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Writer's pictureSylvain Lupari

CAN ATILLA: Can Atilla's Masiva (2019) (FR)

“Il n'y a pas plus Jean-Michel Jarre que lui-même, Eh bien, il faut ajouter Can Atilla dans l'équation avec ce Massiva”

1 Vivaldi 6:46 2 Le Visage 5:14 3 Atomium 7:43 4 Hope 8:14 5 Idea 4:35 6 Sarajevo 8:22 7 Soyuz One 11:27 8 Moongate 5:31 9 Victory 6:51 10 Justinianus 4:33 Cue Records & Groove

(CD 69:21) (E-Rock & EDM)

Can Atilla remettait son nom sur l'échiquier de la MÉ en 2018 avec un splendide album retour; Berlin High School Legacy. Par la suite, le nom de Can commençait à circuler hors de sa Turquie natale avec des petits messages sur Facebook. Des messages à propos de concerts à venir, mais dans un pattern autre que le Berlin School. Soit avec des orchestres philarmoniques, on oublie que Can Atilla possède une maîtrise en musique du Conservatoire Turc, ou avec un autre projet; Masiva. Des mots entouraient ce projet; Electronic Rock Experience. Ils étaient 4 sur les différentes affiches; Can Atilla aux synthés et séquenceurs ainsi qu'à la programmation des rythmes, Mahir Dawn Tuzcu à la guitare, Muhammet Özer à la basse et finalement Mehmet Levent Ünal à la batterie. Les quelques extraits laissaient entendre une musique électronique énergique. Sobrement intitulé CAN ATILLA'S MASIVA, ce nouvel album est une bombe! Une bombe de musique accessible et hautement harmonique avec des rythmes frénétiques et des hymnes électroniques qui flirtent entre du rock enlevant et une musique de danse électronique (EDM) inspirée par les spectacles de Jean-Michel Jarre entre Rendez-Vous et Chronologie. La période la plus intense du musicien Français.

Et ça débute avec Vivaldi! Des billes du séquenceur coulent avec timidité dans des brumes nébuleuses dont les flottements se faufilent aux résonances de nouveaux arpèges plus énergiques. Un DJ arrive et accorde son séquenceur en mode; guide de survie pour un samedi soir dans une discothèque branchée. Une mitraille de percussions électroniques, des séquences qui tentent de suivre le même débit et des accords à la JMJarre, qui veulent absolument vous faire danser, propulsent cette version de Vivaldi dans des territoires Techno. Les grosses caisses, boom-boom-boom, font vibrer nos tympans alors que la guitare déchire les ambiances avec des solos incisifs. Dès lors, c'est une attaque de rythmes massifs et extrêmement voraces qui assaillent autant la fébrilité de nos pieds que nos tympans ajustés pour les rythmes contagieux qui défileront pour les 9 prochains titres. Le guitariste, moulé dans les formes soniques de Patrick Rondat, fera des duels épiques avec le synthé pour des solos orageux. Ses riffs et la lourde basse de Muhammet Özer secondent le séquenceur et les programmations rythmiques qui, avec la batterie, matraqueront la plante de nos pieds. On se remet à peine de ce Vivaldi que Le Visage propose une ligne de basses pulsations à la Rendez-Vous IV. Les percussions et claquements de mains redirigent le rythme vers un rock électronique semi-techno avec une guitare et ses lourds riffs ainsi qu'un synthé et ses arrangements mélodieux. Une chorale ajoute une dimension plus rose-bonbon à cette musique qui tourne résolument plus en mode rock. Les arrangements et la guitare forment un duo mélodique qui tisse aisément son ver d'oreille. Atomium propose une douce introduction qui dévie vers un Techno morphique et ses lents boom-boom qui secouent des filaments de séquences harmoniques. La guitare ajoute du poids avec riffs et solos. C'est entraînant et surtout beau lorsqu'une douce voix séraphique infiltre ces ambiances de danses lunaires.

C'est dans les influences de Tangram que Hope sort du silence. Si le début est onirique, dès que les percussions de styles crotales, comme dans Oxygène 4, se font entendre le rythme se forge en un gros rock statique avec une guitare toujours aussi orageuse. Il est très bon ce Mahir Dawn Tuzcu et ses solos de guitare sont de feu! Les bouts d'harmonies ont toujours ce petit côté très accrocheur. Et hormis les arrangements, les effets et les harmonies en arrière-plan, le synthé justifie sa présence avec des solos plus harmoniques. Hope exploite ses minutes au maximum en empruntant un corridor plus rock. La finale est très cosmique avec une voix de soprano astrale qui chante sur les retours des vagues d'un océan cosmique. Océan que nous rencontrerons dans le plus exploratoire des titres, Soyuz One. Idea, un titre qui figure sur un précédent album de Can Atilla, tout comme Vivaldi d'ailleurs, est repris dans une vision de rock électronique que Jarre insufflait à ses classiques en concerts. La musique accueille des lyriques et des solos, toujours très harmonieux, qui sont partagés cette fois-ci entre la guitare et le synthé. On trouve plus de texte dans Sarajevo, le titre le plus électronique de CAN ATILLA'S MASIVA. Le rythme reste très entraînant avec un maillage de séquences, de pulsations boom-boom, et des riffs de clavier-guitare ainsi qu'une bonne connexion entre la batterie et la basse, toujours lourde. Une basse que j'oublie de parler et qui est pourtant très présente et qui fait un travail de soutien remarquable tout au long de cet album. Le synthé éclipse la guitare avec de bons solos dans Sarajevo. Des accords d'harpe laser et des voix saccadées en mode Rendez-Vous complètent son décor. Soyuz One est un titre évolutif avec un feu d'artifices d'effets cosmiques, on plonge dans les ambiances de Houston-Lyon Cities In Concert. Les arrangements sont tonitruants et l'intensité est conçue pour nous donner des frissons. Des phases de rythmes et d'ambiances nous conduisent à une finale où le synthé se met littéralement en mode; On the Run de Pink Floyd. Moongate nous remet en mode rock énergique et EDM avec un mélange de boom-boom et de séquences hyperactives. La guitare déchire l'ambiance avec de très bons solos sur des riffs d'orchestrations en staccato qui donnent plus de tonus au rythme. Victory est un peu dans le même moule alors que Justinianus termine l'album avec un fougueux hymne d'EDM garni de ces percussions crotales et structurée autour d'une approche mélodieuse aussi mangeuse de lobe d'oreille que dans Le Visage. Boum-boum, yeah-yeah…on s'éclate!

Il n'y a pas 36 façons de parler de ce CAN ATILLA'S MASIVA! Du rythme, beaucoup de rythmes. Des mélodies, beaucoup de mélodies. Il n'y a pas plus Jean-Michel Jarre en ce moment que ce nouveau groupe de Can Atilla. En fait, on croirait entendre JMJarre défiler tous ses hits puisqu'il n’y a aucun trou, aucun moment vide dans cet album qui est très certainement destiné aux fans du musicien Français. Excellent! Comme Ave mais dans un autre genre…

Sylvain Lupari (29/05/19) *****

Disponible chez Groove nl.

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