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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JOHAN TRONESTAM: Luther (2017) (FR)

Updated: Jun 29, 2021

“Luther est encore un autre excellent album de Johan Tronestam qui ne cesse jamais d'étonner et qui plaira aux fans de Garrison et Jarre”

1 Chosen 8:12 2 Bad Feelings 8:42 3 To Rome 7:48 4 Come Closer 8:32 5 Conflict 7:16 6 Excommunicated 12:46 7 The Liberation 7:30 8 Legacy 7:42 SynGate | CD-rJT05

(CD-r/DDL 68:00) (VF) (French School Cosmic Rock)

J'écoute ce LUTHER en boucle depuis près d'une semaine maintenant et je n'en reviens toujours pas de la qualité des compositions et des structures de rythmes de ce dernier opus du musicien suédois. Initié sur la vie du moine augustin Martin Luther, Johan Tronestam a fait un travail de recherche en profondeur sur celui qui a fondé les bases de la Réforme protestante qui fut adoptée par les Églises luthériennes et par ricochet, et dans ses grands principes, par les autres Églises protestantes. Mise à part l'idée derrière la musique, qui effectivement se couvre par endroits d'un voile pastoral avec des nappes de voix éthérées et des passages ésotériques, Johan Tronestam ne réforme en rien son approche. LUTHER est construit sur des rythmes accrocheurs. Le séquenceur et les percussions électroniques vivent bien ensemble alors que le décor reste toujours plus près des astres que de la Terre. Les ambiances cosmiques de la French School dominent, d'ailleurs la prose sonique n'est pas bien loin des fragrances romanesques de la France, tandis que les synthés sculptent des plaisirs soniques qui sont les premiers symboles de la MÉ.

Une série de basses séquences moulent un genre de danse tribale amérindienne dont l'approche hypnotique se dandine sous des grondements d'un ciel sur le bord de l'explosion. Johan Tronestam donne le coup d'envoi à son dernier opus avec une structure construite sur la vitalité de son séquenceur. Une ombre se détache doucement du mouvement primaire de Chosen pour danser sur un autre tempo. Déjà cette subdivision du rythme attise l'ouïe que le synthé illumine les ambiances avec des complaintes mélancoliques. Les tonnerres roulent encore lorsque le rythme étend ses tentacules avec deux lignes de séquences contiguës et une autre qui change la donne avec une approche organique ainsi que des percussions en mode pilonne-moi un petit côté techno pour zombies. Une ligne de basse ajoute plus de fluidité au rythme que Tronestam assaisonne avec de séduisants effets électroniques, des nappes de voix et des solos de synthé plus harmoniques qu'acrobatiques. Et notre cou roulant sur cette rythmique entraînante, Chosen rehausse sa séduction avec une belle approche harmonieuse qui trouve sa place dans sa 2ième moitié. Nous trouvons ici tous les ingrédients et les approches qui se connectent aux 60 autres minutes de LUTHER. Bad Feelings débute son amorce vers nos oreilles avec une introduction nouée autour du mystère. Mais cette série de fascinants halètements est de courte durée puisque les ambiances s'évaporent lorsqu'une structure de rythme entraînante crache un bon rock électronique. Un rythme vivant tressé par des saccades spasmodiques et soutenu par d’autres percussions électroniques sans ornements ainsi que des accords de clavier voraces où les hanches roulent plus vite que le cou. Hormis les effets cosmiques, le synthé est très bon avec sa panoplie de solos créatifs qui flottent, chantent et font des torsades éthérées. To Rome montre une autre facette de Johan Tronestam avec l'utilisation d'un vocodeur. Le rythme est furtif, à la limite dramatico-intense, dans sa spirale statique qui débloque entre la 4ième et la 5ième minute en un mid-tempo cosmique avec des séquences et des percussions plus vivantes. Et, fidèle à la signature Tronestam, le synthé couronne cette ascension rythmique avec d'autres bons solos.

Après son introduction très cinématographique, où flânent d'autres très bons solos d'un synthé qui pousse le tout avec une octave plus haut, Come Closer court vers nos oreilles avec un rythme cosmique structuré sur des séquences fluides et des effets qui arborent plus la signature Tronestam que celle de Jean-Michel Jarre. C'est une très belle mise en scène pour un synthé qui ne cesse d'épater mes oreilles avec de très bons solos harmonieux. Conflict possède tous les ingrédients nécessaires à un hit qui passerait en boucles à la radio FM, au même niveau que les hits de Jarre aux époques Oxygene à Rendezvous. Le rythme est vivant avec un beau maillage de séquences et de bons effets percussifs. Des voix murmurent en arrière-plan et chantent même une mélodie qui accroche à la première écoute alors que les effets cosmiques et les harmonies du synthé cadrent bien avec la cadence. Les solos? Efficaces et dans la note! Un très bon titre. Excommunicated épouse l'idée derrière son titre avec une sombre introduction très ésotérique. Un rythme lent s'extirpe de ces ambiances un peu après la barre des 2 minutes. Il adopte une douce phase romantique avec un genre de chevauchée dans le monde des séquences et synthétiseurs et un délicat crescendo qui est soigneusement étouffé par de bons effets électroniques et un synthé à la mélodie mélancolique. The Liberation est certes le deuxième hit de cet album. Le rythme est lent et d'une séduisante mollesse qui nous incite à la danse. Toujours aussi habile dans l'art de créer des mélodies que l'on siffle aisément, Johan Tronestam atteint un niveau d'excellence avec celle-ci qui est aussi accrocheuse que le rythme de The Liberation. Brillant! Legacy conclût cet excellent album de Johan Tronestam avec une rythmique lente, comme une autre douce chevauchée mais cette fois-ci sans vélocité accrue, où effets et brumes cosmiques dominent dans un décor égal à la pièce d'ouverture.

LUTHER est un autre solide opus de Johan Tronestam qui plaira assurément aux fans de Michael Garrison et de Jean-Michel Jarre pour les parfums cosmiques. Mais les rythmes et les solos! Ils sont délicieux de A à Z avec cette touche unique, notamment au niveau de la conception rythmique où tout se ressemble mais rien n'est pareil, à Johan Tronestam. Et si ce musicien suédois avait été de l'époque de Jarre et de Garrison, on parlerait de lui aujourd'hui comme on parle d'eux en ce moment. À mettre dans sa liste…

Sylvain Lupari (12/11/17) ****½*

Disponible au SynGate Bandcamp

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