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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Stearns Plunge (1986) (FR)

Updated: Jul 19, 2023

“Bien sûr que Plunge est totalement différent! Mais il faut passer par dessus et nous laisser avaler par les charmes de cette incroyable odyssée électronique”

1 Splash 3:34 2 Two Memories 3:26 3 Penguins on Mars 4:35 4 Dark Passage 4:38 5 Space Grass 4:19 6 Tickle 1:46 7 Entry 4:00 8 Plunge 5:21 9 Whoosh! 7:15 10 Bell Tear 1:50 11 Exit 2:20 12 Loose Ends 0:59

Sonic Atmospheres ‎– 315 (1986) Groove | GR-037 (1999) (CD 44:03) (Eclectic, folk, ambient , New Age)

Plus direct et plus accessible, PLUNGE est une petite gâterie que s'est offert Michael Stearns. C'est une tulipe dans son jardin de roses. C'est beau mais ça détonne. C'est l'album de la diversité pour le synthésiste de Tucson qui délaisse les fresques musicales ambiosphériques tel que Chronos et M'Ocean pour caresser un univers musical éclectique où funky-jazz, country-grass, blues et mélodies électroniques se croisent dans un micmac musical qui, si à la première écoute fait fuir, n'est pas aussi vilain que nos oreilles éberluées veulent bien nous laisser entendre.

Splash part le bal de la diversité musicale avec une explosion qui dirige le titre vers un rythme vif et saccadé aux odeurs de funky-jazz. Les accords de clavier sont nerveux. Sautillants sur place, ils tambourinent une ligne de mélodie tantôt linéaire et tantôt circulaire que des nappes de saxophone harponnent de leurs souffles rauques et musicaux sur une structure rebelle qui offre un intéressant duel synthé/saxophone. Two Memories est une belle berceuse lunaire empreinte d'une nostalgie qui embrasse une délicate joie de vivre en 2ième portion. C'est un des titres sur PLUNGE qui respire le plus les ambiances éthérées de Michael Stearns avec le très court Bell Tear. On écoute Penguins on Mars et on ne peut trouver un meilleur titre pour désigner ce ballet d'arpèges miroitants qui déambulent d'une façon maladroite. Le titre est éclatant de fraîcheur et on sent vraiment une ambiance hivernale avec une approche sonore très visuelle où les arpèges tintent comme des glaçons prismiques dévalant des dunes de neige abruptes. Intense et noir, Dark Passage nous plonge dans les sombres ambiances cosmiques de Michael Stearns avec lente procession qui respire les fragrances oubliés de Chronos. Space Grass nous amène vers un autre registre avec un country électronique très entraînant. C'est un rythme de danse foraine avec une guitare nerveuse qui harmonise ses riffs et ses accords dans les reflets bleutés des lignes de synthé dont les arrangements font fleurir les complaintes harmonieuses d'un violon caché dans cet étonnant boogie-woogie Hillbilly électronique qui déborde au-delà des frontières de Tickle.

Après une première portion qui rappelle les errances cosmiques de Chronos, Entry embrasse une structure rythmique ascensionnelle avec des tam-tams claniques qui tonnent sur un canevas mélodique ambiguë où râles de sax, riffs de guitare coulants et souffles de synthé cristallisés dans l'oubli s'entrecroisent dans une folle course contre les 4 minutes. La pièce-titre en est une d'ambiances avec une ligne de basse qui égrène sa méditation dans les harmonies pensives d'un violon aux larmes arabiques ainsi que dans les milles reflets scintillants d'un synthé et d'un saxophone mélancoliques. Furieux, Whoosh! secoue notre passivité avec un carrousel d'arpèges qui tournoient comme des coups de ciseaux dans le vent. On dirait une cadence taillée dans de brefs coups sur une enclume de verre qu'une lourde ligne de basse ralentie pour en éparpiller un tempo qui caresse toutes les allégories soniques et rythmiques de PLUNGE. Exit est l'exemple parfait pour décrire l'envoûtement graduel qui s'empare de nos oreilles à force d'écouter cet album très diversifié de Michael Stearns. Les tam-tams pesants qui tambourinent une transe des grands manitous Hopis suspendent le temps. Et les accords de guitare qui foulent ce rythme linéaire ajoutent une dimension western qui harmonise son cachet clanique avec les souffles de verre d'un synthé nourri du désespoir. C'est un très bon titre qui passe inaperçu lorsqu’entendu sans vraiment écouter mais qui forge un ver d'oreille ensorceleur lorsqu'on y prête attention. Et je dirais que ça s'applique aux deux-tiers des titres de PLUNGE. Loose Ends conclût cet album incompris de Michael Stearns avec une brève incursion dans les ambiances de jazz et blues des cabarets américains des années 50.

Douze titres pour 44 minutes, avouez qu'il y a matière à interrogations. Mais il faut passer par-dessus les préjugés et jeter une oreille très attentive à chacun des 12 titres de PLUNGE afin d'en saisir toutes les nuances et charmes. Je me souviens de ma première écoute. Je n'avais pas passé à la face B, après Tickle j'en avais plein le casque! Mais le gros avantage de chroniquer des œuvres musicales est de plonger à fond afin d'écrire une chronique objective. Et c'est de cette façon que je suis tombé sous les charmes de PLUNGE. Michael Stearns étonne avec une approche rythmique et mélodique brodée dans l'ombre de ses claviers et synthés où les ambiances d'un folklore américain sont rendues avec tellement de justesse qu'on ne peut ne pas blêmir des oreilles. Même court, chaque titre est soigneusement élaboré, démontrant une étonnante maîtrise du synthésiste Américain pour des structures plus concises que ses fresques aux parfums d'improvisations cosmiques.

Sylvain Lupari (20/02/08) ***½**

Available at Groove nl

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