Sylvain Lupari
MARKUS REUTER: Sultry Kissing Lounge (2014) (FR)
“Pour les fans d'Eno/Fripp avec de longues lamentations de guitare abstraites qui nous plongent dans les territoires sombres de la musique ambiante”

1 Kandi 6:41
2 Patricia 4:58
3 Francesca 4:38
4 Lorena 5:45
5 Olga 5:05
6 Veronica 6:35
7 Valentina 4:12
8 Julia 6:05
9 Brigitte 4:44
10 Josefine 6:57
11 Roberta 5:29
12 Michaela 6:32
13 Gabrielle 9:54

(DDL 78:06) (V.F.)
(Ambient & experimental Touch Guitar)
On connait le nom de Markus Reuter pour ses collaborations avec Ian Boddy et plus dernièrement avec Stephen Parsick. Figure dominante dans les cercles de musique ambiante progressive, il nous présente son dernier album solo depuis Trepanation, paru en 2009. Son 7ième depuis Taster en 1997. Que ce soit avec Centrozoon, avec Bernhard Wöstheinrich et autres duo, le guitariste allemand apporte une sulfureuse dimension à des ambiances soniques qui s'enrichissent de son vocabulaire abstrait. Faut entendre Colour Division avec Ian Boddy et Ceasing To Exist avec Stephen Parsick, afin de saisir toute la dimension de cet habile sculpteur d'ambiances énigmatiques qui verse ses larmes et ses ardentes strates de guitares dont les lentes boucles et les longues agonies fusionnent en de nébuleuses ondes vampiriques et donnent une texture sonique intrigante à une musique méditative qui se teint de noir. En solitaire, l'effet est plutôt différent. SULTRY KISSING LOUNGE est un recueil sonique de 13 titres où Markus Reuter triture et exorcise sa Touch Guitar afin de lui donner des airs de Robert Fripp qui cherche les ambiances linéales de Brian Eno dans des capsules soniques dépourvues de rythmes. À juste titre, cette référence au duo est tout indiqué pour décrire l'album. Tant que nos oreilles en sont parfois toutes mélangées.
C'est dans le cadre de la tournée The Crimson ProjeKCt, qui a eu lieu en Europe au printemps 2014, que les bases de cet album ont été composé, joué et enregistré. Ce projet, qui inclut la participation d'artistes aussi renommés qu'Adrian Belew, Tony Levin, Pat Mastelotto, Markus Reuter, Tobias Ralph, et Julie Stick est un hommage aux œuvres de King Crimson. Et c'est Markus Reuter qui ouvrait les spectacles avec de courts intermèdes auxquelles il a donné des noms de femme. Kandi se présente à nos oreilles de façon timide. De fines ondes cartésiennes flottent comme des spectres dans le noir. On y entend de délicates pulsations qui sont étouffées par de lents mouvements arythmiques dont les remous créent d'immenses vagues soniques somme toutes très affectueuses. Intelligent dans sa présentation, Markus Reuter instaure un genre de crescendo sonique qui monte graduellement au fil des titres. Des titres pour la plupart improvisées où les ondes Frippertroniques flottent comme des souvenirs égarés da