“Superbement plus hypnotique, The Colours of Life continue exactement là où Music for Paradise nous avait quitté: au pays des rêves éveillés”
1 La Vie (The Dance of Life) 11:57 2 Bali Sunrise (The Joy of Life) 6:22 3 Ganga (The River of Life) 10:23 4 Mountains of Karma (The Wheel of Life) 8:32 5 Being One (Air) 6:55 6 One Being (Water) 4:36 7 Changes in Being (Fire) 4:37 8 Being Home Again (Earth) 6:14
IC 80.076 (LP 37:22) 87 2 370-2 (CD 59:44)
(Ambient, spiritual, tribal and Berlin School EM)
Les babillements d'un bébé émerveillé ouvrent La Vie (The Dance of Life). Dès ces premières secondes, le pattern de musique de relaxation qui recouvrait le poétique univers de Music for Paradise s'offre à nos oreilles. De délicates brises flûtées, des voix oniriques et un doux vent chaud caressent nos oreilles, poussant les tendres riffs et accords d'une guitare cosmique au plus profond de notre subconscient. La voix d'Yves Greder revient posséder notre mantra avec une narration qui nous rentre dedans, comme un hypnotiseur dont les mots stigmatisent son entrée à l'intérieur de nos rêves éveillés. Superbement plus envoûtant, THE COLOURS OF LIFE poursuit exactement là où Music for Paradise nous avait laissé; soit sur les dunes d'une plage mirifique où dansent les nuages et flottent les brises d'une mer réchauffée par un soleil pénétrant. Incroyablement délicat, La Vie offre cette structure de rythme hypnotique qui avait tant séduit dans Being One, mais avec un débit un petit peu plus accentué où notre tronc se dandine mollement sous l'effet d'une drogue sonique. On a l'impression de flotter avec le vent avec ces doux tam-tams qui caressent les lents accords ascensionnels d'une basse absolument pénétrante. Le Mellotron est génial. Il encercle de ses voiles de tendresse ces doux tam-tams qui tambourinent plus soyeusement que les accords d'un piano qui martèle une intrusion dans notre subconscient alors que la guitare fait planer ses harmonies bohémiennes avec une absolue discrétion. Si on flotte avec le vent avec La Vie on danse avec ses enfants dans Bali Sunrise (The Joy of Life). Hyper mélodieux et enchanteur, c'est avec ce titre que je suis tombé en amour avec Mind Over Matter. Et il me fait toujours le même effet quelques 25 plus tard. Un doux souffle d'une flûte à la voix humaine en ouvre son magnétisme. Son chant flotte sur les vagues d'un océan de sérénité lorsque de fines percussions avec une tonalité de xylophone en bois dessinent le croquis rythmique. Des accords de guitare, doux comme ceux d'une harpe, traînent dans ce rythme embryonnaire qui se laisse toujours cajoler par les vagues. On entend des maracas. Tout doucement Bali Sunrise présente son rythme. Un rythme des îles où une fête spirituelle se déroule dans nos oreilles. La flûte est magnifique. Son chant saoulant. Mais il y a plus. La guitare! Ouf qu'elle nous perce les oreilles. Elle nous renverse. Tant de douceur et de colère en même temps. C'est comme embrasser la vie et maudire sa fin avec ces solos tendres qui pleurent dans d'autres plus tranchants, plus colériques. J'en ai entendu des solos de guitare dans ma vie, Clapton, Buchanan, Ray Vaughn ou Hendrix. Aucun ne m'a autant arraché les écorces de l'âme comme dans Bali Sunrise. J'exagère? Pas vraiment, ou si peu, mais ça dépeint tout le jeu de Klaus Hoffmann-Hoock à la guitare. Ganga (The River of Life) est la version studio du titre offert comme bonus sur la version CD de Music for Paradise. C'est aussi lascif et hypnotique. L'ambiance de studio lui donne une enveloppe plus pénétrante. Mountains of Karma (The Wheel of Life) termine THE COLOURS OF LIFE avec une structure méditative et ambiosphérique où flottent des brises flûtées et des solos de guitares acidés sur les accords épars d'un sombre piano pensif qui égrènent sa mélancolie dans des tonnerres et explosions. À sa composition, THE COLOURS OF LIFE était destiné à un format vinyle. Innovative Communication l'a plutôt sorti en CD et LP, d'où la complète partie A de Music for Paradise comme titre en prime sur l'édition CD. La sélection est plus que judicieuse car ces deux albums se complètent à merveille et fait de THE COLOURS OF LIFE un incontournable. Sylvain Lupari (14/12/13) *****
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