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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ERIC G: Nophicord (2018) (FR)

“Dans ses vieux tons du rock cosmique français des années 70, Nophicord s'avère être un beau voyage dans le temps”

1 Me and Dali 11:10 2 Checkpoint Charlie 6:36 3 In the Moog (version) 4:29 4 Black Star 5:53 5 Space Walz 2:48 6 In the Head of a Hippopotamus with Decease 6:08 7 The Mountain Woman 4:21 8 Nophricord 4:01 Eric g Music

(DDL 45:30) (Cosmic Rock, French School)

C'est avec une belle ligne de flûte qui traverse les échos d'effets cosmiques que Me and Dali s'installe entre mes oreilles. La mélodie est agréable avec son parfum vintage et se siffle aisément. Une séquence juteuse bondit sur place, irradiant ses résonances qui sculpte une procession antique. Je me demande si je n'entends pas du vieux Michael Garrison, tant la marche dans le cosmos de Me and Dali sonne vieillot. Les parfums sonores sont très analogues alors que la route pulsatoire du titre reste intacte et que la musique poursuit son ascension avec une intensité accrue du synthé et de sa voix de Mellotron au charme si bucolique. Après près de 5 ans de silence, soit depuis l'album Visions paru à la fin de 2012, Erik G. revient avec une version remasterisée de son premier album. Composé initialement autour des années 80-82, NOPHICORD a été interprété et enregistré sur K7 avec quelques synthés et 2 enregistreurs. Des moyens rudimentaires pour un premier album qui n'est jamais sorti de la Suède. Un album qui ne figure même pas dans la bibliographie musicale d'Eric g Imaginez ma surprise! Le musicien Suédois a donc tout ressorti de ses archives et a réenregistré les titres au grand complet avec plus de synthétiseurs et une meilleure source d'enregistrement, tout en conservant les tonalités d'origine qui flirtent avec le vieux modèle de la French School, tant la musique est portée par les influences de Jean-Michel Jarre. D'ailleurs, les fans du synthésiste de France devrait avoir cet album à l'oreille!

C'est par contre dans des parfums de Vangelis que Checkpoint Charlie fait son apparition. Une onde réverbérante, un peu comme un doigt que l'on pose sur une toile sonore et que les ondes se multiplient par cercles, est le portail d'un univers d'ambiances de brume granuleuse. Des lames de synthé balaient les horizons avec une tonalité qui devient de plus en plus comme du Vangelis dans des ambiances de Frédéric Mercier (Music from France). Les séquences se mettent à pétiller autour de la deuxième minute, figeant un tapis sonore spasmodique qui accueille une autre séquence qui sautille avec une approche mélodieuse. Des solos pleuvent, de même que des nappes d'orgue s'installent, alors qu'une autre ligne, plus pulsatrice, cimente un rythme stationnaire que même des percussions peinent à faire bouger. Complexe avec ses multilignes de rythmes, de synthé et des solos, Checkpoint Charlie reste bien figé dans les années 75-78 de la MÉ de France. Et c'est encore plus probant avec In the Moog (version) qui est quasi identique, la structure de rythme l'est néanmoins, à Oxygene IV de Jean-Michel Jarre. Ça passe plutôt mal au début, mais je me suis laissé séduire par cette candide mélodie très portée sur ce rythme électronique si charmant de Jarre. Black Star, de même que In the Head of a Hippopotamus with Decease sont des titres d'ambiances poussés par des séries de nappes de synthé, ornées des effets électroniques, qui nous font imaginer des tempêtes cosmiques. Des accords graves donnent une touche émotive à ces ambiances qui sont au final rejointe par des solos timides. Le court Space Walz, plus vif et saccadé et surtout la pièce-titre Nophricord sont d'autres titres nourris et portés par ces mêmes structures de rythmes mélodieux qui secouent In the Moog (version). Peut-être trop collés sur les essences de Jarre et de Garrison, je dois ajouter aussi Frédéric Mercier, ce sont néanmoins de bons rocks cosmiques des années d'or de la MÉ. The Mountain Woman est un titre qui détonne dans cette collection de titres par ses influences très Tangerine Dream, période White Eagle, notamment au niveau des effets. L'introduction rappelle un peu ces chants d'extraterrestres des premières années de années Twilight Zone. Le rythme est à cheval entre l'approche française et celle de TD alors que les harmonies sont indéniables du style French School avec un zest de matière Alien. Un bon titre qui est trop court!

Au final, NOPHICORD s'avère être un beau voyage dans le temps où les rythmes étaient poussés par des percussions en boîtes et par ces séquences aux séduisantes tonalités de crotales géants. Je me sens vraiment plongé dans les années 76-78 avec un Erik G qui a vraiment sur-habillé ses structures avec une pléthore de multi couches, de rythmes, d'ambiances et de mélodies rythmiques. Si les ressemblances m'ont agacé ont début, je m'y suis bien habitué et j'ai ressorti des albums tels qu'Oxygene, Rendez-vous, Music from France et Prisms, celui-ci de Michael Garrison.

Sylvain Lupari (05/09/18) ***½** SynthSequences.com

Disponible au Eric G. Bandcamp

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