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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Fratoroler Landscapes (2022) (FR)

Fratoroler flirte beaucoup avec le genre Fringo Chills ici avec des rythmes plus ou moins ambiants

1 Great Barrier Reef 17:18

2 Yellowstone 16:38

3 Somewhere in your Mind 10:00

4 High Mountains 16:17

5 Serengeti 15:15

(CD/DDL 75:29)

(Ambient Berlin School)

Nouvel album de Fratoroler depuis mai 2021, LANDSCAPES propose 5 structures aux lentes évolutions qui nous conduisent dans ces territoires du duo Thomas Köhler et Frank Rothe où le style Berlin School dénoue ses rythmes ambiants dans de luxurieux panoramas musicaux. Et c'est voulu puisque que ce 9ième opus du duo berlinois tourne autour de certains des plus fantastiques paysages de notre planète.

Et ça débute avec Great Barrier Reef et son ouverture cousue de vents qui bourdonnent dans une texture industrielle. Des cliquetis éparpillés entre les sinuosités des vents, certaines poussées de ces vents mugissent avec un effet de voix à peine perceptible, et une tonalité cuivrée sur certains de ces vents donnent cette dimension industrielle à cette ouverture. Des accords de clavier se perdent dans les ondoiements de ces ondes alizées et finissent par tisser une vision mélodieuse qui se fond à celle des vents légèrement bourdonnants jusqu'à la 6ième minute. C'est un essaim d'arpèges virevoltant qui débute la première approche rythmique de Great Barrier Reef. Cette harmonie cadencée est aussitôt suivie par un mouvement du séquenceur qui avance à pas de loup tout en accélérant légèrement la cadence. Un jeu d'ombre de rythme ajoute de la profondeur au mouvement dont la soudaine fluidité guide vers une structure ascensionnelle. Toujours vaporeux, les synthés multiplient de nouveaux charmes avec des harmonies stylisées sous formes de longs solos aériens, alors que le rythme embrasse son dernier droit pour épouser la tangente d'un train organique. C'est une visite dans un Yellowstone brumeux qui attend nos oreilles. L'ouverture de brume et de pssiitt-pssiitt séquencés est remplie d'éclats sonores et de cliquetis percussifs jusqu'à ce qu’une onde bourdonnante échappe des accords gras et résonnants autour de la 3ième minute. Des ondes de synthé aux harmonies contemplatives poussent entre les sinuosités de ces ondes de réverbérations, donnant un décor sibyllin à cette introduction qui devient plus musicale vers sa 6ième minute. C'est quasiment similaire à Great Barrier Reef, sauf que l'anneau d'arpèges miroite en tournant plus lentement dans les faibles battements d'une ligne de basses pulsations. Son enveloppe atmosphérique devient plus musicale et se développe en un bel arc-en-ciel musical avec des filaments de synthé dont les couleurs irisées suivent la mélodie circulaire des arpèges ivoirins. Cette ritournelle cadencée rayonne et volète sur un axe ascendant, épousant la tranquille vélocité du rythme ambiant.

La musique de Somewhere in your Mind est en parfaite harmonie avec le sens de son titre qui propose une courte introduction remplie de brises creuses. Une ligne d'arpèges séquencés s'en extrait dès que la 1ière minute est franchie. Son reflet opalin resplendit dans les nuances de ses tonalités, par moments on dirait des pépiements organiques, et érige une spirale pas tout à fait ascendante, mais ni linéaire. Des accords pulsatoires foncés battent faiblement de l'intérieur, jetant une ombre rythmique qui alentit le miroitement cadencé des séquences argentées. Des riffs de clavier apportent une nuance crépitante autour de la 5ième minute. Leurs présences aléatoires sera le principal accompagnateur de ce rythme cérébral parfait pour la méditation. Des accords de synthé sculptent une ascension musicale qui nous porte aux nues de High Mountains. Cette procession est très colorée et met en relief des tonalités dont les opposées dessinent des ailes qui nous font dériver au-dessus des montagnes. D'autres accords, qui sonnent comme des cordes de guitare électrique qu'on pince fermement, ornent ce firmament et délient de courtes harmonies qui rêvassent dans les vents creux et les grondements qui ajoutent une texture légèrement sibylline à cette ouverture d'ambiances qui étirent aussi ses charmes méditatifs jusqu'à la barre des 6 minutes. Un cercle d'arpèges qui tourne dans un axe légèrement ascensionnel en émerge. Le mouvement du rythme ambiant se compare à celui de Somewhere in your Mind, sauf qu'il se déroule avec un peu plus de fluidité. Et ce mouvement arpente les flancs de montagnes avec une vélocité qui flirte avec du Berlin School et surtout dans une faune sonore rempli de riffs de clavier, d'effets de guitare et de pads de synthé aux parfums de Tangerine Dream pour atteindre une finale plus mélodieuse avec un piano mélancolique. Tissé dans une ouverture comparable aux 4 autres titres de LANDSCAPES, Serengeti prend cependant moins de 2 minutes avant de créer sa structure de rythme qui zigzague dans une suite de strobes pulsatoires. Coulant sous une avalanche de brises creuses, le rythme modifie sa fluidité et son apparence tonale pour prendre une tangente plus spasmodique. L'ajout d'une séquence de basses pulsations qui sautillent en maraude lui donne une texture caoutchouteuse, créant une structure continue qui palpite et roule en même temps. Ça donne un délicieux effet de saute-mouton rythmique sous un ciel qui s'obscurcie par des ondes sinueuses et des vents de poussières. Fratoroler greffe des effets organiques au rythme dont les cliquetis ajoutent un zest de vélocité imaginaire à l'oreille. Ça ressemble beaucoup aux textures de séquences de Edgar Froese dans son album Pinnacles. Le synthé dessine des nappes aux couleurs crépusculaires alors que le rythme se met à bondir pour rejoindre en galopant une finale tissée dans les dangers dont ce grand fleuve africain est le silencieux témoin nocturne.

La couleur et les reflets de la faune sonore sont immensément riches dans LANDSCAPES, prouvant que Fratoroler navigue à l'aise dans les paramètres du ce nouveau projet musical. Nous sommes loin du Berlin School de l'album Berlin ici. En fait, Fratoroler flirte beaucoup avec le genre de Fringo Chills, qui est le projet solo de Frank Rothe, en proposant un album de rythmes plus ambiants dans une riche faune sonore qui n'a d'égal que celle des paysages des titres qui définissent ce LANDSCAPES.

Sylvain Lupari (07/12/22) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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