“Fans de bon vieux Berlin School, du style sequencer-based; Oscillations est pour vous”
1 Part I 25:05 2 Part II 27:50 Javi Canovas Music
(DDL 52:55) (Vintage Berlin School)
OSCILLATIONS termine une année 2016 très productive pour Javi Canovas avec un retour aux sources. Un retour aux racines de la Berlin School pure. Monté sur deux longues structures musicales, d'une durée moyenne de 26 minutes, qui sont organisées sur des phases de rythmes en continuel mouvement, ce 4ième opus du synthésiste des Îles Canaries en 2016 exploite les thématiques de la Berlin School avec ce son si particulier aux ambiances du musicien.
Un jet quelque peu flûté libère une série d'éruptions de fumée où se cachent des séquences affamées pour du rythme en construction, du rythme en déconstruction. Part I débute ce dernier voyage sonique de JC en 2016 avec un essaim de séquences qui papillonnent rapidement dans un mouvement circulaire. Un synthé déroule des solos acrobatiques alors que d'autres séquences imbibées de tonalités organiques tentent de substituer du rythme à celles un peu plus analogues. De belles larmes de synthé caressent cette première mutation dont le rythme sans colonne disperse ses séquences dans des nappes de synthé qui valsent lentement et avec mélancolie. Cette première déconstruction rythmique étire ses souffrances jusqu'aux portes de la 8ième minute où OSCILLATIONS propose un bon rythme ambiant pour les 9 prochaines minutes de Part I. Le séquenceur lance une 1ière ligne de basse séquences dont l'écart hésitant dans le mouvement furtif et circulaire permet à une autre ligne de séquences de libérer des ions qui papillonnent dans un tube trop étroit pour faire déborder sa structure rythmique. L'effet donne un rythme stable où l'on roule du cou et on tapote des doigts alors que les harmonies, certaines sont séquencées, proviennent d'un synthé et de ses solos pleureurs. C'est du bon Berlin School avec une touche psychotronique à la Neuronium dans ses années d'audace électronique. La finale est aussi déraillante que l'ouverture avec des morceaux de rythmes qui cherchent à se rabouter. Du bon Javi Canovas!
Part II propose la même tangente disparate que les 25 minutes de Part I. L'intro est coulée dans de belles nappes qui flottent avec un effet méditatif. Les nuances sont belles, allant de la joie à la grisaille. Le rythme se pointe vers la 2ième minute avec une horde de séquences qui chassent les fragrances pensives par un mouvement vif qui nous fait voyager dans les années Encore de Tangerine Dream. Les nuances et les effets giratoires du mouvement sont aussi séduisants que ces solos de synthé qui flânent comme pour accrocher un soupir à nos souvenirs. Magnétisante, cette 1ière phase rythmique de Part II se perd dans des nuages d'éther et les lamentations torsadées d'un synthé en mode autant méditatif que psychotronique. Et c'est là que Javi Canovas une présence rythmique effrénée avec un mouvement rotatif endiablé qui roule sous les coups sourds d'une ligne de basse et surtout sous des attaques d'un synthé aux solos aussi vertigineux que les boucles de rythmes. C'est comme des montagnes russes rythmiques qui vont et viennent dans des solos audacieux et des nappes flottantes qui chercheront plus loin un repaire de sérénité. C'est le moment le plus animé, le plus sauvage de cet album. Et cette structure de rythme ne meurt pas à la 17ième minute. Oh que non! Elle revient, affaiblie et domptée par ces nappes divinatoires, pour un dernier tour de piste qui est juste assez bien dosé pour justifier une autre écoute d'un autre bel album de Javi Canovas qui réussit toujours à bien tirer son épingle du jeu, même dans cette année de production de masse. Fans du genre sequencer-based style, OSCILLATIONS est pour vous.
Sylvain Lupari (03/05/17) ***½**
Disponible au Javi Canovas Bandcamp
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