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  • Writer's pictureSylvain Lupari

centrozoon: 217 XIII (2017) (FR)

“Yyyepp! un autre pour les fans de tons sur tons dans un rock électronique progressif à la King Crimson”

1 Farmington High School 1 26:33 2 Farmington High School 2 10:54 3 Farmington High School 3 12:42 4 Farmington High School 4 17:37 5 Farmington High School 5 12:26 6 Farmington High School Soundcheck 12:51 Iapetus Records 

(DDL 93:06)

(Ambiospherical, neo-prog electronic and abstract music)

Trois ans après The Room of Plenty, centrozoon

sort une série d'enregistrements effectués lors d'une tournée sur la Côte Est américaine en Novembre 2016. Et c'est sans Tobias Reber que Bernhard Wöstheinrich, aux synthé et séquenceur, et Markus Reuter, à la Touch Guitar U, offraient une courte série de concerts d'une MÉ plus qu'audacieuse où les sens doivent être dans une autre dimension pour suivre les hasardeux parcours de 217 XIII.

C'est avec une série de séquences saccadées qui se bousculent dans des coups latéraux que la guitare de Markus Reuter étend ses parfums errant sur un lit de réverbérations. Le mouvement du séquenceur épuise ses ions qui se cherchent dans une lourde enveloppe électronique où les lamentations de la guitare et du synthé barrissent comme deux différents espèces d'éléphants sur le point de fusionner en une nouvelle entité. Imagé comme description? Et pourtant, c'est tout à fait concordant avec l'univers de centrozoon dont l'anti-musique est au service des amateurs de musique abstraite, de symphonie en fission. Plus propice aux effets de synthé que de guitare, la première partie de Farmington High School 1 évolue toujours dans le tumulte pour atteindre un point de non-retour et verser dans un rock électronique progressif autour de la 11ième minute. On tombe dans du King Crimson avec un batteur manchot qui tente constamment de déjouer les longs solos tortueux d'une guitare qui râle plus qu'elle ne chante. Mon degré de curiosité suit la courbe d'une longue structure pleine de débâcles, mais qui cache de bons moments, où les ambiances sont constamment bigarrées par des brises caverneuses, des coups éparpillés du séquenceur et des effets de guitare qui sont nettement plus audacieux que ceux de Robert Fripp. Et c'est tout l'univers, et le concept, de 217 XIII.

Il ne faut pas s'attendre à s’asseoir et rêver oisivement, ni penser danser ou se déhancher, devant les 5 volets de cet album. Tout est histoire d'expérimentations de la U8 de Markus Reuter. Les 4 premières minutes de Farmington High School 2 sont un beau délice de musique d'ambiances. Le couperet tombe par la suite. Les ambiances sont dissipées par un tumulte de cognements et de séquences dont les semelles de sabots éparpillent de beaux effets de Mellotron. Par la suite, une étrange homogénéité se forme, rendant à Farmington High School 2 une aura musicale qui en fait le plus beau titre de 217 XIII. Il y a de bonnes phases de rock progressif noyés ici, tout comme dans Farmington High School 3 dont l'évolution passe de légères brises, qui font tinter des clochettes et chanter une guitare solitaire, à un lourd passage tonitruant qui effiloche sa rage sur un bon mid-tempo. Farmington High School 4 suit cette courbe ascensionnelle après une introduction barbouillée de gribouillis sonique qui roulent dans une plaine assez sereine. La tension monte assez facilement avec les élucubrations d'une six-cordes qui tranquillement construit son empire de distorsions. Les bons moments ici plairont aux fans d'une musique lourde et mortuaire où la zizanie des tons ressemble à une symphonie désaccordée. Farmington High School 4 est sans aucun doute le plus dérangeant, le plus déroutant des titres ici. Les bons moments sont toujours présents, quoique moins ici, et nous amènent peu à peu à nous accoutumer à l'arsenal sonique de cet enregistrement dont le Farmington High School Soundcheck est la plus douce audace de centrozoon. Et c'est ce principe de dualité qui rend l'écoute de 217 XIII toujours un peu moins pénible. À déguster partie par partie, en commençant par la fin, et on se laisse amadouer par cet univers où les tempêtes naissent de si peu de choses.

Sylvain Lupari (24/04/2017) *****

Disponible au centrozoon Bandcamp

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