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Writer's pictureSylvain Lupari

MOONSATELLITE: Strange Music (2018) (FR)

“Des rythmes et des ambiances évolutives dans un unique pattern de séquences, Strange Magic est un autre coup de génie de MoonSatellite”

1 Strange Music #1 13:42 2 Strange Music #2 7:32 3 Strange Music #3 9:36 4 Strange Music #4 13:17 5 Strange Music #5 5:48 6 Strange Music #6 8:50 7 Strange Music #7 7:04 MoonSatellite Music

(DDL 65:52) (French School's Cosmic Rock) STRANGE MUSIC est un autre coup de magie de MoonSatellite.

Album après album, le musicien Nantais hausse la barre de son art en revivifiant cette magie qui ne cesse de croître depuis qu'il nous a balancé son Sequenzer - Volume 1 entre les oreilles en 2009. Pour Lone Wolf, cet album est aussi l'aboutissement de Dark Summer. Et suivant ses préceptes mélancoliques, STRANGE MUSIC initie un autre voyage lyrique et onirique où s'entremêlent des larmes et soupirs de synthé mélancoliques à des séquences mélodiques où soufflent des nappes de synthés qui nous font dériver dans un cosmos dont l'énergie des étoiles réchauffent les tonalités assez analogues des synthés. Un autre très bel album où nos sens se laissent envahir par la magie de MoonSatellite, et ça ne prend pas de temps!

Après les bruits électroniques d'usage, une symphonie de nappes avec une douceur analogue infiltre nos oreilles. Le mouvement est planant et s'embellit de voix monastiques. Plus de 3 minutes plus tard, le séquenceur se met en mode harmonique. Et une des richesses, parce qu'il y en a plusieurs, du répertoire de Lone Wolf est sa capacité à sculpter des rythmes harmoniques qui restent toujours dans un état planant, même si les séquences estampillent un rythme pulsatoire qui bourdonne de plusieurs autres séquences. On dénombre deux lignes de rythmes sur Strange Music #1. Une qui oscille avec une mélodie tisseuse de ver-d'oreille plaquée dans ses boucles, et une autre pulsatrice qui tente d'asseoir sa dominance. Et au travers cela, scintillent et sautillent un essaim de séquences aux tonalités intersidérales. Fixée à nos oreilles, cette structure rythmique harmonique déploie ses amples boucles oscillatrices qui flottent entre des nappes anesthésiantes et des filets de voix séraphiques. Les nuances dans le confort des nappes et les oscillations rythmiques sont du bonbon pour nos oreilles qui entend la musique filée entre nos sens aussi vite que ses secondes. Strange Music #2 s’accroche aux derniers souffles ambiosphériques de Strange Music #1 avec un mouvement plus accentué du séquenceur qui étend une structure ambiante et lentement stroboscopique dans un splendide décor cosmique. Même si le rythme est nettement plus vivant et accentue sa présence au fil des secondes, la musique demeure toujours aux portes de la mélancolie. Strange Music #3 est le cœur rythmique, le pinacle du beat de cet album. Le rythme est vif avec des ions séquencés qui sautillent dans cet essaim de séquences qui suit les romances rythmiques du dernier album de MoonSatellite. Stationnaire, le rythme sautille d'un accord à l'autre alors que des séquences organiques émiettent leurs distorsions et d'autres séquences bouillonnent afin d'épaissir la sauce rythmique. Des larmes de synthés gémissent avec une vision mélancolique tandis que les arrangements cosmiques imposent un décor sonore qui ne laisse filtrer aucune bulle d'air.

Divisé en 2 parties, Strange Music #4 propose une ouverture tissée d'éléments d’ambiances où flottent une masse de brume cosmique. Un récital pour âmes vagabondes se détache et les étoiles scintillent afin de rendre encore plus touchante cette mélodie lunaire qui fredonne dans le cœur de ce magma d'ambiances. Un mouvement du séquenceur s'extirpe afin de délier un rythme binaire. Un tout en harmonie et l'autre tout en rythme! Cette structure est décorée d'effets percussifs et de pépiements interstellaires qui suivent son envoûtante courbe oscillatrice. Un peu comme le 2ième titre, Strange Music #5 est un autre bon rock cosmique qui tourne autour des boucles oscillatrices d'une structure toujours vivifiée par des séquences indigènes qui vont et viennent à la grandeur des espaces de STRANGE MUSIC. Après une introduction théâtrale nourrie d'orchestrations cosmiques et électroniques, Strange Music #6 explose d'un rythme vif guidé par des lignes de séquences contiguës. Si une ligne est harmonique, les nappes qui l'enserrent le sont tout autant avec des effets contrastants. Les nuances ici emplissent les espaces et nourrissent surtout ces boucles oscillatrices qui montent et descendent depuis les premiers pas rythmiques de l'album, donnant ainsi cette richesse dans son décor ainsi que toute la latitude nécessaire à MoonSatellite pour approfondir ses rythmes plus ambiants que conducteur de frénésie sur un plancher de danse. Strange Music #7 offre une finale à la grandeur de cet album. Rythme vif à la fois mélodieux et stationnaire riche en contrastes, tant dans les tons que leurs élans tendrement submergés de retenue. Les nappes de synthé sont à l'égales de ces structures ambivalentes. La plupart sont enveloppantes et sculptées pour planer dans le cosmos, alors que d'autres se détachent afin de former des petites lignes d'harmonies qui épousent assez bien la philosophie et cette vision autant romanesque que poétique de Lone Wolf qui reste un des plus beaux artistes de la MÉ faite en France.

STRANGE MUSIC est tout un album de cette musique planante des années 70 qui coule aussi bien dans mes écouteurs que dans mes haut-parleurs. Le son est riche et très enveloppant. La netteté des séquences est éblouissante pour les oreilles. Et rappelez-vous que si vous vous ennuyez des fresques musico-cosmiques de Jean-Michel Jarre et des poésies musicales d'artistes tel que Age, Thierry Fervant, Frédéric Mercier et j'en oublie, avec une vision plus contemporaine, MoonSatellite est l'antidote à vos besoins. Puissant et intimidant!

Sylvain Lupari (20/06/18) ****½*

Disponible au MoonSatellite Bandcamp

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