de musique, cet album possède tous les ingrédients qu'il faut pour plaire aux fans de MÉ de style Berlin School. Du style analogue à celui des années digitales à la Software ou encore mieux, du PPeak, la musique roule dans des carrefours rythmiques qui flirtent avec tous les styles. Ce manque d'homogénéité peut agacer dans les premières écoutes. Mais au final, c'est un très bon CD de Axess qui vaut vraiment le détour et le débours.

Sylvain Lupari (27/04/06) *****

Disponible au SynGate Webshop

172 views0 comments
bottom of page