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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CAN ATILLA: Live (2003) (FR)

Live est un album où les influences de Can se mélangent et se soudent à la perfection

1 Torchlight 5:55

2 Arpeggiator 5:24

3 Underwater Moonlight 2:37

4 Dark Velvet 4:15

5 Whiteout 14:53

6 Marco Polo 6:00

7 Winterland 5:36

8 Dream Recorder 6:26

9 Abyss 4:08

10 Leonardo 8:43

(CD/DDL 63:57)

(E-Rock TD's styles)

LIVE est un des premiers CD de MÉ que j'ai chroniqué. C'était en 2003 et je m'étais investi du mandat de faire connaître le fascinant monde de la MÉ à mon entourage. Cette œuvre m'avait beaucoup attiré, tant par la très grande versatilité des rythmes que par ses structures endiablées où de belles et captivantes mélodies irradiaient nos oreilles sur des compositions qui s'apparentaient à celles de Tangerine Dream, Jean-Michel Jarre et Vangelis. Des artistes qui sont au cœur des influences du multi-instrumentaliste Turc. Donc voici une de mes premières chroniques réécrite adaptée à mon écriture actuelle.

Torchlight ouvre en grande pompe ce nouvel album de Can Atilla. Une onde de synthé s'élève et emprunte une tangente légèrement dramatique alors que des percussions aux sonorités de brume s'abattent pour dresser une approche introductive similaire à l'album Destination Docklands de JM Jarre. Stimulée par ces bombardements de batteries et des lourds riffs de synthé, l'introduction progresse vers une belle séquence fluide qui ondule sous de flottantes couches de mellotron, d'étranges lamentations tribales et d'hybrides souffles de synthé. Bref, c'est tout un cocktail sonore qui s'amoncelle avant que le rythme ne devienne endiablé avec des séquences furieuses sautillant dans une rythmique désarticulée. Ces séquences traversent une ligne de combat spatiale pour rencontrer des solos passionnés d'une guitare à la Zlatko Perica pour s'arrimer à des percussions et des basses pulsations, forgeant un rythme qui explose entre du techno et du synth-pop avec d'assommant boom-boom et de virevoltant tssitt-tssitt. Les ondes de synthé scrutent l'horizon, faisant le pont entre Torchlight et Arpeggiator qui est sculpté dans les mouvements ondulatoires du séquenceur et tabassé par des frappes de percussions qui façonnent un rythme saccadé. D'autres frappes et séquences incisives se greffent à cette ossature rythmique, pilonnant un rythme sec et nerveux avec une fine tangente ascendante sur des riffs et accords de claviers qui ne sont pas sans rappeler l'univers du Dream. C'est violent, sec et mélodieux! Les vagues célestes de Underwater Moonlight s'entrecroisent sous de tonitruants faisceaux sonores pour s'échouer dans le rythme explosif de Dark Velvet dont l'approche rythmique stroboscopique, qui s'apparente un peu à celle de Arpeggiator, transpire l'univers musical de Jarre. Surtout avec les solos et les désormais claquements de main tirés des Chants Magnétiques. La douce intro de Whiteout calme un peu le jeu. Ce long titre de 15 minutes est le meilleur moment de ce LIVE. Mais le rythme reprend de plus belle avec des solides percussions qui dressent une structure rythmique enlevante et énergique dont les lignes de séquences hyperactives et entrecroisées sont extirpées des réminiscences des années 220 Volts avec des incursions dans des sphères plus lointaines du Dream, notamment avec un très beau synthé flûté des années Startosfear. Rythmes débridés et ambiances éthérées se partagent l'indécision et les paradoxes de Whiteout dans un superbe canevas musical où les séquences sont taillées dans le savoir de Chris Franke et les harmonies méditatives réveillent les cendres de Underwater Sunlight. C'est très bon et beau, au point où on se demande si ce n'est pas un titre oublié dans le Dream Roots Collection.

Marco Polo nous présente l'approche hyper mélodieuse et orchestrale de Can Atilla. C'est une superbe mélodie qui s'exprime dans un succulent boléro électronique qui n'a rien en envier aux plus belles romances symphoniques de Vangelis avec des chœurs Grégoriens, des roulements de tambours et des percussions plus lourdes qui roulent sous des poussières d'étoiles mis en place par un ruisselant lit de séquences. Les délicates envolées des violons caressent le doux crescendo qui s'empiffre de ses fins arpèges de cristal, sur dimensionnant l'aspect très émouvant de Marco Polo qui s'enfonce encore plus dans son ardent boléro électronique. Winterland se colle à la romance et la mélancolie de Marco Polo avec un doux piano qui fait retentir ses notes dans des soupirs d'âmes. Une guitare se colle à ces notes qui sont également embrassées par un synthé dont les fins solos et les souffles symphoniques en stigmatisent la délicatesse. Dream Recorder est puissant et s'appuie sur un rythme lourd et lent avec de bonnes percussions dont les frappes se joignent aux lourds riffs de clavier qui tombent avec fracas. Une belle mélodie se profile avec un piano à la Yanni. Ses notes enjouées gambadent sur une structure alourdie par l'ajout des riffs de guitares et des tumultueux solos de synthé aux courbes et aux élans sinueux. Flottant dans une atmosphère hybride où les fonds océaniques rejoignent les confins de l'espace, Abyss est un titre ambiant que des chœurs errants et des couches de synthé ignées habillent d'une intrigante aura chtonienne. On croirait assister à une apocalyptique Messe Noire, sauf que l'ambiance sordide s'amenuise pour introduire Leonardo dont l'introduction nous plonge carrément dans les ambiances de 220 Volts. Des séquences ondulent et fusionnent dans un ruisselet d'arpèges cristallins, déboulant vers un rythme lourd et sec. Un rythme qui s'emballe et frétille nerveusement sous un amalgame de nappes de synthé aussi mélodieuses que vivantes et dont les sonorités éveillent les souvenirs d'un Tangerine Dream et de ses multiples facettes musicales.

C'est évident que j'ai aimé cet album de Can Atilla. Je l'ai aimé à sa sortie et je l'aime encore en 2003. C'est un album où percussions, séquences et riffs lourds, tant des claviers que des guitares, crachent des rythmes puissants et nerveux sur des structures où les mélodies inspirantes abondent. LIVE est un album où les influences de Tangerine Dream, Jean-Michel Jarre et Vangelis se côtoient et fusionnent à merveille sans porter ombrage à la signature musicale du synthésiste Turc qui ne se gêne pas pour forger des rythmes encore plus lourds et endiablés tout en se gardant une porte ouverte pour deux superbes ballades et de beaux arrangements orchestraux. Bref un puissant album sans bavures qui méritent amplement une place dans votre discothèque.

Sylvain Lupari (20/11/11) ***½**

Disponible au Groove nl

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