“Encore une fois Emmens étonne, même si nous sommes habitués à son style”
1 Part VIII 8:51
2 Part IX 9:24
3 Part X 10:05
4 Part XI 5:42
5 Part XII 6:20
6 Part XIII 12:17
7 Part XIV 19:03
(CD/DDL 70:52)
(Progressive EM Netherlands School)
Voici le 2ième volet de cette trilogie à compléter, qui a pris forme lors du festival E-Day de 2007 organisé par Kees Aerts et Ron Boots du label de Groove nl. Divisé en 7 parties, tout comme The Nearest Faraway Place Vol. 1, THE NEAREST FARAWAY PLACE Vol.2 continue sur cette étonnante vision lyrique pour un artiste de musique électronique (MÉ). Fidèle à ce que Gert Emmens produit depuis des années, ce 11ième opus du synthésiste Hollandais est rempli de séquences de rythmes variés, de synthés aux solos ingénieux et aux mélodies accrocheuses ainsi que des mellotrons aux émouvants arrangements. Un album où la Berlin School oscille entre la vieille et la nouvelle génération.
The Nearest Faraway Place Part VIII démarre assez rapidement. Une séquence sautille avec force après une courte intro cosmique. Le rythme constant et enveloppé d'un mellotron qui étale sa douceur sur une cadence devenue très entraînante. Des notes carillonnées filtrent une douce harmonie rêveuse, pavant une nouvelle direction rythmique qui bifurque sous des ondes de synthé aux harmonies lyriques et un mellotron et ses chœurs sobres qui coulent dans une ambiance de poussières métalliques. On se dirige doucement vers Part IX où une guitare cosmique offre ses accords dans une nébulosité enchanteresse ornée des incantations répétitives des voix Espagnoles de Cara et Natxo Asenjo-Fernández. Progressivement nous sommes submergés par une séquence agressive qui sculpte un rythme lourd et hypnotique, appuyé par un clavier qui se love au rythme. Cernée chorale mellotronnée issue du mellotron, cette cadence lourde éclate avec des percussions électroniques entourées de bons solos sinueux. Un très bon moment qui nous fait glisser dans l'introduction flottante de Part X. Une séquence nerveuse s'échappe des lourdes vapeurs cosmiques et son mouvement en staccato donne une impression d'écho qui s'atténue graduellement, offrant une structure rythmique hypnotique noyée dans une ambiance cosmique stries par de fines lames de synthés bleuâtres. Mais Gert ne traîne pas trop longtemps dans ces sphères atmosphériques. Orné par une autre chorale du mellotron, le mouvement prend une tangente animée d’un rythme plus saccadé vers la 7ième minute. Et on glisse ainsi dans la douceur insoupçonnée de la finale qui nous trimballe vers la délicieuse rumba électronique qu'est Part XI.
Une rumba cosmique avec des notes carillonnées qui flirtent avec les lignes d'un synthé harmonieux. Part XII nous replonge dans un concept électronique-cosmique avec une ouverture nébuleuse qui engendre une séquence cheminant dans une ambiance lourde. Emmens multiplie les rythmes séquencés autour d'un mellotron enveloppant, créant une atmosphère instable sous des harmonies romanesques. Part XIII offre une intro tapageuse et bigarrée qui fait place à une séquence à la Phaedra qui est recouverte d'un mellotron aux souffles spectraux. La séquence est minimalisme et accélère la cadence répercutant un genre d'écho dans les percussions qui bousculent un univers sobrement harmonieux où la voix de Eline Feldbrugge improvise des paroles en français sur un rythme enveloppé d'un lourd manteau sonore du mellotron. Un beau titre empreint d'une nostalgie sentimentale… d'un sentiment d'amour perdu. Part XIV débute dans un éclat tintamarresque avant de s'assoir sur de lourdes réverbérations circulaires qui flottent avec échos dans un néant sonore. Doucement, une séquence papillonne comme les ailes d'une libellule métallique avant d'épouser le style Emmens qui restructure le mouvement avec des directions cadencées variées sous de grosses vapes synthétisées, créant un univers tantôt peu invitant, tantôt plus harmonieux.
Et ainsi se compose l'univers musical de Gert Emmens. Encore une fois le synthésiste Hollandais étonne, même si nous sommes habitués à son style, avec une approche imaginaire que l'on peut vivre comme une nébulosité peut toujours faire place à la beauté iridescente. Une autre œuvre majeure dans l'art moderne de la MÉ.
Sylvain Lupari (09/07/09) *****
Disponible au Groove nl Bandcamp
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