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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Byron Metcalf & Dashmesh Heart of the Deep Time (2022) (FR)

Assez séduisant mais qu'il faut absolument écouter dans le contexte proposé

1 Deep Time 1 7:31

2 Deep Time 2 9:51

3 Deep Time 3 2:44

4 Deep Time 4 4:01

5 Deep Time 5 3:28

6 Deep Time 6 7:14

7 Deep Time 7 8:33

8 Deep Time 8 7:25

9 Deep Time 9 10:44

10 Heart of the Deep Time (Bonus) 61:36

(DDL 61:36)

(Meditative, medecine music)

C'est avec une longue complainte qui déroule une torsade éraillée que HEART OF THE DEEP TIME accoste nos oreilles. Le rythme s'invite tout d'abord avec de faibles battements, comme des battements cardiaques au repos, dont l'écho résonne faiblement pour enrichir le panorama de Deep Time 1 et installer une continuité qui est en symbiose avec ces longs souffles gutturaux. Le didge n'est jamais à bout de ressources, ni de souffles et n'a plus de secret pour les lèvres et la créativité de Dashmesh. Ses souffles prennent parfois une tangente qui flirte avec un univers du paranormal avec cette constante avalanche de drones gutturaux qui injectent une teinte orangée crépusculaire aux divers panoramas de cet album que Byron Metcalf offre uniquement en version téléchargeable. Le rythme des tam-tams chamaniques est constant et augment sensiblement la cadence qui répond à l'intensité renouvelée du didge et de ses effets résonnants. L'effet de transe collective où des dizaines de troncs humains se dandinent avec une oraison silencieuse en tête devient plus palpable lorsque Deep Time 2 se défait de sa lente fusion tout en fondue avec la finale de Deep Time 1. À cet effet, si vous choisissez d'écouter les 9 titres de HEART OF THE DEEP TIME tel que proposé dans le téléchargement, il faut savoir que chacun des titres se termine par un fade-out et le suivant débute par un fade-in. Bien que je comprenne le sens de ces interruptions, l'auditeur à ainsi le loisir de choisir un titre en particulier, je préfère l'option, offerte comme titre en prime, de la longue version de 61 minutes sans interruption. Donc, Byron Metcalf accélère légèrement et continuellement la cadence dans Deep Time 2 pour rejoindre l'intensité, toujours en progression, des différentes textures d'un didge qui laisse aussi filtrer de bons effets d'un univers flirtant toujours entre les limites de l'au-delà ou celles d'une méditation psychoactive. L'univers de HEART OF THE DEEP TIME est en constante évolution alors que les 2 musiciens injectent différents textures et effets sonores ainsi que des nappes de synthé qui s'étendent en des bancs de brume, nébuleuse comme anesthésiante. On y entend des chevrotements, sonnant légèrement comme une trompette africaine, parmi les airs amphibiens du didge. Le synthé fait une première apparition ici avec de belles nappes musicales qui flottent avec un léger goût de prisme dans leurs tonalités. Les effets de vents, ce qu'on nomme des Spirit Winds, viennent faire de brèves apparitions ainsi que des lignes de synthé dont les courbes sinueuses et les tonalités sibyllines épousent les chants toujours rauques du didgeridoo. Ce décor et les multiples facettes de cet instrument sont abondamment exploités tout au long de l'album qui s'appuie sur un jeu créatif et hypnotique des percussions de Metcalf qui n'a pas son pareil pour séduire.

Deep Time 3 est purement atmosphérique avec des effets de remous bien dissimulés derrière un banc de vents rauques et de réverbérations sulfureuses qui s'embrouillent avec des nappes de synthé brumeuses. On y entend des ululements, accentuant plus cette étrange parfum troublant qui flotte parmi les ambiances toujours teintées de cette couleur vespérale fortement orangée. Deep Time 4 suit avec un rythme sédatif qui est plus entraînant pour faire balancer nos hanches dans une intense période de méditation. Les drones rauques y flottent toujours, dessinant des arabesques de souffrance dans une montée d'adrénaline émotionnelle qui procure une bonne dose de frissons. Il faut dire que les arrangements ne sont pas étrangers à ces émotions et ils sont de plus en plus présent à mesure que nos oreilles foulent les 61 minutes de ce HEART OF THE DEEP TIME. Ils sont implacables de sensibilité dans Deep Time 4 et surtout dans Deep Time 5 où le rythme reste toujours aussi envoûtant. Nous atteignons le summum de l'album avec les titres Deep Time 6 et Deep Time 7 qui sont nettement plus intenses au niveau des attaques du didge. La musique monte en intensité avec un rythme plus sourd et des nappes orchestrales plus intenses ainsi qu'une fascinante chorale soufflée par les vents qui murmurent pourtant un air plus distinct. Des hum-hum qui se fondent dans ces bourdonnements qui zigzaguent et s'entrecroisent dans un firmament sonore d'une nébuleuse couleur ambrée. La scansion rythmique et atmosphérique entreprend le chemin inverse avec l'arrivé de du plus tranquille Deep Time 8 qui bat dans une mesure plus lente ici qu'ailleurs, exception faite du très ambiant Deep Time 3, alors que Deep Time 9 concrétise que le duo Byron Metcalf et Dashmesh termine un HEART OF THE DEEP TIME tout de même assez séduisant mais qu'il faut absolument écouter dans le contexte proposé.

Sylvain Lupari (20/09/22) ***¾**

Disponible au Byron Metcalf Bandcamp

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