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Writer's pictureSylvain Lupari

DARSHAN AMBIENT: A Day Like Any Other (2020) (FR)

Cette musique respire une contagieuse joie de vivre, un peu comme si Michael Allison venait d'apprendre qu'il gagnait à la loterie de la vie

1 City of the Seven Hymns 5:20

2 Ah! Sunflower 4:01

3 The Echoing Green 2:56

4 Wishful Thinking 4:33

5 A Little Wool Gathering 4:38

6 He Lamented his Thoughtless Acts 4:33

7 LightFighter 5:11

8 Shadow Lines 5:23

9 The Rain has Flown 4:49

10 A Day Like Any Other 4:02

11 The Republic of Dreams 4:44

(CD/DDL 50:17)

(EM Rock & Folk, Chillout, New Age)

A DAY LIKE ANY OTHER ne sera jamais plus un jour comme les autres pour Darshan Ambient! C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de Michael Allison. Et cette tristesse est encore plus grande parce que je sais que ce dernier album du barde américain sera vraisemblablement son dernier, à moins que le label américain Spotted Peccary ne sorte un genre de compilations avec des titres inédits. Ça reste à voir…et à entendre, bien sûr. Pour une raison que j'ignore, la musique de Darshan Ambient a toujours eu un pouvoir attractif sur mes émotions. Je sais qu'on est loin du style Berlin School et de la MÉ comme j'aime entendre et découvrir, mais il y a une vision de tendresse et de romance imperturbable dans cette approche de New Age progressif du musicien natif de la belle région de San Francisco et dont le folk traditionnelle à cette région respire dans chacun de ses albums. A DAY LIKE ANY OTHER propose 11 titres construits sur cette amalgame de nappes de synthé et de guitares auquel se greffent des lignes de piano dans un décor de mélancolie amplifié par des jets de brume grisâtres. Darshan Ambient aime bien entasser des lignes de guitares, minimum deux par titres, qui ajoutent plus de poids à ses harmonies, alors que les synthés sont le moteur de la créativité des ambiances et des superbes arrangements. Le piano est l'âme de ses compositions en apportant un rôle très mélancolique à une musique qui oscille entre mordre dans la vie et sa fatalité.

City of the Seven Hymns débute avec un rythme électronique qui flirte avec un psybient énergique. Les percussions résonnent et sont tout à l'opposé de cette guitare qui renifle des accords empreint de tristesse. Une seconde ligne de guitare délie ses boucles, augmentant la cadence d'un titre où l'acoustique et l'électronique font une belle union du genre Erik Wollo croisé à Patrick O'Hearn. Les ambiances et le rythme folklorique de Ah! Sunflower collent avec justesse à la vision qu'on peut se faire du titre. Le rythme est enjoué et construit sur de sobres percussions qui sont entraînées par des violons en mode staccato folklorique. Enlevant et délicieusement beau avec des arrangements à donner la chair de poule au bonheur. The Echoing Green est un court titre structuré sur une base de rythme électronique-teutonique avec un léger ombrage organique tout autour. Cette structure accueille une mélodie toute simple et accrocheuse avec une approche hybride dans ses teintes. Ça me fait penser à du bon Michael Rother. Wishful Thinking poursuit sur cette illusion avec un rythme flottant de ses séquences qui alternent dans un séduisant effet stéréo. Un piano étend une ligne de mélodie évasive, qu'une guitare rejoindra quelques secondes plus loin, alors que des boucles de guitares solidifient l'impression de rythme. Lorsque l'électronique rencontre une vision plus folklorique, ça donne un titre comme A Little Wool Gathering. Un titre allègre avec une guitare qui lance des lignes harmoniques entrecroisées dans une structure se nourrissant de son écho rythmique avec l'ajout des percussions électroniques. Ces percussions et les décors du synthé donnent une dimension surréelle aux ambiances d'une fête pour défunt stigmatisé par des violons en mode tzigane.

He Lamented his Thoughtless Acts est un titre d'ambiances mélancoliques avec des riffs et des accords de guitare qui se fanent dans des lignes de synthé aux airs patriotiques. Des cerceaux brumeux se désagrègent dans l'introduction de LightFighter, créant un tapis phosphorisant où tombent et se recueillent un maillage de notes de piano et de guitare. Un tic-tac se fait entendre dans le fond de ce décor qui voit surgir une série de 5 accords de guitare dont le rayonnement reste en suspension. Ambiante et céleste, cette mise-en-scène épouse une nouvelle vitalité avec des nappes de violon stimulées par une forme de staccato et des nappes de voix qui adoptent cette saccade des violons alors que le titre se termine dans un soft tempo un peu lourd. Shadow Lines propose une structure ambiante avec deux lignes de guitare qui se confrontent dans le tapis de résonances des pulsations d'une ligne de basse. Un piano toujours très pensif émiette sa douleur qui est suivie par des chants de moines avec des voix célestes. C'est assez triste. The Rain has Flown nous remet sur les traces de ce mélange entre l'acoustique et l'électronique. A Day Like Any Other est un titre très enjoué et animé. La guitare colle ses riffs pour soutenir les percussions et lance des harmonies qui nous colle au cerveau avec une impression d'entendre du Manuel Gottsching. C'est un bon rock'n'folk électronique qui est aussi nourri par une forte présence du synthétiseur, permettant à la mélodie de varier ses intonations. The Republic of Dreams offre une finale très dans le ton avec du rythme tout près des racines du rock rural avec un beau refrain d'une guitare synthé repris par une chorale de ruelle. Frissons et émotions garantis!

Je ne sais pas dans quel état-d'esprit était Darshan Ambient lorsqu'il a composé la musique de A DAY LIKE ANY OTHER. Cette musique respire une contagieuse joie de vivre, un peu comme si Michael Allison venait d'apprendre qu'il gagnait à la loterie de la vie. Il y a des moments intenses dans cet album qui semblent être conçu afin de nous secouer, de nous donner des émotions comme dans le générique d'un film dramatique. Un album d'une rare intensité qui est beau…et très beau. Le meilleur de Darshan Ambient? Humm… Falling Light reste encore mon préféré, mais A DAY LIKE ANY OTHER le suit de très près…

Sylvain Lupari (31/01/20) ****½*

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

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