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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BALTES&ERBE: A-11 (2019) (FR)

Updated: Oct 4, 2021

“Parfois lourds et lents avec des pics atmosphériques qui brisent leur élan, les rythmes de A-11 flirtent avec les styles EDM et Berlin School”

1 No Return 11:38

2 The Olive Branch 5:43

3 A-One-One 8:52

4 Incertitude 3:50

5 LUNA 9:18

6 Site Selection Board 4:58

7 At the Last Stage 6:46

8 Error 1201 4:24

9 Silence 5:07

10 One Time in History 10:51

11 Earthrise 7:31

Erbe Music (CD/DDL 78:57)

(EDM, Berlin School)

Un bon casque d'écoute! On aborde la mission A-11 de Baltes & Erbe avec un bon casque d'écoute afin de saisir cette onde de sons qui serpente tranquillement le vide cosmique afin de s'accrocher à nos tympans. L'ouverture de No Return est un bouillon d'ambiances sonores avec des bruits et des cognements mécaniques, des ondes de sons saccadées, des nappes d'orchestrations hésitantes qui perdent le pas à une montée quasi symphonique du synthé. Des wooshh et des wiishh ajoutent une voile d'intensité à ce micmac de vibices sonores qui atteint un point de tempête autour des 3 minutes. Là où le séquenceur étend ses voiles de billes qui irradient comme des reflets de prisme et où des baguettes nerveuses tambourinent des peaux électroniques en voltigeant dans une structure toujours en gestation. C'est une ligne de basses pulsations, des percussions de style rock et deux lignes de séquences contiguës qui structurent le rythme enlevant de No Return. Une première mutation réoriente la structure de rythme qui hésite maintenant entre du rock et de l'EDM. Les solos de synthés sont présents et discrets, laissant des nappes de wiishh et d'autres plus orchestrales enveloppées cette structure où un lourd effet de basse sautille avec des gargouillis dans le garde-manger à notes. Tantôt lourd et lent, avec des pointes atmosphériques qui cassent son élan, No Return se dirige vers les horizons ambiantes de The Olive Branch qui à son tour se verra victime des changements de peaux rythmiques qui annoncent les vrais couleurs de A-11. Le 50ième anniversaire de l'alunage d'Apollo 11 a meublé les actualités ces derniers jours. Tout semble avoir été dit! En images, avec de nombreux documentaires et émissions d'actualités et finalement en musique. Plus près du genre que nous affectons, il y a Brian Eno qui a sorti une version remixée et étendue à 2 CD de son album Apollo: Atmospheres and Soundtracks, sans oublier les nombreuses parutions d'odes musicales de nombreux musiciens sur des plateformes de téléchargement. Plus près de nous, dans le rayon des CD manufacturé et pressés en usine, il y a ce duo très énergique constitué de Steve Baltes et Stefan Erbe qui nous revient avec un 3ième opus sobrement intitulé A-11. Et si vous vous attendez à un voyage ambiant, vous n'êtes pas à la bonne place! Cousu sur un long fil de 79 minutes, A-11 propose une MÉ énergique avec des pointes atmosphériques que le duo a toujours su comment bien doser afin de maintenir ses auditeurs dans un environnement où les deux options ne versent nullement dans un manque d'inspiration. Éléments percussifs séduisants, lignes de séquences ascendantes en mode Berlin School, nappes de voix sibyllines et orchestrations arabiques; A-One-One tangue entres les univers de Michael Stearns et les premiers opus de Rainbow Serpent. Même que les séquences et les cliquetis percussifs respirent un peu de cet univers de Frank Specht dans Sebastian In Traum. Les bruits reliés aux éléments de percussions deviennent des épaves qui se dirigent vers Incertitude dont les ambiances et l'approche de hip-hop cosmique respect en tous points les visions de titre. Il y a de beaux éléments percussifs, des séquences qui étirent leurs phases en filaments stroboscopiques et de bons solos de synthé avec une bonne touche d'intensité. On reste dans une phase de rythme ambiant avec LUNA dont la progression reste stationnaire avec une vision psybient.

Site Selection Board est vraiment en mode EDM avec une forte empreinte de Stefan Erbe sur la musique qui est toujours très riche en éléments percussifs. Deux visions rythmiques s'opposent ici. Une plus stationnaire et l'autre plus en mode Électronica avec de bonnes pulsations résonnantes. On arrive à The Last Stage et son union entre le Groove et le Ska qui avance lentement avant d'être mitraillé par des baguettes percussives. Ces baguettes injectent une nervosité avec des frappes rotatives et indisciplinées dans une structure fouettée par une approche de frénésie qui accompagnerait sans problèmes ces défis de break-dance et de dance-street qui font les délices de danses improvisées. Error 1201 nous ramène à cette structure de rythme lourd et lent avec une touche de Berlin School qui avait ouvert les frontières de A-11. Très bon avec un chargement de solos de synthé qui restent toujours en retrait, comme s'il était impératif pour Steve Baltes et Stefan Erbe de ne pas jeter de l'ombre aux succulentes structures de rythmes dans cet album. Silence arrive à point avec sa mélodie coulée dans des arpèges et des séquences scintillant dans une nuit cosmique. Le débit des arpèges est plutôt rapide mais son combat contre les éléments éthérés et les nappes aux douceurs morphiques le contient dans son apparence de ballade lunaire méditative. Après des échantillonnages de voix qui se perdent dans des brumes orchestrales, One Time in History place ses billes de rythmes qui commencent par une vive ondulation dont le débit reste à la merci de ces orchestrations lunaires. La musique réfléchie sur la portée de ses 11 minutes, se demandant comment répandre son ossature rythme derrière un si imposant velum d'orchestrations. Les pulsations résonnantes vont et viennent comme ces gros bourdons menaçant alors que la boite à percussions libère des frappes qui arrivent par mitrailles. Les effets orchestraux prennent une teinte de disco et le séquenceur forge une ligne de rythme qui devient harmonique. Cette ligne épouse une rengaine minimaliste alors que One Time in History se met résolument en mode EDM fluide et plutôt comestible. Silence était tellement agréable que Earthrise a décidé de prendre son manteau. C'est en effet dans une vision de ballade électronique très facile à amadouer que se termine cette nouvelle aventure du duo Baltes & Erbe. Une aventure pas trop sauvage ni guidée par une approche de dance-floor étourdissante qui serait de la pure dynamite en spectacle. En espérant un enregistrement officiel de ce concert, la série de spectacles débute à la fin Juillet je crois, A-11 reste l'œuvre le plus accessible de Baltes & Erbe.

Sylvain Lupari (26/07/19) ***½**

Available at Stefan Erbe Music

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