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Writer's pictureSylvain Lupari

DANIEL B. PROTHESE: Shades (2021) (FR)

Il a des moments géniaux qui divisent bien les beats frénétiques et les phases ambiantes

Shades CD1 53:35

1 Part I 7:26

2 Part II 4:15

3 Part III 1:55

4 Part IV 9:50

5 Part V 8:32

6 Part VI 18:48

7 Part VII 2:49

Shades CD2 72:15

1 Part VIII 11:35

2 Part IX 22:49

3 Part X 8:31

4 Part XI 8:32

5 Part XII 5:10

6 Part XIII 15:38

(2CD/DDL 125:51)

(Industrial, Psybient Berlin School)

Daniel B. Prothese a connu une année 2021 passablement occupée. En plus de ses performances en concert il a signé deux albums, 44.44.44 II et 44.44.44 III, et a participé à un vaste projet novateur; Sky Any Color. Ce méga projet visait à réunir un large éventail de créateurs artistiques afin de mettre en musique, peintures et autres formes d'arts cette relation de plus en plus détachée de l'Humanité face à son avenir. C'est ainsi que naquit SHADES, un imposant double-CD où l'ambiant ténébreux, l'exploration sonore et le Berlin School vont et viennent pour le plus grand plaisir des adeptes du genre. Les deux CD sont divisés par 6 parties pour le premier, et 5 parties pour le second. Donc, l'appétissante possibilité de choisir entre les différentes parties rend la découverte et l'apprivoisement de SHADES encore plus attrayante.

Ainsi, il est possible de passer outre ces intrigantes lignes ondoyant dans une obscurité impénétrable de Part 1. Les ambiances passent de lourdes, voire patibulaires avec des ondes qui se transforment peu à peu en une brume sibylline. Une brise plus lumineuse s'élève vers la 4ième minute pour entreprendre sa transition vers des ambiances plus éthérées, notamment avec ce fluet filet d'une flûte qui enchante notre esprit devenu serein quelques secondes après la 6ième minute. Percussions claquantes de ses ondes métalliques et une ligne de basses-séquences résonnantes unissent leurs destinés dans le très rythmique Part II. Les mitrailles de percussions arrivent de tous bords avec l'agrément d'autres éléments sonores percussifs qui aident à faire dribler une rage rythmique qui nous sort de notre casque d'écoute. Cette rage rythmique, qui est aussi très présente dans le répertoire de Nothing But Noise, s'estompe sur un Part III et sa texture atmosphérique qui vit mieux avec des attaques de percussions bien éparpillées sur ses 115 secondes. Ce court titre prépare nos sens à ce que le prochain mouvement de rythme sur Part IV en soit aussi divisé. Certes, il y a des explosions et des phases de rythmes à brides abattues. Sauf que la singulière violence de Part I reste mythique et bien scindée tout au long des autres parties du CD1 qui expire ses ambiances de métaux tordus et de sonorités composites entre de bonnes phases de rythmes non soutenues.

Longeant ses 11 minutes, Part VIII propose une ouverture atmosphérique remplie de gémissements, dans différentes teintes, de nappes de synthé, ondoyant comme des nuages fumigènes de mellotron, et d'une mélodie fantomatique décousue et dont l'art de la recoudre appartient à ce que nous interprétons. Les sons sont acides avec une gradation dans l'intensité de ce mouvement ambiant résonnant de toutes les parties de son ossature jusqu'à ce que la fusion des tons et de son approche expérimentale ne soit interpellée par des pulsations radioactives. C'est ici, peu après la 6ième minute, qu'une structure de rythme séduit autant qu'étonne avec une progression imbibée de psybient. Superbe, cette structure est synonyme de génie jusqu'à ce qu'elle fasse pleuvoir ses derniers éléments dans une finale, on parle de 3 minutes approximativement ici, qui reste plus accessible que son ouverture. Du haut de ses 22 minutes, Part IX nous promène entre ses rythmes de la Berlin School, le séquenceur est superbe ici, ceux de l'Électronica, marinés dans le psybient, ainsi que ceux plus statiques et ses phases d'ambiances autant industrielles, que psychiques et simplement chtoniennes. Un autre gros titre bien découpé et bien préparé. C'est le début d'une longue finale où les phases d'ambiances typiques à ce genre musical sont plus longues et plus présentes que les passages de rythme. Un peu à l'image du premier CD de SHADES.

Expérience immersive dans un long corridor de sons, d'ambiances et de rythmes, ce SHADES de Daniel B. Prothese est à apprivoiser en toute connaissance de la très grande culture artistique de Daniel Bressanutti. Il y a des moments géniaux dans cet album où il est assez judicieux de rencontrer des tunnels inanimés de vie rythmique, histoire de reposer nos tympans et de savourer encore plus les nombreux coups de génies qui jalonnent le parcourt assez difficile de SHADES.

Sylvain Lupari (31/12/21) *****

Disponible au db2fluctuation Bandcamp

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