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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DIGITAL HORIZONS: December Runways (2018)

“C'est ce que j'appelle un album d'un seul titre qui vaut le prix de ce téléchargement”

1 Launch 9:35 2 Control Tower 7:07

3 Landing 21:22

(E-Rock of the 80's style) J'avais bien aimé Ghost Station. Assez pour en faire une chronique bien détaillée! Je ne dis pas que ce DECEMBER RUNWAYS est son équivalence, mais les ambiances en sont très proches. Assez pour ne pas faire de lien. Composée et enregistrée à la fin de 2018, la musique respire cette atmosphère de froideur hivernale, ainsi que cette étrange sensation de voyager au travers ce froid. Ce mini album, cet E.P. de 38 minutes possède cet attrait particulier au niveau sonore, cette impression d'entendre le reflet de la musique sur les vitres givrées d'un wagon rempli de cette sensation de vivre serré entre les coudes des voyageurs. Et si vous aimez le genre Tangerine Dream des années digitales, et même plus loin, il faut regarder du côté de Digital Horizons, parce que Justin Ludford n'a jamais caché que c'était sa principale source d'inspiration.

C'est avec des accords titubant et mal ajustés que Launch se présente à nos oreilles. La tonalité est grésillante, comme des bruits-blancs enrobés de vert-de-gris, et résonne dans des gaz de brume opalescente. C'est comme un carrousel traînant une surcharge de poids. Un immense nappe de synthé se dépose. Permutant pour une approche plus symphonique, elle enveloppe cette introduction construite sur l'incertitude. Des séquences bien vives et nerveuses crachent un rythme qui avance et arrête dans un décor du genre industriel avec des voix chthoniennes comme enveloppe d'atmosphère hivernale. Et tout fige après les 3 minutes! Launch respire par les sourdes impulsions de nappes de brume et par ces accords qui tintent comme des enclumes de verre que l'on frappe avec un marteau de glace. Les arpèges de l'introduction reprennent vie lorsqu'une nappe de bourdonnements aide la structure stop-and-go à sortir des limbes. Cette fois-ci, des percussions insufflent dynamisme et intensité à ce rythme qui rechute dans sa phase ambiosphérique industrielle, mais Launch arrive à sa dernière destination. Cette membrane de bruits blancs, de grésillements dans le fond de la musique est aussi présente sur Control Tower et sa structure indécise qui s'accroche à un gros rock électronique autour des 2:30. Des effets dramatiques crachent des vibrations résonnantes alors que les séquences et arpèges sautillent dans les sourdes impulsions des réverbérations où se blottissent des esquisses de voix astrales. La structure ressemble beaucoup à celle de Launch, mis à part certains ajustements dans le design harmonique des arpèges et une approche plus investie au niveau des percussions.

Le long titre Landing propose justement ce genre de structure de rythme ambiant lourd qui reluit des tonalités très Tangerine Dream avec des suites répétitives d'accords de clavier qui voyagent entre Firestarter et Wavelength. Noué autour de ce pattern de séquences et de percussions qui trépigne comme des pieds dansants, le tempo est plus fluide que dans les deux premiers titres avec des cliquetis de percussions qui murmurent dans un langage adapté au métabolisme des bruits blancs, d'interférences. Et si on prête attention, on entend une structure fantôme qui est incomplète au niveau de la maturité sonore et qui rempli les ambiances, parmi d'autres éléments, d'une bonne partie de DECEMBER RUNWAYS. Scindé en 2 parties, Landing offre une 2ième partie très solide avec une structure hyperactive entrecroisée par une belle et zigzagante ligne de basse. Des effets de synthé étirent leur musicalité en couches multi couleurs qui se reforment en autres effets et puis en nappes orchestrales. Des effets percussifs additionnels tentent d'influencer ce bel axe de rythme sédentaire, mais rien à faire; cette finale est riche d'un rythme sédentaire et d'une pléthore de strates de synthé aux couleurs ambivalentes. Ce Landing vaut le coût, qui n'est pas très élevé, de DECEMBER RUNWAYS si on cherche à tomber sous les charmes de Digital Horizons et découvrir l'univers de Justin Ludford.

Sylvain Lupari (22/05/19) *****

Disponible sur le site Bandcamp de Digital Horizons

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