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  • Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Archives-Emerald Three (2015) (FR)

Ce n'est peut-être pas le meilleur album pour initier un nouveau venu à la musique d'Indra, mais c'est l'un de ceux que tout vrai fan d'Indra dévorera

1 Playing in the Garden 11:48  2 A Long Time Ago 7:18  3 Union (live)  23:49  4 Theta Thinking 35:03 Indra Music

(CD/DDL 78:20) (Minimalist Roumanian School)

Des ions séquencés sautillent en rafale derrière un effet de brouillard, apportant à nos oreilles ces douces prémices mélodieuses d'Halloween. Chaque tintement libère une tonalité additionnelle, faisant en sorte que Playing in the Garden se libère peu à peu de son enveloppe démoniaque pour dériver dans l'univers minimaliste très éthéré d'Indra. Des effets électroniques voltigent pour se dissoudre dans les harmonies d'une fausse guitare, tandis que la danse des séquences se fait un peu plus rapide. Le mouvement monte et descend, déjouant l'oreille avec un subtil changement de vitesse dans le débit. Des soupirs de synthé gisent au travers cet effet de montagne russe, alors qu'Indra libère des claquements métalliques en même temps que les percussions sculptent un genre de tic-tac. Et encore, à la dixième minute, le synthésiste Roumain ajoute d'autres séquences qui chevrotent sur cette ligne de rythme minimaliste que l'on voudrait sans fin, tellement les charmes de Playing in the Garden nous amènent dans une fissure du temps. Les années vintage!

Huitième chapitre de la méga série Archives, EMERALD THREE poursuit cet assaut de MÉ made in Roumania qu'Indra dépoussière de ses voûtes pour le plus grand plaisir de ses fans. Et plus on avance dans la série et plus le plaisir devient une gourmandise. Après les délicieux soupirs qui larmoient dans l'Éden Dalidesque qu'est A Long Time Ago, le synthé est tout simplement enivrant ici, Union (live) nous ramène à ces structures de rythmes minimalistes délicatement tambourinées. Un peu plus fluide que le débit de chérubins médusés dans les labyrinthes de Playing in the Garden, la structure rythmique de l'ouverture forge une danse de pas perdus dans un tunnel étroit où les murs suintent de bourrasques rauques. Des voix angéliques chassent ces vents intérieurs en même temps qu'elles amenuisent le débit traverse une première phase ambiosphérique autour de la 5ième minute. Des effets de voix Elfique et des brises nourries de poussières ocrées y flottent. Des tintements percent cette envoûtant nappe de voix élégiaques quelque 3 minutes plus loin, extirpant lentement Union (live) de sa torpeur morphique avec des battements de plus en plus accélérés où certaines ombres de cliquetis se détachent aussi. Pulsations basses avec un débit croissant, le rythme minimaliste renaît de ses cendres autour de la 12ième minute en saupoudrant les vestiges de son introduction entre nos oreilles. Sauf qu'ici, un filet de séquences plus harmonieuse tinte librement tandis qu'un doux nuage de brume cajole de sa large main sédative cette mélodie aussi ambiant et dérivante que le rythme qui semble flotter entre les astres. C'est du très bon Indra, tel que nous le connaissons depuis son émergence en 2005. Du haut de ses 35 minutes, Theta Thinking nous fait passer par toutes les phases de musique méditative d'Indra. Les 15 premières minutes sont tissées d'ambiances avec des notes de clavier qui se dispersent dans un néant usé par une tempête de pulsations échoïques. Des effets électroniques ornent ce plateau de méditation transcendantale alors que le rythme approche ces ambiances comme les battements continus d'un gros bourdon affamé. L'ossature rythmique n'explosera pas. Elle implosera avec des filets de séquences plus limpides, ajoutant un effet d'harmonie céleste à Theta Thinking qui restera toujours un gros cocon de méditation.

Très bien scindé entre une musique d'ambiances contemplatives et des rythmes minimalistes tisseurs d'obsession mélodique, EMERALD THREE nous arrime plus à la période introductive de la série Trantic Celebration. Mis à part l'excellent Playing in the Garden, ce n'est pas avec cet album que l'on initie un néophyte à la musique du synthésiste Roumain. Par contre c'est un très beau complément aux fans d'Indra qui se sont délectés des albums un peu plus ténébreux de cette série vouée à la grande puissance cosmique et à la divine beauté de l’amour. Mais si par hasard vous ne connaissez toujours pas la musique d'Indra, débuté par la série The Call of Shivra et aussi avec le percutant Generation, réalisé en 2006. Bonne découverte...

Sylvain Lupari (31 Août 2016) *****

Disponible au Indra Bandcamp

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