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Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Archives-Ruby Three (2015) (FR)

Toujours, il y a plein de bijoux sur Ruby Three qui m’accompagnent jusqu'à mes dodos et mes rêveries quotidiennes les pieds sur le cheminée

1 Concerto for Two Guitars and Orchestra in F sharp 7:55 2 Taurus 11:00 3 Pixies, Gnomes and Fairies 6:50 4 Let's Do It 7:35 5 Easy Tempered 8:37 6 Gipsy Dance 6:51 7 When in Dreams 11:04 8 Titans at Work 10:12 9 Romance 8:54 Indra Music

(CD 79:02) (Minimalist orchestral and quiet EM)

Deux lignes orchestrales où les caresses des violons dansent dans les morsures saccadées des autres, Concerto for Two Guitars and Orchestra in F sharp débute ce 3ième volet de cette vaste série de musique oubliée dans les voûtes d'Indra avec une approche symphonique et acoustique qui laissera ses empreintes tout au long de ce RUBY THREE. La guitare acoustique, sculptée dans le Kurzweil ou le Wavestation, fait courir ses notes tout au long du clavier avec la même dextérité qu'un guitariste de Flamingo. Ces notes dansent et virevoltent avec des airs flûtés et des arrangements autant soyeuses que vifs et saccadés, amenant la musique du synthésiste Roumain vers un niveau plus symphonique qu'électronique, même si le tout est imagination auditive et puisé dans des équipements électroniques. RUBY THREE nous présente une autre facette d'Indra. Même si l'on entend certaines influences de Klaus Schulze, je pense entre autres à Gipsy Dance, cette collection de titres composés à la même époque que le très beau Echo in Time, soit entre 1998 pour les 7 derniers titres et 1999, nous présente une approche plus acoustique et symphonique d'Indra.

En fait seulement le rythme ondulatoire et zigzagant de Taurus nous ramène sur le versant électronique à celui que l'on doit la fascinante série Tantric Celebration. Le mouvement de séquences est vif. Il claque comme des mini Glockenspiel sur une ligne de basse discrète et efficace. Les claquements de sabots, les brumes d'éther, les lents et enveloppant mouvements orchestraux ainsi que les percussions aléatoires sont la signature usuelle d'Indra qui reste tout de même assez sobre dans son approche. Et ce même si le rythme devient plus vif et pulsatoire. Ce qu'il faut remarquer est ce petit penchant qu'a l'artiste Roumain à vouloir constamment charmer nos oreilles avec une palette de sons qui suit la parade du mouvement. Let's Do It est aussi un titre très électronique avec un mouvement régulier d'un métronome où se greffe un amalgame de percussions aux tonalités hétéroclites et aux frappes imprévisibles, on reste toujours dans l'univers d'Indra, ainsi qu'une nuée d'effets et d'harmonies électroniques empruntés au répertoire des années où la MÉ faisait éclater ses charmes avec Pop Corn. Par la suite nous tombons dans un univers particulier où une séduisante approche tzigane se dévoile à nos oreilles. Pixies, Gnomes and Fairies s'extirpe d'une introduction rongée par des percussions et des arrangements aussi aléatoires que soudaines pour offrir une fascinante berceuse pour enfants attirés par un univers de fantaisies. On dirait même une comptine pour Noël avec des mouvements très orchestraux qui sont aussi élégants qu'une valse ambiante à trois temps. Easy Tempered est une très belle ballade électronique falsifiée par un synthé qui a volé des accords de guitare acoustique. Le rythme est lent, même lorsque persécuté par des martèlements de batterie, et offre sa fragilité à de beaux arrangements très oniriques. Sans ces percussions qui claquent constamment, on croirait entendre du Vangelis dans l'époque d'Opera Sauvage. C'est assez émouvant! On aime? On va dévorer When in Dreams, est une longue berceuse acoustique très éthérée qui s'apparente tellement à l'univers tout en rêve du célèbre musicien Grec. Ça mes amis, c'est de la belle musique pour se réconforter dans les bras de Morphée! Titans at Work débute comme ces danses folkloriques du temps des années Games of Throne. Peu à peu le lent mouvement se pare d'effets électroniques pour adopter un style plus Méditerranéen où la signature d'Indra relève le tout d'une approche orchestrale gangrenée par l'indécision des mouvements. La 2ième partie est plus soyeuse avec de bons arrangements orchestraux (roulements de batterie symphonique et caresses d'instruments à cordes) qui plombent les harmonies évasives d'une guitare méridionale. Ai-je besoin de décrire Romance? Des accords de clavier, imbibés d'incertitude, hésitent à se lover entre nos oreilles après une ouverture nourrie de vents creux et de tintements de cymbales. Peu à peu ces accords, qui sonnent comme des riffs de guitare, décrivent des cercles harmoniques qu'un synthé parfument de lignes sculptées dans la tendresse. Romance éclot définitivement avec des délicats coups de percussions basses. Plus rêveur mélancolique que romanesque pensif, le mouvement est lent. Les harmonies revêtent un caractère plus gitan alors que les pulsations accélèrent la cadence sans jamais faire déborder Romance de son lit contemplatif.

Ce RUBY THREE respecte en tous points les visés d'une telle collection; soit de mettre en valeur la diversité d'un artiste avec une musique qui lui ressemble sans pour autant qu'il soit prisonnier de son étiquette. Nous avons une belle collection de musique ici qui dévoile un côté, déjà senti faut l'avouer sur l'album Echo in Time, d'un artiste qui aime challenger les limites de sa signature. C'est du Indra, il n'y a pas de doutes! Un Indra différent qui démontre son côté plus romanesque et seigneurial que spirituel et électronique. J'ai bien aimé et il y a des petits bijoux ici qui m'accompagnent maintenant pour mes dodos ou mes soirées de rêverie près d'un feu de foyer. Cela devrait vous donner une idée de l'esprit qui entoure RUBY THREE.

Sylvain Lupari (05/12/15) ***¾**

Disponible au Indra Bandcamp

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