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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BERTRAND LOREAU: Schatten und Lichter (2021) (FR)

C'est sans doute le plus bel ouvrage du genre de l'esprit inépuisable de Bertrand

1 Near you 4:35

2 For a journey without a destination 5:15

3 I say another prayer 2:08

4 The way of lights and shadows 1:28

5 Invitation to navigate into space 7:14

6 All sails out 13:16

7 From the Porte de l'Aube 1:25

8 A glow shines 8:17

9 At the source of heaven's tears 1:30

10 The sun rises 0:59

11 Left to a higher power 5:29

12 And stay beyond the horizon 1:30

13 When the night surrounds you 1:39

14 You don't go alone 6:47

15 On the long way 8:08

16 Because you hear yours 4:06

(CD/DDL 73:51)

(Neo-classical Berlin School)

Des orchestrations flottantes, des jets de flûtes vaporeux, une discrète ombre de voix célestes, un clavier minimaliste et des souffles de synthé volés à l'âme d'un saxophoniste sentimental et rêveur. C'est tout dont a besoin Near You pour établir ce contact étroit entre ce mélomane romantique que je suis et la musique de mon ami Bertrand Loreau. D'entrée de jeu, soulignons le caractère poétique de SCHATTEN UND LICHTER! Flirtant avec le Berlin School de l’époque Johannes Schmoelling avec Tangerine Dream, son nouvel album est fort bien divisé entre les rythmes minimalistes animés par le séquenceur, les moments d'ambiances introspectives et les mélodies romantiques En fait, tous les styles qui ont fait la renommée de Bertrand sont bien représentés sur cet album, incluant ceux plus complexes et orchestraux. SHADOWS & LIGHTS suit cet imposant double-album Finally Vol. 1 & Vol. 2 en proposant une marée de titres habillés de modernité qui ressasse le présent d'un passé qui a forgé le futur d'un brillant artiste-compositeur dont la musique sans mots a autant d'impact que la plume d'un parolier amer de son époque. Dans une autre très belle production du label Groove nl, qui signe les derniers albums de Bertrand, OMBRES & LUMIÈRES propose 16 titres sur pour près de 74 minutes. Les titres plus longs et ceux d'une longueur moyenne ont plus de chance de plaire aux amateurs des mouvements minimalistes poussés par séquenceur alors que les titres courts sont plus intimistes, quasiment acoustiques. Mais toujours le synthé est possédé par ce saxophoniste et ses rêves les plus intimes.

For a journey without a destination est plus dans le genre New Berlin School harmonisé dans les saveurs d'un Johannes Schmoelling. Son délicat rythme circulaire est idéal pour accueillir des solos qui sont plus dans le genre rossignol-chanteur. De beaux solos dont la tendresse coule sur des tonalités de bouteilles vides comme des effets cosmiques. Une basse-pulsation joint la structure de rythme, histoire de déjouer la redondance, en même temps qu'un banc de brume musicale infiltre les ambiances. Les vagues moussant nos orteils, I say another prayer est une ode jouée sur un genre de clavecin. Doux et romantique, comme plusieurs titres sur SCHATTEN UND LICHTER. Je pense entre autres à The way of lights and shadows et son duo guitare acoustique et mellotron. The sun rises est du même moule. From the Porte de l'Aube est aussi une petite ode flûtée au mellotron et piano. Il y a aussi le mélancolique At the source of heaven's tears et And stay beyond the horizon. Sans oublier le violon amertume marié au piano de When the night surrounds you. On nage en plein le Fresh Aire de Mannheim Steamroller ici et sur You don't go alone, une belle berceuse pleine de tendresse qui évolue en ballade devenant de plus en plus animé par une batterie sobre. Les voix célestes, le mellotron flûté et ces admirables solos de synthé ajoutent charme et conviction à cette délicate beauté animée. Maintenant, les titres plus longs…

Et si je reprenais avec Invitation to navigate into space! C'est un beau Berlin School harmonieux inspiré par les années Schmoelling de Tangerine Dream et qui évolue en amassant son intensité dans des solos de synthé chantant sur une structure circulaire plus agressive avec une flûte séquencée. À peine plus complexe que For a journey without a destination! Mais Bertrand Loreau est capable de complexité, comme le démontre All sails out qui est un superbe Berlin School comme le Dream les faisait dans les années 70, plus un peu de modernité dans les détails. Un excellent titre! A glow shines? Un autre titre génial construit pour séquenceur. Nous avons une véritable tornade de rythmes qui se confrontent et s'entrecroisent dans un infernal maelstrom rythmé. Il n'y a pas de place à la mélodie pour un 6 minutes infernal…Peut-être à la toute fin. Left to a higher power propose un rythme animé par deux lignes de séquenceur sautillant une dans l'autre. Il y a des influences de Peter Baumann, notamment au niveau des visions rythmiques que harmoniques du séquenceur et la tonalité des solos de synthé. Disons que j’ai eu le goût de réécouter Trans Harmonic Nights. On the long way est l'autre titre plus complexe de SCHATTEN UND LICHTER. Le titre développe une vision plus orchestrale avec une ambiance de film d'épouvante. Son débit lent est cerné par des éclats orchestraux tout en étant secoué par une autre ligne du séquenceur. Ça demande plus qu'une écoute! On arrive à la finale avec une autre ballade, Because you hear yours, conçue sur les réflexions de Bertrand au piano. C'est très beau, plutôt sensible et ça démontre tout le talent de mélodiste de Bertrand Loreau.

Un recueil, un peu dans le genre de Sur le Chemin, Réminiscences et Morceaux Choisis, mais avec une vision rythmique plus accentuée, SCHATTEN UND LICHTER (Ombres et Lumières, Shadows & Lights) est sans doute le plus bel ouvrage du genre de l'esprit inépuisable du barde de la MÉ française.

Sylvain Lupari (11/07/21) ****¾*

Disponible chez Groove nl

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