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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ELOY FRITSCH: Journey to the Future (2019) (FR)

Updated: Mar 9, 2021

“Un peu difficile à saisir et une fois que nos oreilles sont dedans, nous plongeons dans un gros univers de MÉ cosmique et symphonique avec une énorme influence de Vangelis”

1 A Place Beyond the Clouds (4:15)

2 Eternal (4:42)

3 Mermaids Island (4:52)

4 Spacelab (6:10)

5 Who Want to be a Machine? (4:30)

6 Blue Diamonds on Water (4:15)

7 Dance of the Spheres (6:10)

8 Circles of Time (5:20)

9 NUWA (6:20)

10 Hypnosis (6:05)

11 Electric Brain (4:52)

12 Forrest Guardian (9:15)

(CD 66:48) (Symphonic EM)

Une ligne de basse se soulage en sortant des arpèges enrobés d'une sonorité symphonique. Entre la musique de Synergy et Vangelis, A Place Beyond the Clouds étonne avec sa tonalité philarmonique très austère. Les roulements de caisse, les éclats de tambours, les pads de synthé et les effets de tournicotes allégoriques très Vangelis nous situent entre les œuvres biscornues du musicien Grec et ses essais sonores qui ont impressionné les amateurs de son art musical abstrait. Il faut être très patient avec ce premier ouvrage de Eloy Fritsch hors de ses territoires de musique progressive. J'ai même failli abandonner devant ce JOURNEY TO THE FUTURE après avoir atteint Mermaids Island. Je me suis dit; ce n'est pas pour moi! Mais comme ça vient de Groove et que j'ai un immense respect pour Ron Boots, je me suis répété; il doit certainement y avoir quelque chose dans cet album. Eh bien oui…et non! Certains titres sont très accrocheurs et faciles d'accessibilité. Mais il existe aussi des titres totalement déjantés et qui demanderont une très grande ouverture d'esprit. Quant à moi, je suis bien content d'avoir persisté.

Donc, A Place Beyond the Clouds est un beau titre avec des arrangements puissants et même avec des pointes émotives qui sont tissées afin de nous donner des frissons de tendresse. Si vous avez aimé Audion, de Synergy, et Chariots of Fire, de Vangelis, vous allez aimer A Place Beyond the Clouds ainsi que la grande majorité de JOURNEY TO THE FUTURE. Eternal est encore plus poignant. La musique débute avec un lent staccato, genre film des années bibliques. Des coussins de synthé flottants et remplis d'harmonies l'entourent. Ils coulent aussi ces orchestrations très à l'eau-de-rose qui ajoutent à la vision cinématographique du titre qui fait penser à la musique du film Alexandre, composée et arrangée par Vangelis. Les chœurs grégoriens, un échantillonnage d'une soprano séraphique, des jets de riffs d'une harpe céleste égouttant ses cordes et des percussions babyloniennes complémentent un décor déjà surchargé. Un petit défaut qui deviendra de plus en plus gros au fur et à mesure que nous avançons dans JOURNEY TO THE FUTURE et qui va atteindre un point de non-retour avec l'immensément déjanté Electric Brain. Si vous aimez ces percussions de métal dont les entrechoquements créent des échos de froideur, genre Antartica, Mermaids Island en est plein. Même après 5 écoutes de cet album, j'ai toujours de la difficulté à saisir cette structure qui embrasse trop de tangentes. J'ai cette vague impression d'entendre un ramassis de vieux clichés entendus un peu partout. Spacelab nous réconforte avec empressement! C'est un beau titre qui débute avec des wooshh et des échantillonnages de communications du Spacelab à la NASA. Un lent carrousel fait tournoyer des arpèges qui se sentent pressé par une ligne de basses pulsations en arrière-plan. C'est mélodieux, c'est du deja-entendu certains, mais il y a un effet de Boléro et de vélocité dans ce titre…Humm! C'est lorsque la deuxième communication entre les ingénieurs de la NASA est terminée que Spacelab éclate avec une spirale des plus harmonieuse qui vient nous serrer légèrement notre battement cardiaque. Mais ce n'est pas tout! Quelques secondes plus loin, la structure change de ton et plonge dans une dimension hyper-accrocheuse et hyper-poignante. J'ai entendu ce titre une bonne dizaine de fois sans me lasser. Direction iPod, catégorie meilleur titre en 2019!

Who Want to be a Machine? démarre avec une belle chute d'arpèges à la Tomita. Une structure de rythme un peu militaire s'empare de ce ballet pour le diriger vers une structure de dance-music spasmodique. Une structure qui tangue entre de l'EDM ambiante et vivante. Les effets de vocodeur nous ramènent vers les années 80 et le rythme, cerné par des ululements fantomatiques, dérive vers un genre Laura Branigan (Gloria) et Gary Numan. Il y a beaucoup d'essences en si peu de temps. Et j'imagine facilement que ça serait aussi un hit avec un beau vidéo. C'est très entraînant et plein d'effets sonores bien pondus ici et là. Du bon synth-pop avec une vision plus créative. Blue Diamonds on Water est une mélodie dans le genre de Mermaids Island. Je vous disais plus haut que plus on avancerait dans JOURNEY TO THE FUTURE et plus les choses se corseraient. Dance of the Sphères commence ce segment où les structures décousues abondent dans différentes enveloppes musicales. Les sphères dansent en cercles inlassables et communiquent entre elles avec un langage électronique bien structuré. Nous avons ici une structure en continuelle migration avec une teinte de Rock et de Jazz dans un environnement qui flirte avec Soft Machine et Vangelis, dans Spiral, et même avec du Tangerine Dream pour la couleur des coussins réverbérants. Circles of Time est un autre titre du genre ballade avec percussions claquantes. Le rythme est lourd avec des strates de synthé très philarmoniques. Le jeu des percussions solidifie cette structure qui termine sa course dans une sphère d'ambiances soniques et qui dérivent vers cette très belle berceuse cosmique qu'est NUWA. Les influences de Vangelis, notamment China, brillent tout au long de ce titre qui est un remix de Circles of Time. Le séquenceur fait onduler paresseusement sa ligne de rythme dans l'ouverture de Hypnosis. C'est suffisant pour que Eloy Fritsch planifie ses solos qui abondent avec une belle odeur de Free-Jazz électronique. Moins décousu que Dance of the Sphères, Hypnosis demeure le meilleur des titres déjantés de JOURNEY TO THE FUTURE. Electric Brain? Un titre hyper complexe avec une vision de musique abstraite où il faut coller toutes les accords éparpillés pour structurer quelque chose. Je vous laisse cela! Il faut persévérer, ou la sauter, pour entendre Forrest Guardian. Ce long titre conclut ce premier album de MÉ pure de Eloy Fritsch avec une structure en mouvement qui se rapproche plus d'un rock électronique symphonique avec des teintes de Jean-Michel Jarre et surtout Vangelis qui est la principale essence d'une très belle carte de visite de Eloy Fritsch, qui est un excellent architecte et compositeur, dans l'univers de la MÉ. Au final, j'ai bien fait d'insister puisqu'en réalité 60 minutes de bonne musique sur 69 n'est pas si mal.

Sylvain Lupari (06/07/19) ***½**

Disponible chez Groove nl

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