“Ayant été ébloui par Vol. 1, j'étais un de ceux qui attendait sa suite avec une excitation…”
1 Jupiter V 14:35
2 Saturn VI 12:27
3 Uranus VII 6:36
4 Neptune VIII 7:43
5 Pluto IX 6:06
(CD/DDL 47:48)
(Symphonic Cosmic EM)
Ayant été ébloui par Solar System Part 1, j'étais un de ceux qui attendait sa suite avec une excitation mêlée avec une forme d'appréhension. Serait-ce aussi bon? Pourrais-je me nourrir d'espoir le plus fou en souhaitant que ça serait meilleur? Pour un tendre, un romantique comme moi, SOLAR SYSTEM Part 2 possède tous les atouts pour que je m'extasiasse à chaque titre. Par contre, je reste conscient des similitudes entre ces deux albums de Guy-Lian qui souffle le chaud et le froid en présentant un album qui flirte avec un développement harmonique assez similaire sur des structures cinématographiques tissées avec le côté philarmonique des synthétiseurs. Et oui, frissons il y a! Jouant constamment sur les extrêmes, le musicien Belge exploite aussi bien les orchestrations symphoniques que des structures plus électroniques tout en grugeant un os harmonique qui se développe de titre en titre. Et oui, c'est aussi bon que Solar System Part 1, mais pas nécessairement meilleur! Danny Gijbels exploite aussi une saveur musicale plus progressive qu'il présente d'emblée sur Jupiter V, un titre à la hauteur de Earth III du premier volet de cette symphonie électronique cosmique.
L'onde qui se lève dévoile une première ponte d'éléments sonores futuristes dont la connexion avec Blade Runner se renforcie avec celles plus orchestrales dont la vision apocalyptique nous amènes à un léger fracas de percussions symphoniques. Pour ceux qui cherche des repaires musicaux, ce premier titre est composé d'un bouquet de Thierry Fervant, Kitaro et Vangelis dans un titre symphonique qui cherche constamment son équivalence émotionnelle dans une vision électronique qui n’est pas sans rappeler les complexes œuvres de David Wright. Après cette ouverture théâtrale, Jupiter V propose une texture organique cosmique qui précède une douce mélodie jouée sur un clavier. Ces 30 secondes de douceur sont bousculées par un éclat cosmique qui fait rediriger la musique vers un noyau orchestral dominé par les instruments à vent et par la suite, les violons. Autre roulement de timbales et un autre locataire se présente pour souffler cette mélodie apaisante qui nous fait rêver les yeux ouverts. Les orchestrations sont de soie et la tendresse est présente. Les élans en mode lento nourrissent nos émotions de chagrin alors que de lents staccato nous conduisent au sommet d'une tourmente cinématographique. Pas question de dormir ou de rêver les yeux ouverts par contre! La 7ième minute amène cette mélodie astrale avec un rythme galopant sur les sentiers musicaux de Jupiter V. La vision électronique de la mélodie principale se métamorphose pour une approche plus symphonique. Guy-Lian restructure le titre en un mouvement de fanfare qui réaligne Jupiter V sur un sentier de guerre avec une vision musicale adéquate et en symbiose avec son évolution. Un élément dramatique s'installe à nouveau, une harpe céleste guide cet autre forme du lien mélodieux vers un Cosmos dont on avait presque oublié le concept depuis l'orientation symphonique du titre. Nous atteignons une zone d'ambiances avec une ligne de synthé qui se met à valser en solitaire. Deux minutes plus tard, Jupiter V se réactive avec une belle ligne de piano qui accompagne une suite de basse-pulsations tentant de structurer un autre hymne de guerre. Un hymne nettement plus théâtral avec les roulements de timbales qui accompagnent la chétive ossature mélodieuse interprétée par le piano dorénavant. Le roulement militaire accentue sa cadence, entouré de trompettes angéliques dans une chorégraphie cinématographique où la marche de Jupiter V a toujours flirté entre deux visions, deux univers.
Moins complexe, Saturn VI suit une tangente harmonieuse dédiée à provoquer nos émotions. Son ouverture est ornée par arpèges fragiles dessinant une approche harmonieuse tout de même assez évasive. Le premier élan orchestral est intense et bouscule une signature musicale inspirée par les sortilèges cosmiques de Mannheim Steamroller, projet Fresh Aire. Ces premiers arpèges renaissent de leurs braises étouffées avec une lointaine fragrance de Vangelis du temps de Ignacio. Cette superbe mélodie lunaire se présente avec la conscience de sa fragilité. Elle s'accroche à un slow-tempo, comme une âme musicale repentante. Les percussions, claquant dans un style près de l'Électronica, stabilisent cette approche harmonieuse qui se transforme en solos de synthé chantant sur un lit d'orchestrations en mode staccato ambiant. Le prochain élan symphonique effectue son travail en faisant chavirer nos émotions quelques 15 secondes avant la 8ième minute. Dès lors, et la mélodie bien coulée, Saturn VI poursuit son évolution sur un style de staccatos séquencés, comme dans la pièce-titre de Chariots of Fire, poussant toujours son paroxysme émotif sur des orchestrations qui atteignent un niveau céleste. Les vents de Uranus VII réveillent ce lien harmonique qui est joué avec plus de retenu ici, le rendant ainsi plus fragile vis-à-vis nos émotions. Le titre développe une vision plus électronique après la 3ième minute, soufflant même de très beaux solos de synthé dont la teinte flûtée se heurte à nouveau sur les récifs des timbales. Se relevant non sans peine, Uranus VII s'accroche à une marche séquencée dans une 3ième partie plus électronique que la flûte de Pan du synthé rend même plus New Age. Neptune VIII se réapproprie cette mélodie, devenue ver-d'oreille malgré ses différentes teintes, dans une structure ambiante électronique où les donneurs de frissons abondent à travers ces multiples orchestrations qui n'ont rien à envier au magnifique univers de David Wright, le plus bel artiste dans le monde de la MÉ symphonique. Admettons que la finale fait tomber une larme de mon âme! Pluto IX termine cette courte série de titres donnant une dimension ultra romantique à SOLAR SYSTEM Part 2 avec un segment d'à peine 3 minutes végétant dans les fragrances de Vangelis avant d'exploser pour un rock électronique à la Thierry Fervant. La texture organique lui donne une apparence de Funk flirtant avec l'Électronica pour s'éteindre même pas deux minutes plus loin dans les vents qui ont soufflé sur l'ouverture de cette magnifique histoire sur les planètes de l'artiste Belge, Guy-Lian.
Sylvain Lupari (28/08/21) *****
Disponible chez Groove nl
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