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  • Writer's pictureSylvain Lupari

FOURTH DIMENSION: Ubique (2019) (FR)

“Ubique repose sur une faune de tons hétérogènes qui exploite sans demi-mesure un travail complexe au niveau du séquenceur et de ses multiples effets de percussions”

1 Ubique, Pt. 1 5:47

2 Binary Star 6:46

3 Halo (Remix) 6:34

4 Corona 7:36

5 Aurora 6:51

6 Mira's Tail 7:18

7 Quasar 6:12

8 Ubique, Pt. 2 6:32

9 Langmuir Waves 9:21

(CD 63:03)

(Psybient, Dark Ambient, Berlin School)

Une chose que j'ai appris depuis que je chronique l'univers de la MÉ, soit depuis 2002, est qu'il fait bon sortir de sa zone de confort et essayer des trucs différents. C'est ainsi que j'ai découvert et apprécier le Dark Ambient, le New Age progressif de Spotted Peccary et le fabuleux univers du psybient et de ses structures de rythmes ambiants que se tiennent toujours près des rythmes naissant dans les structures de la Berlin School. Vous venez sans doute de comprendre que j'ai bien aimé voyager avec la musique de Fourth Dimension, un duo composé de Strahinja Maletić et Strahinja Zdravković; deux musiciens Serbes qui ont déjà une demi-douzaine d’albums au compteur, et dont UBIQUE est un 3ième sur le label Californien Synphaera Records. Et j'y ai découvert un surprenant album qui voyage parmi toutes les essences de la MÉ et surtout qui est surdimensionné par une impressionnante faune sonore. Une faune de tons hétéroclites qui exploite sans demi-mesure un complexe travail au niveau du séquenceur et des multiples effets percussifs dans un album qui m'a littéralement séduit. Voici pourquoi…

C'est une lame de synthé et sa tonalité apocalyptique qui annonce le début d'UBIQUE et de son combat entre les démons de la Berlin School et le Dark Ambient et sa vision psybient. L'enveloppe est dense avec l'addition de tonalités électronique appartenant au cosmos et ses étoiles. Elle cache un mouvement du séquenceur qui lâche une discrète structure rythmique. Déjà, ces belligérants musicaux affichent leur présence. Des pads réverbérant de lourdeur obscure ajoute du poids à l'équation alors qu'un fascinant mouvement séquencé étale de non moins étranges murmures. C'est avec ces deux ornements qu'Ubique, Pt. 1 s'enfonce dans nos oreilles avec la ferme intensité d'y nicher, à tout le moins jusqu'à la dernière seconde de Langmuir Waves. Mais déjà, je suis très séduit par la signature très esthétique de Fourth Dimension. Au travers les deux principaux éléments de rythme et de mélodie, le décor musical invite des tonalités qui viennent des temps vintage et des dernières découvertes issues du psybient et des synthés modulaires. Des percussions laminées de gaz carbonique et des pépiements qui ont mués par l'usure des radiations sont parmi une pléthore d'éléments sonores qui sont à l'origine des envoûtantes 63 minutes d'UBIQUE. Binary Star suit avec une vieille tonalité du genre Düsseldorf School qui devient l'origine d’un rythme lent où chaque pulsation est noyée par des drones réverbérants et picorer par des éléments de percussions dansant comme des castagnettes érodées. Les ambiances se transforment une belle mélodie électronique très vintage, je ne sais pas pourquoi je pense à Michael Rother ici, alors que le rythme s'anime un peu pour atteindre un down-tempo moins morphique. Et toujours, le duo Strahinja Maletić et Strahinja Zdravković profite de chaque instant afin d'ajouter du sel sonore à sa recette de rythmes ambiants. Cette ritournelle permute en comptine contemporaine avec Halo (Remix). Le mouvement est plus nébuleux ici avec des effets de gaz étouffé par une dense brume qui n'hésite pas à laisser entrer le décor sonore de Fourth Dimension. Le rythme est hypnotique et structuré par des battements où s’ajoutent une série d'effets percussifs circulaires. Le décor est du psybient et flirte avec celui de Carbon Based Lifeforms.

Nos oreilles sont donc en de mains expertes qui ont ce don de faire progresser l'intensité des rythmes et des ambiances. Et les effets de percussions ont cette agréable tendance à former des lignes aléatoires qui surprennent à quelques endroits dans cet album. Corona évolue dans ce même décor. Son rythme pétille un peu plus avec des claquements percussifs d'où s'échappent d'innombrables filaments percussifs, comme une bibitte à rythme qui donne naissance à une portée. Scindé entre son rythme Électronica pour Zombies et de Berlin School, Corona contourne cette obsession afin de libérer une séduisante masse harmonique qui reste bien ancré dans le fond des oreilles. Non mais quelle belle obsession mélodique bien emmitouflé par une brume oisive! Un effet de succion nous sort de cette obsession afin de libérer le rythme lent d'Aurora. Les nappes de synthé possèdent une saveur orchestrale à la Vangelis, Blade Runner, et coulent avec des pétillements sonores et sur une autre avalanche d'éléments percussifs. C'est majoritairement un titre ambiant avec quelques élans de rythme qui sont contenus par une autre impressionnante faune sonore qui nous porte au pays de Solar Fields. Idem pour Mira's Tail qui se construit autour de lignes vaporeuses en projetant une vision auditive de cerceaux de brume dont les ossatures vont et viennent déposer de légers heurts spatiaux. Les riches nappes d'ambiances cosmiques font contraste avec ce rythme sournois qui fini son parcours dans un bon psybient dont l'intensité atteint un presque rock psychédélique électronique. Dans un tintamarre bourdonnant, Quasar nous apporte un lointain souvenir d'une mélodie d'Ultravox, Fade to Grey, qui est murmuré par des vibrations dont le langage sans mots se rapprochent à celui des baleines cosmiques. Son rythme est stationnaire, et ce même si des éléments percussifs multiplient leurs frappes par dix. Ubique, Pt. 2 est nettement plus en mission rythmique avec une belle vision de Berlin School. On découvre une belle intensité dans cette structure au préalable ambiante et dont les spasmes rythmiques nerveux sont picorés par des percussions qui mitraillent un rythme frénétique qui reste cerné par des pads de synthé aux souffles célestes afin de maintenir cette rage rythmique dans son état embryonnaire. Et nous dérivons ainsi jusqu'à Langmuir Waves et sa lente introduction de dialogue cosmique sur une structure minimaliste qui fait très Berlin School. Malgré toutes ces délicatesses sonores qui ornent le firmament veillant sur une structure fluide et sautillante, des longues ondes de réverbérations bourdonnent sur une approche en constant mouvement et dont l'intensité rythmique reste toujours prisonnière cette essence de Dark Ambient à la recherche de ces démons de la Berlin School.

Sylvain Lupari (07/08/19) ****¼*

Available at Synphaera Bandcamp

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