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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JEFFREY KOEPPER: Arctisonia (2011) (FR)

Difficile à apprivoiser, Arctisonia a besoin de quelques écoutes avant de bien capturer toute la dimension d'un album qui plaira aux fans de musique analogue

1 Arctic Sunrise 8:00

2 Illulissat 10:25

3 Ice Flow 5:48

4 Snow Sequence 10:50

5 Glacial 7:13

6 Avalanche 20:53

7 Greenland 9:31

(CD/DDL 72:44)

(Ambient Sequencer-based EM)

Il y a des albums comme ça! Des albums difficiles à décrire tant la musique est riche et diversifiée et que surtout les rythmes pleuvent de partout et sous n'importe quelles formes. Pourtant ce n'est pas la première fois que mes oreilles croisent la douce musique de Jeffrey Koepper. Douce! Parce que le synthésiste Américain réussi à survivre à travers cette jungle de diversité qu'est la MÉ en offrant une musique construite entièrement avec des équipements analogues. Ce faisant, et avec l'expérience croissante d'album en album, Jeffrey Koepper offre des opus d'une richesse musicale qui se renouvelle à chaque nouvelle parution. ARCTISONIA est voué au tumultueux monde des glaces. Et chacun des titres de son 7ième opus raconte son histoire. Une histoire où la féerie d'un monde de cristal est en perpétuel mouvement sur des structures séquencées aussi étonnantes que diversifiées et des ondes de synthé aussi lyriques qu'atmosphériques.

Arctic Sunrise nous invite à ce voyage musical Arctique avec de délicates nappes de synthé qui gambadent légèrement, traçant un doux mouvement minimalisme dodelinant. Des nappes qui valsent mollement et s'entrecroisent, comme une mer offrant milles vagues aux couleurs irisées sous des effets analogues cosmiques. Une pulsation émerge et façonne une structure rythmique qui bat lentement sous une nuée d'accords limpides pour ainsi rendre une fine mélodie sur arpèges étaler ses harmonies sur un délicat rythme hypnotique qui se fond à l'intro morphique de Illullissat. Après 2 minutes de lignes ondoyantes, les premières mesures du séquenceur émergent. Le rythme se dandine avec une bonne vitesse sur un mouvement d'alternance des ions sauteurs. Le rythme est sautillant et un brin saccadé. Il se couvre de délicieuses couches de synthé aux arômes de Michael Garrison. Tout simplement jouissif! Ce rythme sculpte sa profondeur avec un scintillant chapelet d'arpèges limpides qui sautillent en harmonie avec l'approche séquencée alors que les couches de synthé alourdissent les ambiance de leurs filiformes envols torsadés. De lourdes pulsations et un essaim d'effets sonores embrasent des bribes de solos hésitants qui chapeautent l'évolution de Illulissat. Le titre dévie tranquillement jusqu'aux portes de Ice Flow et son tempo de langoureuse Rumba. Tout le contraire de son titre, Ice Flow coule avec énormément de chaleur sur un beat sensuel recouvert de chevrotantes couches de synthés qui flottent au-dessus de fines percussions sculptées à même les mouvements sensuels latins dans une captivante ambiance cosmique.

Snow Sequence se passe en 2 temps. Tout d'abord il y a cette intro où des accords de claviers façonnent une lente marche du froid avec des notes qui tombent et résonnent avec un mouvement du séquenceur et ses délicates pulsations entrecroisées. Des battements limpides avancent comme des pas de loups alors qu'en arrière-plan se dessine un mouvement houleux et saccadé qui ondule parmi des notes carillonnées et de délicieux serpentins synthétisés qui couvrent ce rythme en constante évolution. Ce rythme prend de l'ampleur avec cette séquence qui vrille en spirale ascendante sous de belles nappes de synthé mellotronné. On dirait vraiment une danse de flocons de neige qui tombent d'un ciel bleu écarlate et qui graduellement essuie les vents d'une tempête incarnée par un synthé aux souffles hurlant sur un rythme spasmodique qui n'est pas sans rappeler certaines approches de Steve Roach. Glacial est un lent mouvement atonal où les souffles de synthé s'entrecroisent dans un univers très glacial. Un titre qui respecte son appellation et qui se jette dans le turbulent Avalanche et son intrépide voyage du séquenceur où de très beaux ions courent et dansent dans une étonnante cohésion avec les solos migrateurs et de lourdes nappes résonnantes. Le séquenceur structure une houleuse structure au rythme chaotique et Jeffrey Koepper maintient ce rythme infernal, sauf pour une très brève accalmie en milieu de parcours, tout au long des 20 minutes avec de lourdes vagues de synthé menaçantes qui coulent les énormes lames de neiges dévalant les flancs de montagnes. Après cette douce période de calme d'approximativement 90 secondes, le rythme devient plus lourd et les séquences pilonnent un tempo ardent avec des frappes indisciplinées qui résonnent avec force sur une structure spasmodique où les sinueuses couches de synthés alimentent une furieuse structure nourrie avec des accords cristallins dansant tels des diablotins sur les désastres de la glace. Après cette énorme tempête de séquences, nous tombons dans le calme relatif de Greenland avec son intro qui ondule sous les couches d'un synthé de glace. Le calme après la tempête, Greenland est le titre le plus lyrique de cet album avec ses menaçantes couches de synthé résonnantes qui s'enlacent et flottent sous de fines pulsations et des accords de claviers qui tracent une cadence de verre. Une cadence de glace aux riches reflets irisés qui est la force de ARCTISONIA.

Voici un puissant album de MÉ qui commande plusieurs écoutes avant d'en saisir la pleine dimension. Un album qui dépeint merveilleusement les coups de climat inattendus du monde Polaire, il bouillonne sur des rythmes qui s'affrontent sur des structures en perpétuelles permutations et des structures musicales où les synthés arborent une riche incandescence sonore que l'on ne sait plus où donner de l'oreille.Un grand album de Jeffrey Koepper qui va plaire aux mordus de musique analogue et aux fans de Michael Garrison et Jean-Michel Jarre de sa période Oxygène à Les Chants Magnétiques, car tout ici est différent tout en étant familier.

Sylvain Lupari (10/05/11) *****

Disponible au Jeffrey Koepper Bandcamp

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