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  • Writer's pictureSylvain Lupari

KRYFELS: Dreamland (2017) (FR)

“Dreamland est un délicieux cocktail pour les fans de MÉ des années vintage de où Schulze et Vangelis émerveillaient nos oreilles”

1 Metabolic Connection 6:13 2 Subconcious Entry 5:39 3 Floating Point 5:48 4 Synchronicity 5:58 5 Time Abolition 5:24 6 Relative Reality 6:14 7 Psychic Indegestion 7:08 8 Reconfiguration 3:43 9 Dreamland 5:23 10 Internity 6:21 Kryfels Music (CD 58:04) (Vintage EM with cosmic rhythms)

Des tonalités qui crissent comme le son des cloches d'une église qui sont étouffés par une horde de spectres, Metabolic Connection fond dans nos oreilles avec ces lames de synthé qui dérivent sur une eau cosmique. Sans perdre une seconde, Kryfels nous annonce les couleurs de DREAMLAND. Dans une œuvre bourrée des parfums de Vangelis et de son approche post-apocalyptique à la Blade Runner, cet album est un voyage temporel dans les années vintage avec une tonalité très contemporaine. Les 10 titres présentés sont des bijoux de musique d'ambiances où l'on régale nos oreilles avec une palette de tonalités qui n'ont pas de frontières. Mais musique totalement pour ambiances? Pas dans son entièreté! Il y a des mouvements de rythmes vifs qui roulent en boucles dans ce qu'on appelle rythme cosmique stationnaire, comme la furie passive de Subconcious Entry qui tire nos oreilles d'un confortable épisode de contemplativité. Ici comme partout, les nappes de synthés valsent aussi lentement qu'une parade d'escargots allant dans la bouilloire. Même derrière des mouvements plus animés, comme Subconcious Entry et le génial Psychic Indegestion. Subconcious Entry termine sa course dans des nappes d'éther qui embaument aussi les ambiances de Floating Point qui est aussi séduisant que Metabolic Connection avec de lents mouvements ailés dont les délicates nuances ainsi que leurs ombres entourent nos sens, propulsant parfois des vagues qui nous caressent avec un voile de prisme. Un croisement entre Vangelis et Tomita, l'ouverture de Synchronicity jette un peu de morosité avec des soupirs tragiques qui pleurent sous une nuit ornée d'un million d'étoiles. Il y a de belles nappes très Vangelis qui s'agglutinent comme dans une lente valse où l'on danse avec les ombres. Des chants cosmiques acceptent de verser leurs soupirs en symbiose avec les larmes de Synchronicity, amplifiant cette sensation de lourde nostalgie qui entoure ce titre. Après une introduction gorgée de tonalités glauques et rauques, Time Abolition épouse une de ces danses cosmiques qui font les délices des amateurs de musique d'ambiances cosmiques.

Kryfels injecte des effets qui nous rappelle que la MÉ des années vintage évoluait avec des coquetteries soniques qui étaient tout le contraire des charmes de la sensualité musicale. Sauf que Relative Reality me fait mentir avec des boucles de rythme qui roulent en boucles dans un décor électronique décoré de ses plus beaux atouts. J'aime ce mélange de tonalités organiques qui clopinent maladroitement dans des couches de synthé dont les élans cosmiques sont imprégnés de voix astrales. Un concert de voix astrales et un très beau morceau de MÉ! Psychic Indegestion offre les meilleurs moments sur cet album avec un mouvement de rythme vif qui papillonne comme une nuée de papillons défiant des vents forts après une lente agonie de gémissements portée par la force des courants cosmiques. Les ambiances possèdent ce cachet dramatique et poignant qui entoure la quasi-totalité de ce 4ième album de Kryfels qui ajoute des éléments de charmes ici, comme ces chants de baleineaux égarés là-haut, ces lentes lames océaniques qui viennent caresser nos oreilles et ces éléments cosmiques qui viennent les titiller. Court et intense, Reconfiguration fait l'effet d'une lente procession sous des vents hurlants. Une lourde basse jette un voile d'émoi, comme la ténébreuse puissance d'un orgue machiavélique, et un poids de drame humain à cette marche appuyée par une chorale d'anges et de moines cabalistiques. La pièce-titre est tout en contraste au niveau des ambiances. Ici le ton est léger, quasiment maternel, avec des arpèges brillants qui miroitent comme dans une belle berceuse pour enfant solitaire. Une douce berceuse sans voile sibyllin et avec un synthé qui égare quelques soupirs de violons ainsi que des pépiements d'oiseaux clonés et des effets sonores d'un univers qui est à des années-lumière du notre. C’est très beau! Internity termine DREAMLAND en nous rappelant de quoi il est principalement fait. De lentes ondes soniques agonisantes, un magma de nappes de synthé dont les enchevêtrements signent des mouvements de valses très en ralentis, des effets cosmiques plus que recherchés et des bribes de mélodies qui ont fondues avant de se scinder. Un délicieux cocktail pour amateurs de MÉ des années vintages où Klaus Schulze, Tomita et Vangelis étonnaient des oreilles gourmandes et toujours incrédules.

Sylvain Lupari (01/05/17) ****½*

Disponible chez PWM Distrib

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