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  • Writer's pictureSylvain Lupari

KI COMPANION: Music for Cars (2020) (FR)

Music for Cars propose 10 morceaux mélodieux et très accrocheurs composés dans une vision progressive synth-pop pour la route

1 Fernreise 4:28

2 Kreisverkehr 4:55

3 Nebel 4:51

4 Tankstelle 4:20

5 Rastplatz 7:21

6 Das Rennen 5:12

7 Ueberland 6:52

8 Scheinwerfer 8:12

9 Nachtfahrt 6:35

10 Werkstatt 5:22

(CD/DDL 57:50)

(Progressive Synth-Pop)

Il y a des albums qui, comme ça, nous plaise à la première écoute. Des albums qui nous dévorent avec leur naïveté et simplicité avec une musique belle et mélodieuse sur des rythmes accrocheurs. MUSIC FOR CARS de Ki Companion est la dernière trouvaille de Bernd Scholl et de son label Mellow-Jet Records. Très souvent, musique et voiture sont étroitement liées afin de mieux connecter le conducteur à la sensation de conduire. Et plus ça roule vite, et plus nous devenons enivrés par cette sensation de sauvage liberté artificielle. Je me suis monté des cassettes et des CD par dizaines, sinon des centaines pour soit célébrer une nouvelle voiture ou pour tout simplement m'accompagner lors de long voyages sur les autoroutes québécoises. Et je suis certain que je ne suis pas le seul. Même si c'est l'évidence pour Ki Companion, la musique de Drive Inn de Klaus Schulze & Rainer Bloss ne lui convenait pas. Il a donc pris la décision de composer une musique qui lui conviendrait. MUSIC FOR CARS propose 10 titres tous très accrocheurs. Des titres mélodieux composés dans une vision de synth-pop progressive où j'ai senti les influences de Pet Shop Boys, Michael Rother, Depeche Mode et même Kraftwerk indiquer les routes à suivre ou la vitesse à prendre dans cette album qui m'a littéralement séduit dès la première écoute. Tant que j'ai tout fait, comme l'écouter à répétition, pour voir si cette perception durerait…Eh oui, le coup de charme à persister! Et il persiste encore…

Et on a même pas le temps d'y penser avec Fernreise! Le rythme emprunte une avenue fluide qui éveille en moi ce désir d'écouter du Death In Vegas, plus spécifiquement Hands Around my Throat jouée dans une version plus animée ici. Nous sommes dans l'univers de la MÉ où séquenceur, percussions électroniques et ligne de basse emprunte une longue autoroute linéaire. Et c'est donc avec des pulsations sèches que le rythme hyper accrocheur saisi nos mains qui peuvent tapoter sur le volant. L'approche de Andreas Mayer, l'homme derrière le projet Ki Companion et qui n'a aucun lien avec Nord, est minimaliste. L'ossature rythmique est montée sur ces basses pulsations séquencées, une bonne ligne de basse au débit un peu funky et des percussions bien discrète dans un croisement entre le rythme linéaire et une autre ligne qui monte et descend dans ce modèle de rock électronique Berlin School bien structuré. Le clavier est l'objet qui remplace les voix dans un groupe de synth-pop en tissant une approche harmonique qui agit comme le refrain. Un refrain aussi minuté que les dépassements que l'on peut voir dans la vidéo du titre tandis qu'une autre ligne d'arpèges moirés ajoutent une poésie sans mots. C'est accrocheur et c'est conçu de façon dont la vision d'une autoroute fluide s'accroche aux structures de rythmes. Et c'est dans cette optique que la musique de l'album a été conçue. Je ne décrirais pas tous les titres avec autant de précision, mais ça vous donne une idée globale des 10 compositions sur l'album. Les titres en Allemand représentent aussi des situations liées aux automobiles. Les structures minimalistes sont présentes pour accueillir divers éléments rythmiques et harmoniques qui ajoutent vitesses et décors. Il y a des structures qui se démarquent par un débit différent et leurs présences agrémentent cette vision simpliste que l'on peut se faire des 10 hymnes électroniques de MUSIC FOR CARS. Selon moi, la plupart des noms des titres ne correspondent pas nécessairement avec ce qui se passe ici en Amérique du Nord. Kreisverkehr est un truc qui implante facilement un ver-d'oreille. C'est une belle mélodie minimaliste circulaire qui tourne et tourne alors que K.I. Companion ajoute arpèges et effets percussifs dans un univers de charmes et de chatoiements. Le titre, qui veut dire rond-point, prend quelque secondes afin de songer à la prochaine avenue, mais il revient dans son pattern initial avec plus de mordant. On trouve ces points de ravitaillement sur quelques titres et ils servent de tremplins afin d'améliorer la performance du rythme, mais en aucun temps la musique transite dans des phases ambiantes.

Nebel offre un bon rythme teutonique entraînant avec des percussions robotiques et des lames de synthé gémissant comme des feuilles statiques voletant dans les airs après avoir été reniées par leurs branches. Je n'ai pas senti la présence de brouillard, peut-être à la toute fin, sur cette structure vive. Tankstelle installe une armature de rythme lourd et lent, comme s'il traînait le poids du monde sur ses notes. Les frappes de percussions résonnent comme ces tambours pour enfants alors que le synthé suit la cadence du rythme. Le rythme de Rastplatz dépose sournoisement ses pulsations dans une ouverture grouillante de séquences statiques et de murmures synthétisés. Un voile de brume installe ce cachet chthonien et se solidifie en une matière métallique qui va et vient périodiquement sur la lente procession de Rastplatz. Sa phase de transition devient brouillonne avec un effet d'hésitation pour une courte période et la musique revient avec plus de vivacité. Das Rennen propose une structure plus vivante dans du bon synth-pop avec une ligne de spasmes sonores qui lance un effet stroboscopique lent mais séduisant. Ueberland est un autre bon synth-pop progressif avec un beat entraînant qui se sert bien de ses 7 minutes pour insérer des échantillonnages de guitares et autres effets sonores assez séduisants à l'écoute. Scheinwerfer est un excellent titre avec une rythmique soutenue par de bonnes percussions teutonique et une ligne de basse qui structure une bonne vitesse de conduite. L'approche harmonique est un peu égale à celle de Fernreise alors que les courbes et virages sont magnifiquement constitué par un synthé créatif et en mode Depeche Mode. Mettons que le titre profite très bien de ses 8 minutes afin d’explorer des zones plus progressives. Le rythme robotique à la Gary Numan, Nachtfahrt prend ses allures d'extra-terrestre, le langage percussifs est tout simplement délicieux, dans un parc par la présence d'un leader sifflotant un air spectrale, les mains dans les poches et sautillant avec un effet de réverbération dans le regard. Un excellent titre alors que Werkstatt semble manquer d'essence, je comprends que la voiture est à l'atelier, dans une finale qui justement tend à penser que la prochaine promenade de Ki Companion sera encore plus performante. En attendant, MUSIC FOR CARS est une très agréable surprise dans ce que la MÉ minimaliste et simpliste à de plus beau à offrir.

Sylvain Lupari (19/06/20) *****

Disponible chez Mellow-Jet Records

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