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  • Writer's pictureSylvain Lupari

LINGUA LUSTRA: Life2 (2022) (FR)

Intense et inspirant, LIFE2 est un album percutant de Lingua Lustra

1 Life2, Pt. 1 10:38

2 Life2, Pt. 2 7:10

3 Life2, Pt. 3 5:04

4 Life2, Pt. 4 13:18

5 Life2, Pt. 5 11:54

6 Life2, Pt. 6 7:54

(DDL 55:58)

(Dark Ambient, Berlin School)

Après deux albums de musique ambiante ténébreuse (Dark Ambient) et après un silence en 2021, Lingua Lustra revient hanter nos oreilles avec un percutant album de rythmes Berliner et de rythmes ambiants dans une texture musicale qui inspirent moults images aux yeux bien connectés à nos oreilles. Pour Albert Borkent, la vie peut avoir plusieurs formes et angles, comme une simple note de musique peut avoir diverses nuances et harmonies tout en créant de nouveaux accords et harmonies, et ainsi de suite. Ainsi, une nouvelle version de la vie émerge de la pandémie. Et alors que la porte s'ouvre, une nouvelle lumière brille et de nouvelles harmonies peuvent être entendues, réfléchies à l'infini, dans le son de demain. Un très beau texte de Lingua Lustra qui illustre à merveille le dynamiste de LIFE2.

Une brève lueur tonale initie le rythme lourd de Part 1. Structuré sur un séquenceur qui fait alterner ses ions sauteurs dans un vif mouvement symétrique, le rythme est comme un train fantôme. Une ligne de basse appuie ce mouvement qui dévie subtilement pour éviter ces obstacles sonores qui se dressent sur son passage. La cadence est expéditive et on entend des hurlements de trains, ainsi que ces délicats pads translucides qui irradient un univers à la Tangerine Dream, période Exit. Cette structure frénétique s'enfonce dans une phase métamorphique remplie de gaz stellaire un peu après la 4ième minute. Des vagues sonores recouvrent alors Part 1 qui continu de battre en sourdine sous ce voile sonore où des sifflements de trains sont encore plus précis, un peu comme si notre train principal roulait dans un tunnel sous les eaux. Et peu à peu, le rythme refait surface pour resurgir près de 3 minutes plus loin. Sa texture ostinato nous remplit les oreilles d'airs fredonnés et de parfums musicaux liés à la Trance alors que les pads aux airs de trompettes nous ramène à la période analogue de la musique électronique. Un gros morceau pour débuter ce LIFE2 qui nous met les oreilles en appétit. Surtout que Part 2 continue dans cette approche où le séquenceur y sculpte une rythmique plus alambiquée. D'un genre statique frénétique, le rythme est conçu sur une multitude de bonds arythmiques qui sont séquencés en un mouvement minimaliste ayant une légère vision stroboscopique. Des lames de synthé aux couleurs écarlates coupent des stries plus ou moins courtes, libérant une onde sifflante qui jette une ambiance prismatique autour de ce rythme qui entre dans une courte phase de transition une 30taine de secondes après la 2ième minute. Un peu comme dans Part 1, on l'entend comme étant enfoui. Mais il revient aussitôt et on remarque un peu plus cette texture caoutchouteuse qui crée un effet d'écho constant sur son étonnante progression. Son second point de transition, un peu après la 4ième minute, est plus long. Par la suite on entend un peu plus cet effet de ressort organique qui s'est pourtant greffé dès le départ. Comme quoi que ces phases de transitions amènent une plus grande attention à ce que nous découvrons.

Après ces deux bombes rythmiques, Part3 nous amène dans les territoires de la musique ambiante ténébreuse du musicien Belge. De longs bourdonnements coiffés de froissements nourrissent principalement la première moitié. Omniprésents, ces froissements disparaissent pour laisser la place à des boucles oscillatrices qui cernent des accords processionnels rythmiques, guidant Part3 dans une finale où le psybient révèle charmes et utilité. Une fascinante structure de rythme, toujours sans ambition, ouvre Part4. Assis sur des accords répétitifs qui coulent comme une eau rythmique, il sert de lit oscillant qui accueille différentes couleurs et longueurs de stries et de nappes de synthé sur un mouvement minimaliste qui déborde de son lit avec un puissant mouvement ostinato pour finalement vivre en retrait et laisser la faune psybient nourrir les dernières minutes du titre. Après une ouverture atmosphérique, Part5 glisse sur une texture pulsatoire où différentes nappes de synthé et d'orgue coulent dans une intensité qui rappelle ces multicouches de synthé des années psychédéliques. Un titre qui sonne comme du bon Klaus Schulze inspiré. Les nappes indécises qui introduisent Part6 vibrionnent de leurs cercles finement pulsatoires. Elles embrassent un long bourdonnement qui amplifie cette mesure de pulsations dans une texture où l'intensité se découpe au couteau. Albert Borkent maintient constamment l'intérêt de l'auditeur en injectant des pads dramatiques qui font continuellement bouillonner ce magma sonore nourri de lames et de nappes de synthé aux émotions spectrales.

Intense et inspirant, LIFE2 est un album percutant de Lingua Lustra. Le Berlin School prend et perd ses formes dans un univers musical toujours en effervescence. Un très bon album où les oreilles en ont pour leur argent!

Sylvain Lupari (27/01/22) ****½*

Disponible au Exosphere Bandcamp

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