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Writer's pictureSylvain Lupari

HYPNOSPHERE: Within The Whirl (2003) (FR)

“Within the Whirl vaut une écoute minimum! Spécialement si l'époque de Phaedra et des effets cosmique de Jarre sont dans vos cordes”

1 Isolation Process 19:37 

2 Sleepwalk 10:10 

3 Hypnotic Fields 15:51 

4 Anguish 14:41 

5 Trancelunar Drive 12:30

Spheric Music | SMCD 4003

(CD 72:59) (Berlin School)

Dès la première écoute de WITHIN THE WHIRL, on peine à croire que cet opus est le fruit de sessions d'improvisations individuelles. Le duo Allemand démontre une cohésion hors du commun pour un album affichant un tel niveau de créativité. En fait on dirait deux musiciens qui ne sont jamais adressé la parole mais qui connectent peu importe les situations. Cela faisant, nous avons un album hautement contagieux où le désordre et le tumulte de Alien Nature retrouvent le pragmatisme de Lambert Ringlage et ses structures plus près du réalisme de bon Berlin School qui reste cependant toujours exploratoire. Le résultat est étonnant, voire renversant, car l'album offre 5 titres aux étranges dimensions qui finissent par aboutir dans des structures pourtant fort cohérentes.

Isolation Process débute cet album avec une de ces ouvertures d'atmosphères nébuleux où c'est seulement dans cet art que les brises creuses et remplies de wooshh deviennent des murmures du Cosmos. Il faut de la patience, puisque la métamorphose des ambiances passe par une brise d'orgue malaisant à la Klaus Schulze avant que des grondements de turbine dansent avec une mélodie pas encore formée issue d'une flûte chétive. Pas totalement flottant, ce long mouvement baigne dans une ambiance mortelle qu'une légère séquence éveille en mi-parcours. Le rythme murmure à peine. Oscillant comme un feu-follet enragé dans un tube trop étroit, il reçoit l'aide d'un clavier aux notes fluides. Les atmosphères atteignent un niveau de richesse alors que le rythme devient plus lourd et d'énormes riffs accaparent cette séquence en cascade qui vrille sur des effets sonores disparates. Une très bonne ouverture où les arômes tribaux flirtent avec une sorte d'anarchie et qui dépeint l'étrange univers qui règne tout autour de WITHIN THE WHIRL. Après un 90 secondes d'atmosphères typiques au Berlin School, Sleepwalk nous entraîne dans une douceur morphique avec un beau mouvement où le rêve se forge sur un tendre carrousel séquencé. Vous voyez le genre? C'est comme interprété le sublime Crystal Lake avec un peu plus de lourdeur, comme dans un très beau slow lunaire, avec de bonnes percussions qui respectent sa douceur. Les deux musiciens font fi des distances en tissant des beaux solos de synthé et de guitares, de même que des arrangements quasiment séraphiques dont le chant céleste d'une belle et envahissante chorale astrale. C'est très beau!

Suivant la structure introductive de chacun des titres de cet album, Hypnotic Fields progresse dans une dense brume cosmique. L'atmosphère est lourde et truffée de clameurs sourdes et même de chants suspicieux qui étendent leurs réverbérations sur des nappes opaques et ténébreuses. Nous sommes dans une zone d'éléments organiques qui peu à peu sont bousculé par des effets percussifs et finalement par des percussions dont le débit lent structure un étonnant down-tempo dont l'effet d'écho étend une forme rythmique soutenue. Hypnosphere nous emprisonne dans un paysage sonore hautement psychédélique avec des ululements d'hystérie individuelles qui se perdent parmi de nombreux effets synthétisés. Un moment superbement fascinant qui valait vraiment la peine d’attendre quelques 7 minutes et des poussières. Et 5 minutes plus loin, nous replongeons dans les mystères cosmiques de son ouverture. Un aspirateur géant nous sort de cette finale pour nous amener dans les ambiances de Anguish. Crépitements et bruits de talons sur une chaussée froide, ces ambiances sont à la portée de notre imagination qui les retourne comme il les perçoit. Des éléments cosmiques s'ajoutent à cet étrange panorama qui s’anime sur un mouvement de rythme cosmique qui ondule dans une tempête tonale où le délire des sons peut avoir raison des plus tenaces. Le rythme de Trancelunar Drive s'extirpe d'un autre bouillon introductif pour régner dans un bon 8 minutes de fureur électronique avec ces ions qui vont et viennent, montent et descendent dans un Berlin School rendu audacieux par la teneur des solos de synthé.

Pas vraiment pour toutes les oreilles, WITHIN THE WHIRL est une expérience sonore, et parfois musicale, qui s'adresse à ceux qui recherchent toujours un peu plus d'audace tout en restant près des frontières de l'accessibilité. Quoi qu'ici, rien n'est vraiment assuré. C'est très cosmique avec des phases d'ambiances extrêmement riches et parfois même près du délire que j'attribue sans doute à l'excessivité de Wolfgang Barkowski. Peut-être pas pour toutes les oreilles, mais il y a des moments incroyablement puissants dans cet album.

Sylvain Lupari (15/11/07) *****

Disponible chez Spheric Music

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