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  • Writer's pictureSylvain Lupari

FOOD FOR FANTASY: Fresh Food (2010) (FR)

“Ce changement de cap pour les rythmes latinos peut être troublant, mais ça reste dans les sphères de Robert; musique de danse”

1 Living In Amerika 9:33

2 Lost Dreams 6:37

3 Electric Structures 6:26

4 Food Hunter 11:11

5 Once Upon a Time 8:26

6 The Universal Drive 5:33

7 Flying Objects 6:24

8 It Doesn't Matter 6:12

9 Motion 6:38

10 True Fairytales 5:36

(CD 72:52)

(Groovy & Latin Beats)

Depuis que Robert Schroeder a découvert les joies, et complexités, de ses nouveaux joujoux électroniques, il s'amuse à produire des albums étincelants tant au niveau sonore que des styles. FRESH FOOD est le 3ième opus de la série Food For Fantasy. Et si les 2 premiers effleuraient des rythmes forts variés et parfumés d'une approche électronique plus près des racines de Double Fantasy et de la Berlin School, ce 3ième CD prend une tangente plus sereine où les guitares si mordantes et les rythmes si tempétueux en ouverture se perdent dans un romantisme latino qui déconcerte plus qu'il ne charme dans la seconde partie de l'album. En fait, Food For Fantasy entreprend une nouvelle croisade romantique, délaissant peu à peu les rythmes groovy et électroniques Californiens par une approche encore plus romantique liée à ces rythmes Latinos.

Living in Amerika est l'un des titres à posséder une présence Berlin School avec son intro mystérieuse qui est remplie de chœurs sombres aux murmures à peine audibles avec une brumeuse flottant sur des pulsations et des percussions qui s'entremêlent afin de créer une cadence enveloppée par un synthé aux couches frissonnantes. Une ligne finement syncopée, dont les entailles secouent un rythme nerveux, fait jaillir un rythme dont les constantes permutations sont mordues par une guitare électronique lourde qui avoisine les territoires de Mind Over Matter avec des solos et des riffs puissants. Parfois dur et rock, d'autres fois tendre et éthéré, Living in Amerika navigue entre une structure circulaire syncopée et une structure linéaire sautillant légèrement dans une ambiance remplie d'effets sonores cosmiques. C'est un très bon titre avec des riffs et solos de guitares lourdement ciselés, comme sur Lost Dreams qui offre une structure quasiment hip-hop avec ces pulsations ceinturées d'une lourde ligne de basse un brin sensuelle et installée sur des percussions et cymbales roulantes. Les solos de guitares hurlent et chevauchent de douces strates mellotronnées, donnant ainsi une dimension électronique à ce hip-hop cosmique. Une lourde réverbération réveille Electric Structures qui bouge sur un rythme hésitant, envahit qu'il est par une nuée de strates galvénisantes et des déchirements tortueux d'une guitare chirurgicale. Plus le titre progresse, plus il embrasse une lourde structure rythmique appuyée par des percussions tribales, une basse ronflante et des séquences qui papillonnent autour d'un clavier nerveux et d'une faune sonore sauvage. Food Hunter offre un beau répit romanesque avec une guitare esseulée dont la sonorité hybride de ses accords métissés mord une structure toujours aussi ambivalente, nourrie par des percussions aux cliquetis métalliques, une ligne de basse aux accords coulant, un xylophone des îles et finalement quelques soupirs sensuels.

Avec Once Upon a Time nous plongeons dans un univers plus techno, avec de bonnes percussions et une ligne de basse qui tracent un rythme soutenu. Un rythme hypnotique encerclé d'accords de clavier et de solos de guitares à la Ashra Temple ainsi que des strates sinueuses et étranges d'un synthé qui défilent en cercles autour d'un titre enivrant aux effluves nostalgiques. Un autre très bon titre sur FRESH FOOD! The Universal Drive dégage une ambiance plus sereine avec ses strates aux refrains enfantins qui chantent parmi des réverbérations circulaires et une structure rythmique légère. Un rythme calqué sur une ligne de basse sobre et soutenue ainsi que des percussions tout aussi modérées, dont quelques accords de xylophones. Un titre simpliste dont l'absence de guitares détonne sur un album dont l'essence principale est une guitare sauvage. Très hétéroclite Flying Objects est aussi étrange que son titre. Son rythme est imprécis et se base sur des pulsations qui sont secondées par quelques coups de bass-drum. La guitare flotte dans une nébulosité stellaire embrumée de nappes d'un synthé prismatique qui gobe les accords aléatoires d'une guitare à la Manuel Göttsching. It Doesn't Matter est le second titre calme de l'album. Il instaure aussi un étrange climat de sérénité qui enveloppera le reste de cet album dans une ambiance où les rythmes deviennent moins lourds et les ambiances plus sereines, comme un New Age Latino. Fermement pincées, les notes d'une guitare acoustique font la cour à une samba cosmique où les strates de synthé prédominent dans une ambiance latine, tout comme le langoureux Motion où on a l'impression que l'arrogance des guitares de Phil Molto (aka Robert Schroeder) est avalée par de douces nappes d'un synthé endormi par les doux murmures d'une muse de nuit. True Fairytales conclût cet opus particulier de Food For Fantasy avec une approche encore très près des terroirs latins. Nerveux, le tempo essuie les douces permutations atmosphériques où les vents soufflent dans une ambiance carillonnée, aidés par un synthé aux nappes et aux solos tournoyants. Discrète une guitare aux accords pincés coule dans l'anonymat et l'oubli, suivant ainsi cette progression un peu déconcertante par moments de FRESH FOOD.

Est-ce que FRESH FOOD est un album décevant? Pour certains fans de Food For Fantasy, ce changement de cap pour des ambiances Latinos peut s'avérer déstabilisant. Si les hymnes groovy et les Space Funk sont moins présents, il n'en demeure pas moins que cette approche à saveur caribéenne suit la tangente FFF. Tout est question de goûts. Mais des titres tels que Living in Amerika, Food Hunter, Once Upon A Time et Flying Objects sont des titres qui nous rapprochent du vieux Double Fantasy mais modernisé, alors que le reste de l'album respecte sa progression à saveur caribéenne, mais plus inspirée des suaves et langoureux rythmes Latins.

Sylvain Lupari (02/12/10) *****

Disponible chez Spheric Music & CD Baby

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