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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DIGITAL HORIZONS: Extraordinary Path (2021) (FR)

Tout s'enchaine par magie dans un long conte musical très British

1 Extraordinary Path 60:41

a Cold Parade 15:04

2. Extraordinary Path (Part One) 15:04 - 24:57

3. Extraordinary Path (Part Two) 24:57 - 36:54

4. A New Room 36:54 - 41:10

5. A Day at The Races 41:10 - 52:50

6. Elegant Accident 52:50 - 60:41

(DDL 60:41)

(Melodious England School)

Quelle belle réussite que ce dernier effort de Digital Horizons. Justin Ludford propose un long titre de 60 minutes qu'il divise en 6 segments. Et non, il n'y a pas, ou très peu vers la fin, de longueurs! Tout s'enchaine par magie dans un long conte musical très British avec des assaisonnements de Tangerine Dream, années 81-83, sur une structure conçue comme un long coït tonal dont la finale justifie ces longues étreintes harmonieuses qui se faufilent au travers de rythmes plus doux que fous. Et plus harmonieux que discordants. Nous sommes dans les terres de la MÉ abordable avec de bonne surprises au niveau du séquenceur dans ce roman-fleuve musical où Justin Ludford n'a pas besoin d'orchestrations pour nous surprendre comme Andy Condon l'a fait dans son extraordinaire I Remain de The Glimmer Room.

Ce long conte musical de EXTRAORDINARY PATH s'amorce avec la progression d'une nappe au chant nasillard qui déploie ses ailes sur une structure de rythme qui tranquillement sort de l'ombre. Le mouvement est circulaire avec 6 accords courant maladroitement sous cette nappe entre deux riffs qui tombent avec la régularité d'un métronome. Une autre nappe élargit son emprise brumeuse alors que tout doucement Cold Parade laisse entendre des éléments sonores qui se servent de cette première structure de rythme pour justifier un juste retour du balancier. Un premier pont doit être franchit aux abords de la 7ième minute. Des nappes blanchâtres ondoient sous des accords de toute nature. Et 60 secondes plus loin, le rythme de Cold Parade revient avec la même forme, mais tout juste un peu plus puissant. Le séquenceur et percussions manuelles nourrissent un peu plus les éléments entre les deux riffs métronomiques, juste le temps d'entendre la structure perdre ses repères. Extraordinary Path (Part One) débute un peu après la barre des 15 minutes. Deux minutes de brume plus loin et le rythme revient cette fois-ci avec une structure indisciplinée et une autre qui court et gambade dans une autre direction. Cette incohérence rythmique est savoureuse avec un bon jeu du séquenceur qui accroit sa vitalité avec une précision plus acuité se servant de ses effets d'écho afin de serrer sa texture qui reçoit des jets vaporeux d'un synthé qui vise à installer des parfums d'Orient dans ce long titre évolutif. On atteint la 25ième minute et Extraordinary Path (Part Two). Les riffs de claviers tombant sur une nappe flottante ont cette empreinte de Tangerine Dream. Les deux premières minutes en sont imbibées. C'est avec des boucles se répétant dans une vision horizontale que la vie reprend sa vision mélodique. Des effets percussifs entourent ces accords de synthé-guitare, gribouillant une vision de guerre du future avec des Rroarrr de grosses bêtes, des attaques aériennes et leur explosion de missiles. C'est alors que les percussions et une puissante ligne de basse versent du plomb dans une structure stationnaire qui redevient plus musicale avec ces boucles d'arpèges séquencés roulant avec un instinct de survie mélodieuse.

Magnétisé, on se laisse flotter sur cette nappe de brume qui nous amène à A New Room. Un rythme pulsatoire et mélodieux se met à faire vibrer les colonnes des ambiances avec plus de vélocité que de lourdeur. Charmant, ce rythme me rappelle les hymnes de guerre des Amérindiens tel que dépeint dans les petits bonshommes à l'écran. A Day at The Races arrive après la 41ième minute. Son débit est sec, quasiment un style Électronica qui est encerclé par un mirifique mouvement circulaire du séquenceur. Les percussions claquent comme des jets de sarbacanes gazeux alors que le rythme harmonique du séquenceur nous grise de son mouvement circulaire possédant toujours cette vision mélodieuse. Nous arrivons à un pont où les ions du séquenceur explosent, vibrionnent et adoptent une démarche spasmodique, inversant les rôles avec des arpèges voltigeant pour adhérer au mouvement du séquenceur. Un court pont et les éléments se coordonnent pour devenir un imposant mid-tempo où le séquenceur et son mode Berlin School est toujours le dominant de A Day at The Races. Je dois admettre qu'il y a une longueur dans les dernières minutes de ce segment. Elegant Accident nous arrive vers la 53ième minute de EXTRAORDINARY PATH avec des tintements d'arpèges qui roulent sur le squelette fantôme de A Day at The Races. Les nappes de voix réussissent à faire lever le poils des bras face à une finale que l'on devine attachée avec ce lien mélodique récurrent de cet EP de Digital Horizons. Et de fait, c'est avec un superbe down-tempo vissé à sa vision de ballade lunaire que Elegant Accident irradie nos oreilles et enflamme ce désir de réentendre le tout de EXTRAORDINARY PATH, un album plus que réussi par Digital Horizons.

Sylvain Lupari (26/04/21) ****¾*

Disponible au Digital Horizons Bandcamp

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