top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

KELLER & SCHONWALDER: The Hampshire Jam (2012) (FR)

C'est un bon concert avec une excellente musique minimaliste basée sur un séquenceur, comme seuls Keller et Schonwalder savent créer

1 The Road to Liphook 26:35

2 Do You Remember the King? 26:18

3 Flow and Beat 16:59

(DDL 69:52) (V.F.)

(Minimalist New Berlin School)

Initialement réalisé en 2005 suite au Hampshire Jam 3, tenu au Millenium Hall de Liphook, le 24 Octobre 2004, THE HAMPSHIRE JAM fut initialement réalisée dans une édition limitée de 111 copies sur format CD-R. Ces 111 copies étant vendu en un coup de vent, THE HAMPSHIRE JAM était devenu l'un des enregistrements pirates les plus prisés du célèbre trio maître des longues structures minimalistes, Broekhuis, Keller & Schönwälder. Cet enregistrement de l'audience fut capté par Tony Sawford dont les bandes furent retravaillées et remasterisées par Gerd Wienekamp (Rainbow Serpent) pour le label Allemand SynGate Records. Et le produit final est très bon. Malgré quelques petits problèmes de distorsions lorsque joué à haut volume (et c'est vraiment minime), ce THE HAMPSHIRE JAM offre une meilleure clarté sonore d'un superbe concert où l'improvisation servait à merveille les longues explorations minimalistes du trio Allemand avec 3 longs titres aux évolutions rythmiques aussi captivantes que bouillonnantes. En fait, c'est du très bon BKS! Poétique et énergique, le trio étale ses longs mouvements séquentiels aux torrents imprévisibles et fluides qui tourbillonnent constamment sous des nappes, des brumes et des solos de synthé aussi éthérés que fantomatiques. Le label Manikin a récupéré ses droits pour sa plateforme de téléchargement.

Des fines brises et des sonorités galactiques en fusion initient les balbutiements de The Road to Liphook. Chaleureux et invitants, les souffles de synthé bercent les étoiles d'Orion alors que des fines gouttes stigmatisent cet océan de vents astraux. Des percussions Tablas tambourinent délicatement. Elles attendent patiemment qu'une ligne séquentielle crache ses accords frénétiques qui sautillent nerveusement pour osciller en larges boucles hypnotiques et dessiner le principal axe rythmique qui coulera tout au long de la phase évolutive de The Road to Liphook. Envoûtant, ce rythme à priori circulaire caresse nos sens. Couvert qu'il est de brèves complaintes soloïques et de chaleureux souffles de synthé aux soupirs de nostalgies et aux brumes de mélancolies, il progresse d'une attirante lenteur avec des percussions et des séquences qui deviennent de plus en plus insistantes. Et doucement, vers la 10ième minute, ce rythme sautille. Toujours nappées des souffles de la quiétude, les séquences se rebiffent et se donnent une latente impulsion. Subdivisant leurs frappes elles tambourinent d'un vif mouvement rotatoire sous les tssitt-tssitt des cymbales et les sourdes pulsations des grosses caisses, alors que des chœurs sombres enveloppent ce rythme qui tourbillonne de ses soubresauts technoïdes. Mais ces séquences tourbillonnantes s'isolent et scintillent comme des ions détachés sur une structure abandonnée. Une structure caressée par des brises soloïques et qui respire la liberté de son intro lorsque le rythme reprend un dernier sprint cadencé pour conserver jalousement ses séquences. Des séquences qui virevoltent en un carrousel musical sous des roulements de percussions, des solos de synthé ciselés et torsadés, amenant The Road to Liphook aux frontières d'un techno morphique orné d'une suave enveloppe électronique qui n'a jamais abandonné sa structure rythmique originelle.

Suivant les mêmes préceptes, Do You Remember the King? s'agite sur de fines percussions manuelles qui percent les voiles d'une intro noyée d'une brume iridescente et de flûtes enchanteresses. Les percussions multiplient leurs frappes, s’alliant à des séquences aux tonalités de bois qui tressaillent sur un rythme irradiant d'une effervescence technoïde, un peu comme un segment échappé de The Road to Liphook où le rythme de Do You Remember the King? reste interdit. Interdit d'explosion, il est pilonné doucement d'un amalgame de séquences et percussions indécises que des caresses de flûtes enrobent d'une délicatesse onirique, alors que des cymbales cliquent leurs tsitt-tsitt et que des ondes de synthé vrillent en boucle, convergeant vers ce rythme stationnaire en une intense implosion linéaire. Des cerceaux de séquences limpides ceinturent ce vaste mouvement verticale qui frétille et gesticule en tous sens, libérant des ions séquencés qui perdent leurs cohésions dans des frappes de percussions de type tribales et ces cerceaux de synthé qui roucoulent sous des souffles soloïques, ornant une finale qui embrasse de tendres souvenirs des ères numériques du King. L'intro de Flow and Beat en est une de rêve. De belles couches de synthé bercent la solitude, accompagnées de vents Arabiques qui traînent un monde de mélancolie. Ses souffles entremêlés tissent une poignante approche poétique que des notes de piano esseulés enveloppent d'une aura de perdition. Mais des pulsations glauques se forgent au loin. Elles attaquent la quiétude avec des cymbales agressives et des pulsations sourdes, dessinant le destin déchaîné de Flow and Beat qui restera de rythme martelé pour les 10 prochaines minutes. Pulsations vrombissantes, séquences spasmodiques et stroboscopiques aux diverses formes et tonalités, cymbales et percussions insistantes; Flow and Beat est coulé dans un alliage rythmique endiablé qui pliera que d'une faible nuance harmonique, tandis que des séries de notes ondulantes de piano et des solos de synthé aussi flottants qu'incisifs l'enveloppent d'une couche harmonieuse. Et c'est dans des brumes vaporeuses que les pulsations glauques, les cymbales et les derniers roulements de percussions que sonne le glas de Flow and Beat qui luttent pour sa survie mais qui finit par s'éteindre après plus de 12 minutes de furieuses boucles rythmiques hypnotiques du séquenceur.

Même dans ses cadres minimalistes la musique de Broekhuis, Keller & Schönwälder est toujours évolutive et parfois explosive, THE HAMPSHIRE JAM le démontre amplement. C'est un très bel album qui est dans la continuité de Musique des Machines où les crescendos des structures séquencées, superbement bien appuyées par les percussions de Bras Broekhuis, tergiversent pour insuffler de longs moments d'hypnoses cérébrales. C'est un peu comme si les rythmes métissés du trio restaient toujours prisonniers de leurs structures hypnotiques et mélodiques. Et je crois que c'est ce qui fait le charme de Broekhuis, Keller & Schönwälder. Bref, un autre album de BKS à ajouter à votre collection. C'est plus que bon...

Sylvain Lupari (11/03/12) *****

Disponible au Manikin Records Bandcamp

3 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page