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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BROEKHUIS-KELLER & SCHÖNWÄLDER: Blue (2007) (FR)

Updated: Feb 5, 2021

C'est du bon vieux Berlin School préparée par la technologie d'aujourd'hui qui conserve cette approche chaleureuse d'hier

1 Blue One 23:27

2 Blue Two 27:18

3 Blue & Red 22:57

(CD/DDL 73:44)

(New Berlin School, Ambient Music)

Mario Schönwälder reste un des rares pionniers du New Berlin School à continuer d'exploiter inlassablement ces mêmes structures minimalismes. Avec l'équipement d'aujourd’hui, et la continuelle collaboration de ses comparses hors-pairs en Bas Broekhuis aux percussions et Detlev Keller aux synthés et clavier, il réussit à conserver intactes ces lentes processions d'accords répétitifs et les faire progresser parmi des couches de mellotron brumeuses, mystérieuses et éthérées en compagnie de juteux solos de synthés et des frappes autodidactes des percussions. BLUE est le 3ième volet des théories musicales sur les couleurs, telle que visualiser et mise en musique par le trio Allemand en 2003 avec Noir.

Nerveux, les premiers accords de Blue One roulent sur une belle structure de basse chaude et ondulante, où les arpèges séquentiels cristallins se lovent dans une totale harmonie. Structure minimalisme progressive, cette 1ière portion de BLUE est délicatement agitée et oscille dans une ambiance éthérée avec un mellotron qui jette son enveloppant voile romanesque sur des percussions manuelles d'un monde arabique. Cette aura bleutée avance tout en douceur sous les jupes d'un mellotron qui divise ses souffles entre ses archets de violon et de violoncelle, tout en murmurant un doux son flûté aux tendres harmonies. C'est tout en douceur que le rythme s'anime de séquences hésitantes qui carillonnent sur de percussions un peu plus pondérées et un mellotron encore plus moulant, transcendant un irréel monde Arabe. Le rythme ondoie d'une belle limpidité sous un dense mellotron et des percussions aux arômes toujours tribaux, caressant au final le romanesque univers musical de Klaus Schulze des années Timewind et Mirage. Un splendide Berlin School hypnotique qui s'arrime avec lourdeur et fracas à Blue Two et son éclectique intro ambiguë où les percussions frappent des mesures indisciplinées sous de lourdes nappes synthétisées. Peu à peu, Blue Two refaçonne son rythme acrimonieux pour épouser une étrange cadence militaire avec ses tambours roulant et son synthé aux souffles de sirènes qui fredonnent des chants mélodieux, donnant la vague impression d'une immersion aquatique. Les vagues sous-marines ont un insolite effet de ressac, créant un mouvement ondulatoire qui s'accroche aux chants des ensorceleuses par de fins accords pianotés. Cette envoûtante mélodie survit aux nombreuses secousses rythmiques de Blue Two, qui est doté d'un parcours rythmique des plus diversifié; soit de légers mouvements de transes zombiesques, passages ambiants purement éthérés où les synthés hurlent tels des spectres dans les pénombres et des passages ambiants aux séquences spasmodiques. Des cadences variées pour un titre plus complexe, mais qui garde sa beauté au travers cette mélodie cyclique qui épouse une variance sonore plus qu'enchanteresse. Si Blue Two joui d'une structure rythmique bariolée, Blue & Red fait montre d'une évolution cadencée constante. Ouverture atmosphérique perturbée de diverses sonorités bariolées, Blue & Red est le contraste de ses couleurs. Vers la 6ième minute, le rythme s'ouvre avec une belle approche hawaïenne pour s'enfoncer dans une structure de basse qui est noyée de multiples couches synthétisées enveloppant et survolant un rythme plus tempéré. Séquences sautillantes sur synthés aux souffles de sirènes, Blue & Red effectue une belle transition entre deux couleurs aux paradoxes de quiétude, tout comme sa progression qui passe d'ambiant chaleureux à rythme pondéré pour se conclure sur une bonne séquence sautillante et des percussions claquantes que même le doux mellotron aux sonorités de violoncelle n'arrive pas à camoufler la rage latente.

Même si l'on sait à quoi s'attendre de Broekhuis, Keller & Schönwälder, le trio continue d'étonner dans un univers musical encore très près des vieilles racines de la Berlin School. Hypnotique et envoûtant, BLUE est la preuve que le bon vieux Berlin School a encore de l'originalité à offrir et qu'il est loin d'être dans l'oubli des placards temporels. Du bon vieux Berlin School apprêté par la technologie d'aujourd'hui qui conserve cette chaleureuse approche des rythmes hypnotiques et envoûtants. Les passages atmosphériques flottent sur des séquences permutantes aux soubresauts saccadés avec une touche d'agressivité que le trio exploite rarement, laissant entrevoir de belles possibilités sur Red.

Sylvain Lupari (17/01/10) *****

Disponible on Manikin Bandcamp

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