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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JOHN CHRISTIAN: Susbarbatus (2009) (FR)

“Susbarbatus est un solide album de MÉ où le style vintage de la Berlin School rencontre les charmes et la puissance du style England School”

1 Susbarbatus 9:22  2 Los Ashes 9:29  3 Brane Storm 7:45  4 Forest of Weaver's Beams 6:21  5 Mangrove (live) 7:26  6 Antiquark 9:13

(CD 49:36) (Mostly sequencer-based EM)

John Christian est un membre du groupe Air Sculpture. Et il nous présente en SUSBARBATUS un solide 2ième opus aux rythmes lourds et animés qui n’a rien à voir avec les longues improvisations atmosphériques du trio Anglais.

C'est avec une onde fuyante et vacillante que s'ouvre la pièce titre. Cette ombre morphique zigzague paresseusement entre les chœurs qui flottent dans une ambiance remplie de voiles de mellotron. Susbarbatus niche d'abord dans un univers éthéré avant d'embrasser un beau mouvement du séquenceur bercé par une douce rythmique d'une bonne ligne de basse. Filant progressivement, le tempo mord les oreilles en évoluant dans une nuée de strates enveloppantes. De plus en plus lourd et vif, il reçoit les caresses et les solos mélodieux du synthé qui égare aussi ses effets dans une approche rythmique devenue martelée par un maillage de percussions, basses pulsations et séquences. Cet amalgame et l'évolution amènent ce beau Berlin School accrocheur de Susbarbatus vers une dimension très progressive. Cette belle introduction à SUSBARBATUS nous amène au dramatique et intriguant Los Ashes. Divisé en 2 sections, Los Ashes ouvre avec une basse sortie de l'enfer qui pulse avec une lenteur hypnotique dans un étrange univers cataclysmique. L'approche est sombre et près du terroir de Tangerine Dream du temps de Rubycon ou Phaedra avec son débit qui nage entre deux rythmes et son synthé aux strates ocrés qui enveloppe une terre désertique. En mi-parcours, ce rythme métissé est suspendu pour faire place à un paysage sonore qui défile par pans, accélérant continuellement la cadence pour plonger vers une lourde séquence aux frappes secs qui se multiplient dans un chaos tambouriné. Un chaos truffé de strates qui engloutissent Los Ashes comme les vagues bouffent les récifs. Un superbe morceau à la fois hypnotique et saisissant.

Les lourds drones mellotronnés de Brane Storm ramènent SUSBARBATUS dans les sillons atmosphériques d'Air Sculpture, mais avec une approche plus sombre et ténébreuse. Un long souffle caustique, empli d'étrangéités sonores qui enrobent ce titre morphique qui s'écoute comme on vit un rêve. Après ce doux intermède cérébrale, Forest Of Weaver's Beams nous tombe dans les oreilles comme un compte-goutte sonore qui sillonne les deux hémisphères de notre paire d'hauts parleurs. À mon avis, il s'agit du plus beau titre sur ce second album de John Christian car il progresse avec grâce sur un très beau synthé aux ondes larmoyantes et un séquenceur au débit fracturé par ses accords échoïques qui défilent tel une spirale sonore intemporelle. Pas vraiment rythmé, mais ni dépourvu de tempo, Forest Of Weaver's Beams enchante par ses cognements continuels qui frappent dans une structure ambivalente où la poésie musicale se moule à un séquenceur ingénieux. Enregistré en concert lors du Hampshire Jam 2006, Mangrove se dévoile avec des coups de strates corrosives dont les échos se perdent dans un environnement aquatique. Une belle séquence lourde et franche émerge de cette intro caustique pour dessiner une rythmique hors haleine qui court sous un synthé grisant et dont les formes sonores épousent une douce folie fantomatique. Un autre bon morceau sur ce 2ième opus de John Christian. Antiquark termine SUSBARBATUS avec une douce mélodie minimalisme qui navigue entre les doux accords séquencés de Love on Real Train combinée à l'approche atmosphérique de Wavelenght de Tangerine Dream. On ne peut ne pas aimer!

SUSBARBATUS est un solide album de MÉ. Son seul défaut est d'être trop court, car John Christian nous trimbale dans un univers sonore au séquenceur accrochant dont le rythmes progressifs battent sous un synthé aux effets obnubilés par un mellotron assez mélodieux. Solos de synthé et séquenceur! Comme quoi la MÉ peut être aussi belle qu'intrépide. Les amateurs de Berlin School vont dévorer!

Sylvain Lupari (05/12/09) *****

Disponible au John Christian Bandcamp

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