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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JOHN LYELL: Planetary Artifacts (2017) (FR)

“Planetary Artifacts! C'est de la musique cosmique, spatiale à son meilleur”

1 Arrival 3:54 2 Traversing the Portal 5:39 3 The Visions 6:16 4 Red Shift 2 7:01 5 Echoes of a Distant Past 8:32 6 Planetary Artifacts 5:24 7 Adrift in Time 5:02 8 Another World 4:56 9 Searching for a Moment 6:24 John Lyell Production

(CD 53:15) (Cosmic Space Music)

Décidément, l'année 2017 s'annonce fort prometteuse dans les sphères de la MÉ, notamment au niveau de la Cosmic Space Music. Trois ans séparent ce PLANETARY ARTIFACTS de Reflection of Time; l'un des bons albums de musique cosmique en 2014. Et l'attente, pour les fans de John Lyell et pour les aficionados du genre, valait la peine! Si ce dernier opus du musicien américain, qui se passionne pour l'astrologie, reste toujours dans le domaine de musique qui fait bon rêver les oreilles bien ouvertes, il dérive par moments vers des territoires de psybient et de rythmes légèrement soutenus. Ces splendides rythmes endormitoires s’approprient nos oreilles avec des structures de séquences qui roulent rondement. Toujours appuyé par Robert Rich au mastering, John Lyell étend les bases d'une musique d'ambiances sibyllines avec des pointes d'intensité qui rôdent comme des ombres d'inquiétude tout autour des 53 minutes de son dernier album.

Arrival débute avec une chorale de bourdonnements rauques d'où s’échappent les premiers filets d'effets de psybient. Si l'enveloppe dominatrice disperse des ondes qui bourdonnent d'une chaleur incertaine, les effets qui s'y greffent donnent l'impression de vrombissements organiques qui rampent comme des iules dont chaque patte est liée à des clochettes farcies de voix rauques. Cette intro d'ambiances absconses met nos oreilles en appétit qui se buttent plutôt au superbe rythme ondulatoire de Traversing the Portal. Des voix éthérées nappent cette structure qui gambade avec une fluidité ambiante et une beauté analogue. Des effets de synthé supplantent ces voix avec des nappes aussi séraphiques alors que des effets de percussions éparses, qui claquent comme des sabots de bois sur une surface emmurée de briques, ajoutent plus de profondeur à ce titre qui séduit dès la première écoute. À mettre dans sa liste d'écoute pour 2017! Les nappes de synthé, qui se lamentent comme les lents soupirs d'une guitare slide, sont des compléments idéaux. Parfois elles dominent les ambiances comme sur The Visions et son rythme qui trottine comme un cow-boy solitaire dans des plaines aux reflets de feu. Nous sommes dans le cœur de PLANETARY ARTIFACTS qui bat de ses rythmes ambiants. Les pas étouffés qui aliment la sournoise structure de Red Shift 2 dessinent une approche de pas-de-loup qui scrute des horizons balayés par des vents d'effets sonores. Les ombres de ces pas donnent plus de vivacité à ce rythme toujours ambiant qui avance furtivement sous un ciel sonique bardé d'effets pas trop psychédéliques mais ni assez conservateurs. C'est une belle nuance entre ces deux antipodes qui alimente les beautés de Red Shift 2 dont la structure de rythme continue son opération charme depuis la fin de Arrival.

Autre élément dans ce 6ième opus de John Lyell est cette perception que chaque titre suit le précédent tout en lui empruntant un peu de ses parfums. C'est ainsi que la sournoise structure de Red Shift 2 erre comme un spectre épuisé dans les premiers instants de Echoes of a Distant Past, le plus long titre de PLANETARY ARTIFACTS qui entreprend un long voyage d'ambiances et de mystères. Délicat, le rythme est pulsatoire et supporte en premier lieu des belles nappes aux arôme flûtés qui s'évaporent dans des nappes plus nébuleuses. On dirait un rythme qui respire et qui se nourrit des éléments d'ambiances de plus en plus hors d'une portée conservatrice. Les lignes de synthé chevrotent dans des couleurs moirées alors que des arpèges tintent comme des âmes soniques à la recherche d'un cortège dans une vastitude intersidérale. Et la vie cesse alors que Echoes of a Distant Past plonge dans un vide creusé par la forces des vents et des drones, amenant le titre vers des horizons où les choses se définissent par une écoute plus attentive de la poésie astrologique de John Lyell. La pièce-titre ravive la musique avec un rythme lent sculpté par des pulsations dont chaque expiration donne l'effet de respirations dans un univers de psybient avec sa faune et ses bruits organiques. Les flûtes élaborent des chants séraphiques où se greffent une chorale d'âmes torturées et tintent des prismes musicaux enfermés dans l'oubli. Plus silencieux mais néanmoins tout autant efficace au niveau des ambiances, Adrift in Time suit la tangente de Echoes of a Distant Past. Another World suit avec des chants baleines astrales qui flottent parmi des vents discrets et au-delà d'une symphonie émiettée par des arpèges à la recherche d'une structure rythmique qui ne viendra pas. Searching for a Moment clôture ce dernier opus de John Lyell avec ce petit concerto pour délicats arpèges qui refusent de se fusionner afin de créer un rythme soutenu, préférant garder le confort d'une mélodie jamais complétée et qui s'évapore dans l'oubli de son dernier tintement.

Très poétique, PLANETARY ARTIFACTS est un beau voyage au pays de John Lyell. Un voyage de Cosmic Space Music avec un juste équilibre entre les ambiances, les mélodies stationnaires, les rythmes ambiants et les effets d'un univers de psybient. La mastering de Robert Rich insuffle juste une petite dose paternelle où ses ambiances et celle de Steve Roach ne nuisent pas trop aux idées de John Lyell, amenant même sa musique près des frontières oniriques de John Serrie. Un must pour les amateurs du genre et une assez belle porte d'entrée à ceux et celles qui recherche des horizons lointains en matière de musique d'ambiances.

Sylvain Lupari (04/04/17) *****

Disponible chez John Lyell

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