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  • Writer's pictureSylvain Lupari

KRYFELS: Spacemind (2015) (FR)

“La beauté de Spacemind est d'y croire! Je dirais même de vivre cette histoire et les émotions d'un homme qui va là où son destin l'appelle”

1 Neuronal Activation for Space-Time Travel 13:58 2 Crepuscular March 13:18 3 Space -Time Crossing 7:54 4 Eternal Farewells 5:13 5 The Arrival (Kepler 186f) 11:04 6 A new Existence 5:34 7 Forgotten Light 4:00 8 The Arrival (Kepler 186f) B Version 11:36

(CD 72:56) (Berlin School)

C'est très doux! Un peu comme dans les rythmes feutrés de Body Love où les séquences circulaient avec une attitude mélodieuse. Passé les soupirs larmoyant d'un synthé en habit de saxophone, Neuronal Activation for Space-Time Travel s'empare de nos oreilles avec le même magnétisme que ces boules de rythme qui structuraient les rythmes ambiants de PTO et Velvet Voyage. Des tintements accompagnent le voyage en accéléré de notre esprit vers l'espace-temps. Minimaliste, le rythme est superbe avec les délicieux frottements de boules de rythmes et ces imperfections, ces accrocs bien placés, qui stimulent une écoute plus attentive afin de ne rien manquer de Neuronal Activation for Space-Time Travel qui ouvre ce deuxième opus de Kryfels. SPACEMIND est élaboré autour d'un concept, soit celui du premier être humain qui voyagera dans l'espace-temps. L'idée de base est que l'esprit et l'Univers seraient intimement liés. Et l'univers de Kryfels, composé d'équipements purement analogue, est plus qu'adéquat pour mettre en musique les images de ce voyage. Une lourdeur apathique initie Crepuscular March. Nous devinons une lourde anxiété comme compagnon de voyage de l'astronaute qui se dirige vers son vaisseau spatial. Les nappes de synthé languissent comme des âmes en peine, sevrant leurs angoisses avec des ululements couchés sur le tapis sombre d'un orgue et de son chant patibulaire. Les premiers battements surgissent à la porte des 5 minutes. Ils suivent une lente spirale ascendante avec une légère accélération de la cadence. Le décor devient plus cosmique, bien que ses éléments processionnels restent figés dans une forme d'angoisse, avec des lames de synthé plus éthérées et un embellissement dans des ambiances de plus en plus près de la Lune. Des riffs bien lourds initient Space -Time Crossing, le voyage. Des nappes aux tonalités aussi analogues que les ingrédients du décor agissent comme des éléments propulseur d'un rythme guidé par un mouvement papillonné des séquences qui alternent vivement le pas d'une cadence fluide. La structure des vents synthétisés agi comme l'accélérateur du voyage spatial vers Kepler 186f. Elle crée un corridor et propulse le débit du rythme qui vole à une vitesse inimaginable. Les modulations dans la structure de rythme amplifient cette sensation, liant nos oreilles à notre imagination pour un voyage où les riffs lourds ajoutent un élément d'urgence. La vélocité dans les solos, surtout en deuxième partie, agit aussi comme catalyseur dans cette course spatiale contre la lumière.

La ritournelle de Eternal Farewells est à l'image de son titre. Soit une mélodie séquencée qui roule en boucle dans un décor d'une affligeante tristesse. Les nappes de synthé sont lourdes de larmes et leurs ailes sonores étendent soupirs et réflexions dans un vide astral. C'est un voyage aller-simple, sans retours possibles. C'est par une pluie de vents sifflants que notre astronaute pose son vaisseau sur The Arrival (Kepler 186f). Des nappes d'orgue processionnelles débloquent un lent mouvement qui est fouetté par la vélocité des vents et des étoiles filantes. Ambivalent sur sa structure, le titre s'engage vers un rythme modéré après un tintamarre d'effets sonores spéciaux qui laisse à penser que le dialogue s'engage. Et ce rythme ondule oisivement, comme un tic-tac au ralenti tentant d'aller à contresens. Les nappes restent toujours patibulaires et le rythme voit une autre ouverture où il dégage un plus grand aplomb dans un décor sonore où science-fiction et irréel cohabitent avec une aisance déconcertante. Nous sommes vraiment sur une étrange planète et A New Existence le confirme avec un titre d'ambiances à la Ashra de l'album Blackouts. Forgotten Light termine SPACEMIND en beauté. Avec un titre intense et dont les arrangements donnent des frissons à l'âme. The Arrival (Kepler 186f) B Version fait office d'un titre en extra qui propose une autre version de l'arrivée sur Kepler 186f. Je dirais que c'est un peu plus musical. Sauf que de donner un avantage à une version fait en sorte qu'un élément de l'autre sort plus vainqueur. Donc, les deux titres sont assez similaires mais la version B reste plus musicale et par moments plus poignante avec ses émotions qui semblent plus tangibles. Mais peu importe, nous avons les 2 versions pour le prix d'une!

La beauté de SPACEMIND est d'y croire! Je dirais même de vivre cette histoire et les émotions d'un homme qui va où son destin l'appelle. Là où il ne reviendra plus. Et je dois admettre que c'est toute une surprise, moi qui avait oublié cet album sur le comptoir d'une banque de mémoires de plus en plus fracturée. Il y a beaucoup d'émotions sur de très belles structures analogues d'un album dont l'originalité surprend, puisque c'est très rare que ces albums qui tentent de remonter le temps trouvent une façon originale de le faire. Oui aux parfums d'Ashra, aux essences de Klaus Schulze! Mais ils sont tout petits et servent bien plus à situer le lecteur devant cette œuvre qui assurément devrait appartenir à l'histoire. Tant pour son concept et son originalité qui en aucun moment usent une histoire qui a tiré constamment sur les fils de mon âme. Chapeau Kryfels!

Sylvain Lupari (04/09/18) ****½*

Disponible chez PWM Distrib

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