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Writer's pictureSylvain Lupari

JEFFREY KOEPPER: Luminosity (2009) (FR)

Un album de rythmes ambiants réunis dans un très bon album de Pacific School

1 Reflection 8:40

2 Light and Truth 9:53

3 Artifacts 5:17

4 Winter Space 7:21

5 Life Clock 7:25

6 Emitter 7:20

7 Transmission 11:06

8 Dusk till Dawn 10:23

9 Rising Sun 6:04

(DDL 73:32)

(Ambient, Pacific School)

De doux arpèges solitaires façonnent une fascinante mélodie ascendante en ouverture de Reflection. Les ombres se détachent timidement, dansant avec la réflexion de leurs échos, alors que d'autres arpèges carillonnés se greffent pour se mettre à tournoyer et scintiller. Une ligne de rythme sculpte une paisible structure ambiante qui n'est pas sans rappeler l'œuvre de son mentor Steve Roach sur Reflections in Suspension du soporifique Structures from Silence. Sauf qu'ici, la lueur rythmique est plus écarlate avec un beau tourbillon minimaliste qui ajoute intensité et force à cette spirale horizontale. Un très beau titre pour démarrer cet album de nature plus atmosphérique de Jeffrey Koepper. Comme ses précédents albums, LUMINOSITY est entièrement composé de synthés et de séquenceurs analogues, ainsi que de boîtes à rythmes vintage. Le synthésiste américain explore un peu plus la musique d'atmosphère sur son nouvel album. Une musique ambiante qui est plus à l'image de son mentor où chaque titre nous fait voyager à travers un univers rempli de prismes sonores et de rythmes ambiants. Light and Truth poursuit cette quête de réflexion avec des ondes de sons qui forment des cerceaux poussés par des pads de synthé. Ça donne un décor similaire à Reflection sans la texture de rythme. Artifacts est une ode ambiante ténébreuse avec un beau mellotron aux sonorités Tangerine Dream des années Phaedra. Ce mouvement capte l'imaginaire fantomatique qui se développe en une lente procession chthonienne animée par des battements distancés. Une merveilleuse flûte mellotronnée accompagne ce sombre cortège qui est un véritable petit bijou musical. Winter Space progresse lentement parmi des cercles sonores hypnotiques qui croissent dans une atmosphère irradiante de réverbérations et de lamentations intrigantes. De douces notes flottantes bercent cette nébulosité avec un doigté hésitant.

Intro lourde et sombre avec des modulations qui ondoient paresseusement, Life Clock s'anime d'une douce vie rythmique avec des arpèges tombant sèchement. L'enveloppe est à moitié de bruits blancs et l'autre moitié organique. Le séquenceur insuffle plus de rythme avec une belle ligne resplendissant d'une tonalité opaline dans une phase où des effets sonores vintage galactique nourrissent une quiétude relevée par le côté brumeux du synthé qui y tisse une belle mélodie morphique. On dirait que ce titre à réveiller les sphères endormies de LUMINOSITY qui propose un bon rock électronique cosmique en Emitter. Bien assis sur les percussions vintage, le titre s'envole avec des séquences nerveuses qui se bousculent et des airs d'un synthé plus préoccupé par le rythme que sa mélodie qui épouse la vélocité du séquenceur et des percussions. Un bon titre qui propose une approche mélodieuse qui se siffle moins bien en seconde partie. Transmission est le gros titre sur cet album. Titre au développement complexe, le tout débute dans une nébulosité brumeuse avant qu'une séquence résonnante vive et sautillante n'allume notre intérêt comme dans l'ouverture pulsatile de Creation, du précédent album Sequentaria. Un nuage de brume circulaire se forme en même temps qu'une autre ligne de rythme, plus mélodieuse, ne se dandine sur une ligne zigzagante. Ce rythme progresse en détachant une dernière ombre dans un parcours de rock électronique entraînant et efficace pour les neurones. De la belle musique, même avec une structure peu encline à une appréciation instantanée. Une rivière aux clapotis prismatiques ouvre le l'auguste Dusk Till Dawn. Ode sombre et spectrale, la musique ambiante et sa faune organique flottent dans une mer morte avec des accords aux pulsations arythmiques et son mellotron aux ondes lugubres. Nous sommes dans l'antre du Dark Ambient ici. Rising Sun nous rappelle le côté lumineux de cet album avec une douce structure de brume où gambadent les sauts en canon musical du séquenceur. Hypnotique et mélodieux, le titre étale toute sa splendeur avec de belles nappes de synthé aux couleurs de l'harmonie.

Un peu moins porté sur les rythmes que ses précédents albums, LUMINOSITY nous fait découvrir un côté un peu plus méconnu de Jeffrey Koepper. Un album tranquille où se regroupent tout de même une belle diversité des rythmes ambiants, il s'écoute comme on déguste un bon Pacific School de Steve Roach.

Sylvain Lupari (22/05/09) ***½**

Disponible au Jeffrey Koepper Bandcamp

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