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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BRAINVOYAGER: Drifting Memories (2014) (FR)

Avec sa mosaïque rythmes électroniques et d’ambiances flottantes, Drifting Memories est une agréable découverte

1 Awake in Swirling Dreams 16:46

2 Drifting Memories 25:02

3 All That has Been 18:34

4 Ascension 21:17

(DDL 81:40) (V.F.)

(Mix of upbeat and ambient EM)

Internet, et plus précisément Bandcamp, est devenu une vraie mine à ciel ouvert où scintillent des talents méconnus dans toutes les formes de musique. Et c'est d'autant plus vrai avec la MÉ. On a qu'à penser à Gustavo Jobim, DigitalSimplyWorld, E-Musikgruppe Lux Ohr et Sequential Dreams pour entendre tout le talent qui s'exprime dans cet univers virtuel. Brainvoyager fait partie de cette nouvelle vague de créateurs qui exposent leurs œuvres sur la toile. Si le nom vous semble familier c'est qu’il est inspiré par l'album du même nom que Robert Schroeder a réalisé en 1985. DRIFTING MEMORIES, même ici l'amalgame des deux noms effleurent deux albums de Schroeder, est le 2ième album de Brainvoyager et présente 4 longs titres minimalistes qui avoisinent les 20 minutes et dont les lentes évolutions présentent de continuels combats entre les rythmes et les ambiances. Et si l'on peut faire une étroite corrélation entre le célèbre musicien d'Aachen et ce projet du musicien Hollandais Jos Verboven cela reposerait justement sur une mosaïque de rythmes très contemporains qui battent des mesures iconiques dans des ambiances électroniques visiblement inspirées par le modèle de la Berlin School rétro.

Les filets stroboscopiques qui serpentent l'introduction de Awake in Swirling Dreams s'accouplent à de fascinants échantillonnages vocaux dont les chants chérubins se moulent à un maillage de pulsations et de battements saccadés. D'entrée de jeu, Brainvoyager nous propulse dans un univers de House et de Jungle Music avec des tempos secs qui perdent leurs étourdissants battements dans de séduisantes sphères plus ambiantes. C'est ce qui arrive après les 4 premières minutes. Les vents d'Orion, j'entends les lentes valses cosmiques de Software, caressent les dernières palpitations rythmiques de Awake in Swirling Dreams et entraînent l'auditeur dans un superbe paradis pour rêveurs avec un lent mouvement de valse cosmique qui se perd dans les pulsations zigzagantes pour la renaissance des rythmes. Awake in Swirling Dreams est ainsi divisé en 4 segments où les rythmes ont préséances sur les ambiances avec des synthés dont les ravissantes harmonies vocables se fondent à merveille dans une structure de rythmes autant stroboscopisés que saccadés qui, par moments, choisi des douceurs ambiantes des synthés plus morphiques afin de mieux exposer sa latente vélocité. C'est bon. Il faut réécouter pour se faire une tête, mais au final on accroche. Moi j'y entends du Geoff Downes et du Schroeder d'une époque plus contemporaine à Brain Voyager. Ces synthés tisseurs de rêves éveillés nourrissent la très belle intro ambio-cosmique de la pièce-titre, j'entends du Tomita, où les divers mouvements brodent une symphonie pour dérivation cosmique. Les vagues qui roulent en contre-sens sont superbes. Elles ornent une riche musicalité électronique qui peu à peu se mute en une chorale astrale dont les paisibles chants recouvrent une fine structure de rythme passif. Et c'est là que l'influence de Robert Schroeder saute aux oreilles. Drifting Memories présente ces claviers aux touches parlantes, exploité par Schroeder au tournant des années 80, qui surplombent un rythme ambiant et ses filets stroboscopiques qui vont et viennent, errent et dérivent dans une dense faune ambiosphérique.

Cette emprise de Schroeder sur Brainvoyager se fait de plus en plus sentir alors que l'on avance dans DRIFTING MEMORIES, notamment sur l'Ambient House All That has Been et son introduction qui s'arrime à celle de la pièce-titre avec de tendres accords scintillant dans des brumes cosmiques. Des lignes de synthé, comme des voix astrales, roucoulent et flottent sur des roulements de percussions ainsi que des touches aux limpidités cristallines alors que tranquillement le rythme, subdivisé entre pulsations saccadées et battements aléatoires, se fond dans la masse ambiante pour se laisser absorber par ces lentes valses cosmiques, ces chants sibyllins et ces solos de synthé flottants qui aspirent tout des rythmes variés de l'album. Les voix et chants berbères qui introduisent Ascension ne le dévie pas de l'axe Ambient House et Chill Out qui encercle l'enveloppe minimaliste des rythmes impromptus et explosifs de DRIFTING MEMORIES. Le rythme est nettement plus présent, même si toujours il se perd et se laisse magnétiser par de denses enveloppes morphiques. Il respire de cette dualité entre les mouvements hypnotiques de la Berlin School et des musiques électroniques plus actuelles tout en étant très près, mais très près, des influences de Robert Schroeder.

Je dirais que ce DRIFTING MEMORIES de Brainvoyager est une agréable découverte. Il faut par contre être patient pour bien apprivoiser ces structures qui se ressemblent tous tout en étant assez différentes. Contradiction vous direz? Eh bien…c'est souvent le lot des longues œuvres minimalistes. J'aime bien ce mélange de rythmes contemporains avec ceux plus sédentaires et hypnotiques de la Berlin School. Mais je dirais que la force de cet album réside dans les ambiances et ces flashbacks soniques qui rappellent les évolutions et changements de peau de Robert Schroeder. À écouter en solitaire et avec des écouteurs afin de se laisser vraiment dériver dans nos souvenirs.

Sylvain Lupari (16/02/14) ***½**

Disponible au BrainVoyager Bandcamp

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