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  • Writer's pictureSylvain Lupari

EBIA: Elosophy (2006) (FR)

Updated: May 19, 2022

“Elosophy est plus riche de ses structures atmosphériques où Ebia multiplie les impulsions dormantes qui forment des cercles étroits qui y tournent”

1 Elosophy I 8:17

2 Elosophy II 6:04

3 Eternity 8:51

4 E-motion 6:50

5 Electron 7:53

6 Emage 11:38

7 Etopia 9:06

8 Equalizer 7:35

(CD/DDL 66:18)

(New Berlin School)

J'aime bien découvrir un nouvel artiste, surtout lorsqu'il possède sa propre signature sonore et musical. Et avec le label SynGate, je suis à la bonne adresse. Ebia, de son vrai nom Jörg Bialinska, est un musicien-synthésiste Allemand qui fait partie de cette catégorie d'artistes qui arrivent avec une vision bien à eux. Composé en 2004, ELOSOPHY propose une belle texture musicale qui est moulée d'ambiances insolites avec des nappes de synthés riches et onctueuses qui se développent en voiles orchestraux ou en invasion cosmique. Son point fort réside dans son assortiment de séquences et d'éléments percussifs séduisants qui font sursauter notre imagination et charment cette ouïe toujours en quête de tonalités hétéroclites. Bref, un album fascinant qui est toutefois loin des mouvements séquencés habituels au Berlin School. Ici le rythme est imaginaire et est façonné sur des mouvements circulaires, à la fois contradictoires mais toujours harmonieux.

L'introduction d'Elosophy I résonne de froideur avec des coups sourds qui étendent de lourds bourdonnements. L'intro est noire et sans âme avec des tonnerres sous une pluie invisible et un vent froid qui fait pousser de légers tintements métalliques. Une étrange ligne pulsative flâne parmi des stries stridentes et froides. Une douce strate se dépose et réchauffe l'ambiance avec un long mouvement mélodieux et flottant, soutenu par cette étrange pulsation. Un silence placide brise cette symbiose embryonnaire, où seules les pulsations se font entendre. Elles amplifient les battements d'Elosophy I qui flotte avec grâce sur un léger séquenceur uniforme où des notes basses et lourdes voltigent sur un rythme statique et circulaire. Le synthé multiplie les coussins planants qui flottent sur d'étranges riffs de clavier qui tombent sèchement, donnant lourdeur et profondeur à une impulsion animée par des percussions feutrées et de belles strates harmonieuses. Nous dérivons sur Elosophy II qui nous amène vers un autre niveau de rythme avec un séquenceur aux pulsations nerveuses qui voltigent avec des notes multisonores. Le rythme est circulaire et est ceinturé de notes qui virevoltent sur des cymbales ordonnées. Un effet crescendo s'installe tranquillement et bouscule le tempo sur un mouvement de percussions séquencées aux fréquences saccadées. Un moment génial qu'un synthé entoure de brève strates harmonieuses, parfois stridentes, sur un mouvement sphéroïdal inondé d'arpèges aux réverbérations pulsatives. Une très bonne entrée qui dépeint assez bien l'univers Ebia. Eternity est un long mouvement ambiant qui évolue sur de courtes harmonies et stries flottantes d'un synthé qui soufflent ses lignes où les voix se mêlent aux exhalations d'orchestrations caustiques. Un titre ambiant qui tire sa richesse d'un synthé ambivalent.

À l'opposé E-motion brasse la cabane! Sa marche militaire à deux tons offre un rythme soutenu et entraînant sur une bonne séquence qui fait onduler ses boucles et qui est nappée par les strates enveloppantes et harmonieuses du synthé. Le mouvement oscille entre deux tempos sur une même séquence. Un tempo tempéré, guidé par des percussions métalliques, et un tempo plus lourd et accentué qui martelé par des percussions et des pulsations de plomb. Electron s'engage sur tempo décousu et nerveux dans une atmosphère angoissante. Des pulsations lourdes voltigent et papillonnent sur les nappes de synthé austères, créant un cercle harmonieux convulsif. Le dernier rond ne se ferme pas et filer une fine ligne qui s'enroule autour de son corps sonique pour éteindre doucement ce cercle hypnotique. Emage est un titre sans mouvement, mais en rythme stationnaire. C'est une structure circulaire drapée de strates moulantes, harmonieuses et parfois stridentes avec des percussions et des pulsations qui labourent un rythme sobre ou un soft techno avec les tssitt-tssitt des cymbales. La pièce-titre s'articule autour d'une ligne de basse ondulante et des pulsations percussives en mode tam-tam tribal. Les accords de synth/clavier voltigent et dansent dans des cycles circulaires pulsatifs à la fois sombres et limpides où les brises du synthé sont envoûtantes. Equalizer termine ce premier opus d'Ebia avec une introduction où nos sens flottent avec les éléments et les brises sonores. Le rythme se dandine sur de très bons arrangements lorsque que les percussions le réorientent vers un mouvement qui devient plus fluide et plus sensuel jusqu'à sa la dernière frappe du séquenceur.

Malgré cette présence du séquenceur et des percussions, ELOSOPHY est plus riche de ses structures atmosphériques. C'est un opus étrangement fascinant où Ebia multiplie les impulsions dormantes qui forment des cercles étroits, où tout tourne en mouvements circulaires harmonieux et qui fait sursauter notre ouïe par ses permutations subtiles et ses impulsions imprévisibles. La flore sonore est dense et riche avec des textures qui demandent plus d'une écoute. Ebia! Un nom à retenir.

Sylvain Lupari (02/01/07) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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