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HARALD NIES: Earthcreator (2010) (FR)

Earthcreator est l'album du changement avec un côté beaucoup plus éthéré, cosmique et poétique de Harald Nies

1 Seven Features in One Dream 11:40  2 Earthcreator 9:33  3 Dividing Waters 19:35  4 Interaction of Elements 11:00  5 Earth Core 11:59 MellowJet Records | CD-r HN1001 (CD-r 64:47) (Ambiant, cosmic and sequence based EM)

Dans cet étonnant univers musical qu'est celui de la MÉ, jouer de la guitare et du synthé divise bien des puristes car la ligne est mince entre le rock cosmique, le prog et la MÉ. Harald Nies fait partie de ces artistes aux orientations hybrides qui caressent autant les lentes strates de synthé et/ou guitare sédatives que les rythmes lourds d'une fusion rock cosmique et MÉ de style Berlin School. EARTHCFREATOR est un 7ième opus et présente un Harald Nies créatif qui aime décorer ses structures musicales par de riches et denses couches de synthé s'agglutinant au-dessus des harmonies et des solos de sa guitare Hamer. C'est une belle odyssée musicale dans les territoires de l'inconnu composée de 5 titres, dont un très long, qui évoluent lentement mais surement tout en prenant des tangentes, des orientations en continuel essor où les genres se confrontent sur des structures qui se métissent dans de longs corridors ambiants. Avec toutes ces phases interchangeables et évolutives, cet album cache un beau duel lyrique entre guitare et synthé dont le seul vainqueur est le fan d'Harald Nies et de rock cosmique.

De fins accords cristallins sautillent nerveusement dans une brume cosmique tapissé de chœurs éthérés. Seven Features in One Dream infiltre nos oreilles avec un rythme délicatement saccadé et pilonné par un maillage de percussions et de pulsations séquencées qui tambourinent dans les charmes rotatoires d'un doux piano électronique. Le mouvement étend ses secousses pulsatoires dans d'enveloppantes strates valsantes aux odeurs de vieille orgue Schulze, lorsque le tempo fond dans un passage plus ambiant où des flûtes célestes embrassent une structure rêveuse. L'instant nous transporte aux portes d'un New Age aux parfums d'Orient. Un synthé maquille les ambiances de brefs solos, juste avant que le rythme ne reprenne un second souffle avec une ligne de basse qui palpite plus nerveusement dans une séduisante brume cosmique. Des percussions se greffent à cette figure de rythme ondulatoire alors que la guitare d'Harald Nies parfument Seven Features in One Dream de ses premiers solos. Le rythme tombe dans une deuxième phase morphique, introduisant des solos de synthé qui sifflent dans une phase plus éthérée. Seven Features in One Dream escorte sa 3ième phase avec une structure de rythme plus lourde et plus lente où percussions et pulsations basses moulent un genre de bleues cosmique orné de bons solos bien éparpillés. La pièce-titre accoste nos oreilles avec les grondements de tonnerre qui se défragmentent dans une approche séraphique. Des accords de piano ruent nerveusement et dessinent une structure mélodieuse qui danse avec des percussions tribales et des accords de basse un brin funky. Divisé entre cette approche funk et tribal, le rythme de Earthcreator est fluide et très entraînant alors que la mélodie du piano est coulée dans la tranquillité des chants flûtés et des nappes astrales. Et doucement le titre plonge dans une phase morphique peinturée de filaments ambiants stroboscopiques avant de revenir plus lourd et lent, comme ces blues cosmiques uniques à la signature de Nies où solos très tranchants pleurent dans des brumes cosmiques.

Dividing Waters est le plus long titre. Un titre structuré sur deux phases qui débute dans les ondes d'un synthé aux arômes tant spatiales que spectrales. Un lointain rythme secoue la torpeur avec des séquences qui défilent en boucles intemporelles. Abstrait et ambiant, il étend cette membrane minimaliste qui s'enduit de brume cosmique. C'est une longue introduction qui peu à peu épuise la vélocité silencieuse des séquences. Des nappes de synthé ornent ce firmament ambiant qui, parfois, hoquète d'un spasme. Et ça se fait délicatement, avec énormément de sobriété. C'est assez beau, même si le sentiment d'avoir déjà entendu dans les années vintage de la musique méditative, voire de film, est très présent. Et comme un rayon de soleil qui perce l'opacité des astres, le rythme éclot un peu après la 12ième minute. Doux, il gagne en puissance, en intensité avec de bons effets et un jolie piano dont la mélodie mélancolique se noie dans les torsades des solos de synthé. J'ai trouvé ça bien fait. Bon et bien élaboré, mais ça demeure avant tout un long titre très méditatif. Même avec une belle structure de rythme qui borde les territoires du New Age. L'intro d'Interaction of Elements ravivera les souvenirs des fans de Tangerine Dream sur Thief et Wavelenght. Une multitude d’accords et séquences scintillent inlassablement sous l'œil d’un synthé enveloppant et dont les lentes torsades sinueuses se moulent aux délicates salves des flûtes. Ici aussi il y a des passages assez intenses. Mais tout reste dans le domaine du très tranquille. La structure de rythme scintille plus qu'elle ne bouge avec des explosions éparpillés dans un tissu plutôt ambiant et assez onirique. Cette approche ambiante et même assez cosmique persiste en ouverture de Earth Core. Vers la 3ième minute, une séquence galopante initie une chevauchée rythmique assourdissante où solos de synthés embrassent les génériques de western italiens sous des batteries débridées. Vers la 7ième minute, le rythme se fracture et devient un souffle ambiant cosmique qu'un synthé pousse vers l'espace où une splendide guitare acoustique éveille les étoiles avec une douce orchestration d'un synthé qui échappe un suave solo spectral. Solo qui sinueusement se faufile dans les cordes de la guitare Hamer et dont la symbiose sculpte une superbe comptine cosmique.

EARTHCFREATOR est l'album du changement pour Harald Nies. Nettement plus éthéré et électronique que ses œuvres précédentes, Harald Nies s'est forgé sa propre identité sonore et délaisse l'étiquette d'un émule d'Ashra et de Mind Over Matter, quoique par moments les parfums rôdent toujours. Il façonne ici un univers plus ambiant et plus riche en variations des synthés, la guitare y est assez timide en passant, afin de signer une œuvre plus éthérée.

Sylvain Lupari (14/05/10) ***½**

Disponible au MellowJet Records

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