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  • Writer's pictureSylvain Lupari

EMMENS & HEIJ: Journey (2007) (FR)

Updated: Jan 31, 2021

Journey est un très bon album inspiré par des séquences agressives ainsi que par des synthés évasifs et cosmiques

1 Journey 8:01

2 The Endless Running Messenger 15:32

3 A City Awakens 11:46

4 Rolling Thunder in the Mountains of Hope 11:52

5 Red Clouds over a Misty Swamp 9:28

6 Regaining Breath in the Eye of the Storm 17:49

(CD/DDL 74:26)

(Progressive Berlin School)

C'est sur le tard que j'ai découvert JOURNEY du duo Emmens & Heij. J'ai adoré Silent Witnesses of Industrial Landscapes et The Sculpture Garden. Et ce sont ces ambiances que je découvre sur cette 3ième collaboration entre les deux compères depuis 2004. JOURNEY est un voyage cosmique à travers les rythmes évolutifs que le duo nourri à coups de séquenceurs et de séquences qui défient l'imagination. Des séquences audacieuses qui tantôt dorment mais souvent bousculent l'ordre des choses établi par des structures tantôt rêveuses, flâneuses, poétiques et mélodieuses.

Une belle séquence se dessine sur les gargouillis et les réverbérations d'une intro spatiale aux tonalités d'arcade. Elle se dandine et danse de ses notes agiles dans de riches couches de synthé aux lignes de brume. Dès les premiers souffles de Journey, nous sommes enveloppés de l'aura cosmique de ce duo Hollandais. Des chœurs synthétisés ajoutent une profondeur chaleureuse à un synthé qui épouse un mouvement circulaire ondulant et galopant comme une cascade aux intonations graves. Fluides, les synthés coulent des beaux solos typiques aux sonorités de Gert Emmens. Des solos lourds et torsadés qui couvrent un rythme nourri de séquences dont les frappes subdivisées et variables maintiennent une cadence harmonique. The Endless Running Messenger présente une intro plus cosmique où les souffles de synthé flottent sous la pluie et les tonnerres cosmiques. Valsant avec le néant, le synthé offre des lignes soyeuses qui errent en solitaire, harmonisant leur tristesse dans des gouttes qui sèchent avant d'atteindre le sol. Une séquence oscillatoire émerge à l'ombre des chœurs célestes aux timbres graves. Elle ondule dans un mouvement hypnotique, caressant les onctueuses couches de synthé flottantes pour amplifier son magnétisme avec des solos stridents qui se perdent dans une ambiance lourde et se brisent sur les récifs des cymbales alors que les synthés reprennent leurs droits sur une finale ambiante. Hypnotique et mélodique, le mouvement séquentiel de A City Awakens sautille avec une tonalité carillonnée. Le synthé est enveloppant et ses lignes dansent à contretemps sur une séquence agressive qui moule un rythme spiralé, multipliant ses boucles avec une fluidité harmonieuse. La finale est superbe avec sa danse des séquences qui scintillent dans un brouillard éthéré gonflé de fins effets sonores électroniques.

Si vous aimez les gros séquenceurs pesants, Rolling Thunder in the Mountains of Hope a de quoi satisfaire vos attentes. C'est un titre puissant sur un rythme modéré avec de superbes couches de synthé enveloppantes qui caressent ce rythme lourd nourri de séquences papillonnantes et stationnaires. La 2ième portion est plus lourde avec des séquences fluides qui martèlent une rythmique obstinée sous des souffles aux solos nasillards. Ça me rappelle un peu les rythmes galopants de Tangerine Dream et des lugubres ambiances Redshift! Red Clouds over a Misty Swamp est un moment de détente atmosphérique. C'est une longue ode planante nourrie par une nuée de couches de synthé qui infiltrent nos oreilles et nous invitent à une intense réflexion intra personnelle. Regaining Breath in the Eye of the Storm est un titre qui prend racine dans des ambiances très atmosphériques vintage. Une belle couche cosmique et flottante nous guide vers un séquenceur qui se colle à cette structure avec des notes dédoublées dansant comme des feux-follets qui suivent des courbes s'apparentant à celles que l'on retrouve sur The Endless Running Messenger. Ces séquences ondulent avec une frénésie retenue sous les sifflets d'un synthé rêveur, créant des structures aux mouvements en oppositions. Des structures rythmiques aux modulations parfois tortueuses et complexes qui se lovent à un synthé aux siffles harmonieux avant de se fondre aux douceurs des belles strates morphiques, conduisant The Endless Running Messenger vers une quiétude angélique et à sa finale atmosphérique.

JOURNEY est un très bel album. Un opus inspiré par des séquences agressives ainsi que des synthés évasifs aux strates onctueuses. Le duo Emmens & Heij nous en mettent plein les oreilles, et l'imagination, sur des structures évolutives aux dénouements parfois inattendus. Il n'y a pas de moments faibles, ni de pannes d’inspirations, et de très bons passages atmosphériques. Il y a quelques juteux clins d'œil aux prouesses analogues de Tangerine Dream sur des coups de séquenceurs pesants à la Redshift. Bref un album créatif, puissant et extrêmement plaisant.

Sylvain Lupari (20 Avril 2007) ***½**

Disponible au Emmens & Heij's Bandcamp

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