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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Brainwork Back to Future (2003) (FR)

“Back to Future est une bombe! Une bombe au niveau séquences de rythmes, percussions et de juteux solos de synthés acrobatiques. Pas pour rien qu'il y ait une suite!”

1 4am Machines 13:07 2 Back to Future 8:39 3 Sanddunes 9:16 4 Transponder 12:25 5 Offbeats 10:30 6 Back To the Sea 16:25 7 4am Machines (Hatfield & Torpey Remix) 5:41 Cue-Records (CD 76:03) (Berlin School-Drum'n'Bass)

BACK TO FUTURE est le premier cd de Brainwork depuis Sensual Reflections, paru en 1997. Une longue période de silence où Uwe Saher a réalisé 2 titres sous le nom d'Elements 4; Continuation et Live Summer 99, tous deux parus en 1999. Un long silence de 4 ans brisé par la parution de BACK TO FUTURE, un opus où le rythme épouse toute les formes. De la Berlin School au Drums'n'Bass, ou encore de la Berlin School sur du Drums'n'Bass.

Dès les premières notes, 4 am Machines nous place tout de go dans l'univers assourdissant de BACK TO FUTURE avec une ligne de séquences qui déraille savoureusement dans des nappes de brume. Ces séquences papillonnent avec des courbes ascendantes et descendantes, épousant ces battements stratosphériques de Tangerine Dream dont les nappes de synthé d'ailleurs s'abreuvent de leurs souvenirs par grandes goulées. Et lorsque le rythme débarque sérieusement après les 68 secondes, 4 am Machines plonge plutôt dans une ambiance de synth-pop tout en conservant ce délicieux pattern séquencé aussi rythmique que mélodique qui revendique son emprise Franke. Les synthés sont agiles et forment des lignes mélodieuses fébriles qui peinent à suivre cette bonne envolée de rythme qui flirte avec un western intergalactique. Graduellement, 4 am Machines coule vers le Dub et une odeur de Dance avec des séquences qui papillonnent aussi nerveusement que ces percussions en canne qui agaçaient les oreilles lors de l'explosion du MIDI et de son utilisation massive dans le milieu des années 80. Les séquences sont le cœur des charmes de la musique d'Uwe Saher. Et cela s'entend dès l'ouverture de la pièce-titre avec un mouvement stationnaire noué autour de fines subtilités. Un maelström de notes harmonieuses flotte autour d'une structure vivifiée par l'arrivée de percussions moins agressives, alors que des nappes de synthé étirent un effet enchanteur. Des effets de psy-dance se fondent dans le décor alors qu'une mélodie à peine formée séduit d'emblée sur le perpétuel va-et-vient des séquences. Un peu comme dans 4 am Machines, Back to Future exploite au maximum ses minutes en apportant de fines nuances dans les ambiances, qui sont tissées avec de bons solos et des effets de Mellotron, comme dans son armature rythmique qui mélange Berlin School et Groove sans trop de difficultés. Sanddunes est un bon titre aussi entraînant que mélodieux avec un synthé aux solos harmoniques dont la tonalité s'apparente à une trompette avec cornet. Le mouvement du séquenceur est encore très beau et le rythme coule avec une fluidité harmonique qui respecte la signature de Brainwork.

Un mouvement encore plus animé et plus vif dans Transponder où les séquences papillonnent avec de fines boucles oscillatrices dans une structure qui est bien soutenue par de sobres percussions. Les lignes de séquences déboulent en cascades dans un pattern semi-minimaliste qui est nuancé et surtout animé de staccatos convulsifs. Une bonne ligne de basse ajoute un fini extrêmement séduisant à cette structure qui galope sous les fouets des percussions et des effets de dance, comme ces claquements de mains, à nous essouffler les deux hémisphères. Je croyais bien que ce Transponder était la limite d'un Berlin School en mode techno! Faut croire que non, car Offbeats est tout aussi hallucinant de rythme que Transponder. Les séquences sont vertigineuses et offrent de longues phases oscillatrices qui se font mordent le rythme par des percussions claquantes et une ligne de basse aussi ronflante qu'un bon Funk très coulant. Les percussions chantent comme le métal peut chanter et sont très incisives, sinon dures. Elles martèlent un beat infernal qui trouve un peu de répit à l'ombre des nappes flottantes. À l'époque je me souviens très bien que Offbeats était l'un des titres les plus puissants que j'avais entendu dans cette fusion de Berlin School, de New Berlin School et d'IDM (Intelligent Dance Music). Depuis, les choses ont bien changées! Back to the Sea est la pièce la plus longue sur BACK TO FUTURE et elle démarre en lion. Les séquences nerveuses et sautillantes perdent de leur lustre sous l'avalanche des percussions en cannes dont les coups de mitraillent perdent aussi leur éclat d'agressivité sous de furieux solos de synthé qui déploient une féroce hargne digne d'un guitariste de Hard-Rock. Un mélange de Groove et de Rock d'une férocité inouïe, Back to the Sea regorge pourtant de ces nappes qui structurent les paysages d'ambiances de l'univers MÉ, mais dans un mode très accéléré ici. Un long titre qui n'en finit plus d'étonner. Outre ses gros solos tout plein de torsades, il y a des passages où les percussions martèlent le tempo parmi de bons effets et des nappes gorgées de parfums sédatifs. Mais peine perdue car Back to the Sea est un énorme carrousel tapageur qui passe assez vite pour un titre de 16 minutes.

Je dois admettre que j'avais été pris de court par ce BACK TO FUTURE! J'avais lu quelque part que cet album était un bon Berlin School bourré de rythmes. Moi je dirais plutôt; dynamité de rythmes explosifs et tourbillonnants. Ça été le tout premier album de Brainwork que j'ai entendu. Et je me souviens qu'à l’époque, Uwe Saher m'avait parlé d'un nouveau genre musical issu de la Berlin School et du Drums'n'Bass, que l'on pourrait appeler Sequence'n'Bass ou encore Berlin Bass dont Uwe fera référence dans Back to Future II qui paraîtra quelques 14 ans plus loin. C'était une façon très réaliste de décrire l'ambiance musicale qui règne sur BACK TO FUTURE. J'ai écrit cette chronique en 2007 et Back to Future II m'a redonné ce goût de replonger dans les ambiances du premier volume. Et ouf…! C'est un album lourd que je redécouvre avec plus de plaisir en 2017. Le matraquage du séquenceur, ainsi que ces rythmes plus fluides, l'agilité des percussions, qui parfois tonnent avec plus de fureur que ces lignes de basses séquences, et ces solos de synthé aussi acrobatiques que mélodiques en font un album essentiel dans la discographie de Brainwork. C'est dur, c'est cru et c'est superbement bien fait. Un must si on veut refaire ses murs et son plancher Sylvain Lupari (17/05/07) ***¾**

Disponible au Brainwork Webshop

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