Sylvain Lupari
INDRA: Interactive Play (The Essential) Vol. I (2011) (FR)
“Interactive Play est une belle compilation de titres perdus dans l'érosion du temps...”

1 Sequence (Kingdom of Light) 2:12
2 Beduins and Camels (excerpt from Tales from Arabia) 3:38
3 Colosseum (excerpt from Colosseum) 5:37
4 Prophet (excerpt Plenitude) 5:21
5 Clairvoyance (Self Game) 5:31
6 Malini (excerpt from Kingdom of Light) 2:57
7 Dynamic Trance (excerpt from Magic Collection)
8 Higher (excerpt Self Game) 3:22

9 Up-to-Date (excerpt from Self Game) 4:03
10 Coming in the City (excerpt from Maharaj) 5:13
11 Temple (excerpt from Plenitude) 3:38
12 While in Oz... (Bonus track recorded in 2007) 24:24
(DDL 68:35)
(Oneiric, Minimalist, Roumanian School)
La carrière de Indra connait un essor fort considérable. Au fil des ans, des albums et des concerts, le synthésiste Roumain a collectionné une légion de fans qui ont dévoré sa discographie avec passion, exigeant du poète aux incantations Hindoues qu'il dépoussière ses archives afin d'entendre ses premières œuvres. Ce qu'il a fait avec les rééditions de Turning Away, Kingdom of Light, Parallel Time, Plenitude et Cosmic Sound. Sauf que les autres enregistrements souffrent de l'usure du temps. Ils sont partiellement, sinon complètement, détruits où impossible à rééditer. INTERACTIVE PLAY(The Essential) Vol. I est une compilation qui regroupe justement des fragments de mélodies qu'il a réussi à récupérer de ces enregistrements perdus dans les érosions magnétiques des bandes audios. Si la qualité du son varie, celle des compositions démontre une très belle progression de Indra qui étale ses influences pour finalement les maîtriser et trouver son identité dans des rythmes et ambiances qui s'enlacent pour faire place à des mélodies qui sont le cœur de ses approches sibyllines.
Les cavernes musicales de Indra s'ouvrent avec Sequence de l'album Kingdom of Light et ses gouttes d'ions métallisés qui tombent dans un étang réverbérant, déplaçant des ondes caustiques qui insufflent la vie à une délicate harmonie irisée. Tout en contraste, Beduins and Camels offre ses arpèges pincés dans les cordes d'une harpe céleste qui coulent dans des vapeurs de violons Arabes sur une lourde ligne de basse dont les notes menaçantes oscillent comme l'introduction de One of These Days de Pink Floyd. C'est pesant, puissant et assourdissant avec de fines nuances dans la force du son que de beaux arrangements orchestraux nappent d'un voile arabique. Des voiles qui enveloppent aussi le rythme tourbillonnant de Colosseum et ses séquences polyformiques qui s'entrecroisent dans un chassé-croisé rythmique emmitouflé de strates enveloppantes. Un rythme me rappelant étrangement les ambiances claustrophobiques de Remy et Klaus Schulze qui se terre dans une belle mélodie morphique dominée par un piano mélancolique et des chœurs angéliques. Prophet continue d'exploiter les ambiances sombres et cauchemardesques avec une intro pavée d'halètements de synthé qui toisent des nappes aux tonalités d'orgues. Sans séquences le rythme est assumé par les coups saccadés de synthé qui s’entrecroisent avec de belles modulations dans le mouvement. C'est un titre bien travaillé qui me rappelle Sequence