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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Klangwelt The Incident (2018) (FR)

La musique idéale sur laquelle on pose facilement nos histoires les plus tristes, tant une étrange emprise de tristesse remplit l'air ici

1 Exclamation 6:23 2 The Incident 7:06 3 Fragments I 2:45 4 Time Freeze I 2:05 5 Rêve Mécanique 8:42

6 Sirens 7:53 7 Fragments II 2:38 8 Evocation 6:05 9 Time Freeze II 02:12 10 Aftermath 8:53   11 Scars 6:48 12 Fragments III 3:45 13 Neon Tribes 7:52

14 Décades 8:47 Spheric Music | SMCD6103

(CD 79:24) (VF) (EDM, E-Rock, New Berlin School)

Oui, Klangwelt est toujours vivant! Après plus de 12 ans d'absence, Gerald Arend nous revient en grande forme avec un album aussi inattendu que toujours très stylisé et dans la plus pure tradition Klangwelt. Comment décrire THE INCIDENT? Mélancolique, plein de mélodies et de rythmes entraînants, mais surtout éclectique et sans frontières! Prenons Exclamation! Son ouverture fait dans le très Orbital (The Girl with the Sun in her Head) avec ces lignes de synthé sifflant comme des feuilles en suspension. Des effets métalliques, des tirs de pulsations saccadées et des effets de vocodeur nous dirigent vers une structure de rythme qui tourne en rond, en harmonie avec les cliquetis de cymbales, jusqu'à emboutir un mur d'effets sonores. Cent vingt secondes plus tard, un synthé barrit un air monstrueux, alors que des dizaines de petits pas affolés structurent un rythme qui tangue entre l'EDM et le New Berlin School. Très riche en sons et en effets, la musique et les harmonies de Exclamation voguent aussi au travers de bonnes orchestrations et des effets de voix sur le bord de la panique, alors que le rythme reste entraînant et parfois même assez lourd. La pièce-titre suit avec une vision sonore d'un matin à la campagne. Un clavier étend ses notes mélancoliques alors qu'un collage d'effets sonores et de voix s'appuient sur une structure de rythme qui cherche à éclore. Le premier ver-d'oreille arrive quelques 2 minutes plus loin. De nostalgique, la mélodie devient un air enjoué mais avec une ombre de spleen dans sa profondeur. Quant au rythme, il explose, entre une phase d'éléments ambiosphériques et ambiosoniques, avec une vitalité cristalline où se greffent aussi une multitude d'effets qui enjôlent les oreilles.

Même après ces 12 ans d'absence, les fans de Klangwelt seront en terrain connu avec la musique et les ambiances de THE INCIDENT. Les 14 chapitres composent une trame sonore d'une tranche de vie que Klangwelt dévoile sur une mosaïque continuelle qui porte assez bien le poids de ses 80 minutes. Surfant sur les influences d'Enigma, d'Orbital et de Yello, Gerald Arend arrose copieusement ces chapitres d'effets sonores, aussi recherchés que très efficaces, de voix et de narrations qui jouent sur les différents degrés d'émotion de cet album. Les rythmes restent toujours près des frontières de l'EDM, du Synth-Pop et du Rock Électronique à la Tangerine Dream des années Miramar avec un peu d'essence du New Berlin School. Évidemment, on compte quelque beaux ver-d’oreille qui hanteront nos chants distraits pour une couple d'heures. Fragments I est un titre d'ambiances qui traîne sur sa structure de rythme incertaine des filaments harmoniques de la pièce-titre. Son décor s'évanouit dans les très ambiant Time Freeze I. L'histoire s'écrit peu à peu et nous amène aux cliquetis des carillons d'horloge de Rêve Mécanique. Une voix grave tente une approche hypnotique dans un tintamarre de cloches et de carillons, d'où émerge des pulsations rythmiques. Le débit est lent et le décor est d'Orient. "Rêve Mécanique" développe peu à peu une vision cinématographique avec ses parfums d'Arabie qui embrassent une structure lente dans son développement rythmique avant d'atteindre une finale intensément rythmée. Sirens développe un deuxième ver-d'oreille avec des chants tribaux sur une structure dont l'approche très harmonieuse et les effets d'orchestrations flirtent avec celle de Mike Oldfield dans Songs of a Distant Earth. Fragments II étend un tapis d'intensité qui déborde juste un peu sur "Evocation" et son down-tempo dont les élans sont retenus par des phases ambiosphériques riches en tonalités bigarrées et surtout très stylisées. La recherche et l'esthétisme sonore de Klangwelt sont les essences essentielles de son univers. Ici, le synthésiste Allemand se surpasse en multipliant ses palettes de tonalités qui sont de véritables éléments de surprise dans ce décor où la tristesse n'est jamais vraiment loin.

Time Freeze II est un bel intermède mélodieux qui donne la chair de poule lorsque que nos oreilles rencontrent les images en musique de THE INCIDENT. Aftermath part un nouveau segment dans cette histoire. Détaché de Time Freeze II, il développe graduellement son down-tempo à partir d'une bonne basse et de percussions sobres qui deviendront la pierre angulaire d’un développement en montagne russe. Mais au final, le maillage de percussions et d'éléments percussifs ici est tout simplement exquis. On retrouve aussi ces essences de Mike Oldfield et surtout de Vangelis (période 95-96) au niveau des arrangements harmoniques. Un très beau titre qui nous amène à Scars et sa structure lente qui nous donne mille petits frissons sur le linceul de nos émotions. C'est un peu le pinacle de THE INCIDENT. Fragments III aussi est autant intense et mélodieux que Time Freeze II, alors que Neon Tribes termine sa croisière ambiosphérique dans une structure de rythme fougueuse et très EDM. Decades termine ce très beau retour de Klangwelt avec un autre ver-d'oreille. Transitoire, l'introduction quitte son décor électronique ambiant pour une guitare acoustique qui gratte un rythme séraphique. La structure est principalement montée sur des effets de voix, un peu comme Vangelis dans Voices, qui chantonnent avec des oiseaux dans un décor paradisiaque, concluant une des très belles histoires musicales de ces dernières années.

THE INCIDENT, comme les 3 premiers albums de Klangwelt, est ce genre d'album qui laisse insidieusement ses empreintes entre nos oreilles. L'approche harmonieuse de Gerald Arend est captivante, parfois même envahissante. Et insérée entre des phases d'ambiances, où la turbulence des tons est aussi dense que très créative, et ces rythmes pas tout à fait définis mais toujours près de l'EDM ou du New Berlin School, elle fait son lit où on aime étendre nos histoires.

Sylvain Lupari (28/05/18) ***** SynthSequences.com

Disponible au Spheric Music et CD Baby

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