top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

MYSTICAL LIGHT: Full Moon Rising (2015) (FR)

Lourd et poussé par des rythmes de danse purs, Full Moon Rising est l'équivalent de marteler une enclume dans un magasin de porcelaine

1 Adrift 6:46

2 Signs of Life 5:02

3 Quantum Leap 6:23

4 Stranded 8:31

5 Fly me to the Moon 6:10

6 Lost on the Dark Side 6:44

7 Pulse 5:32

8 Gravitational Vortex 6:19

9 Mare Tranquillitatis 5:48

10 Silent Sky 10:05

11 Full Moon Rising 5:54

12 The Selenites 5:53

Self-release (CD 74:14)

(Sequencer-based EDM)

André Willms et Michael Wilkes avaient tout simplement mystifié les adeptes de MÉ en 2013 avec un percutant album qui alliait les ambiances d'Astral Cookies, projet d'André Willms, à la musique lourdement séquencée et très animée de Yog-Sothoth, projet de Michael Wilkes. La question était sans doute de savoir si Mystical Light irait au-delà des horizons de Beyond the Horizon. Difficile de faire mieux! Pourtant le duo W n'est pas très loin derrière. Même avec une approche qui pourrait en dérouter plus d'un! FULL MOON RISING est moins nuancé. Toujours embaumé des enivrants parfums d'une Berlin School martelée par de bonnes séquences et de lourdes percussions, ce 2ième album de Mystical Light est plus direct. Disons qu'il ne fait pas dans la dentelle avec une approche concentrée sur des rythmes qui balancent entre un genre d'IDM sans ses éléments psybient et du techno très robotique, très cosmique. Encore une fois, ce sont nos oreilles, nos murs et les voisins qui en souffrent le plus...

Une oblongue ligne de vent venant du Nord, des particules soniques remplies de prisme, des cognements sourds et une sinueuse ligne d'oscillations étend l'approche rythmique Méphistophélique de Adrift. FULL MOON RISING démarre en coup de canon. Des séquences scintillantes ornent une constellation sonique inspirée des années Stratosfear. Le rythme est noir. Nappé de belles nappes de synthé aux parfums irisés, il porte une belle mélodie vampirique qui chante telle une chorale de spectres sur un rythme qui rampe de ses belles boucles oscillatoires. Le décor et les arrangements sont hallucinants. On pourrait se croire dans un film d'épouvante avec ce superbe titre qui va tourner toute l'année dans mon iPod. Disons que ça démarre très bien cette deuxième rencontre avec Mystical Light. Signs of Life nous amène à un autre niveau; celui de la musique de plancher de danse pour lourdaud qui fleurit dans tous les recoins de cet album. Un collier d'arpèges trace une structure de rythme spasmodique avec des accords qui secouent les ambiances des nappes de synthé morphiques. Ces nappes font le contrepoids à un genre de funk cosmique avec des ions qui hoquètent dans l'ombre des bonnes pulsations résonnantes, des percussions assez sobres mais lourdes et des cliquetis métalliques que l'on peut confondre avec des claquements de main. Une délicate mélodie s'extirpe de ce schéma de danse relativement ambiante, témoignant ainsi de toutes les richesses qui entourent chacun des titres cet album. De fines pulsations sournoises et des chants d'ectoplasmes sur LSD ouvrent le lent rythme de Quantum Leap. Le mouvement est circulaire et rempli de gazouillis organiques, alliant le genre de Redshift à un techno ambiant arqué sur de bonnes pulsations. Des pulsations qui perdent leurs ombres. Et des ombres qui s'agglutinent dans une lourde chorégraphie pandémoniaque où le synthé troque ses habits pour ceux d'une six-cordes et lancent des solos qui hantent tout autant que ces séquences cristallines qui scintillent et virevoltent avec une grâce spectrale. Du Mark Shreeve lourd et réinventé! J'adore. Stranded n'est pas en reste. Les ambiances flottent comme une menace dans une intro où un signal d'alarme éveille en nous un sentiment de détresse dans une navette spatiale. Les arrangements accentuent le climat d'angoisse avec des vents qui se perdent dans des nappes aux caresses ambiantes. On entend venir les percussions de loin. Ils finissent par marteler un rythme à la fois lourd et fluide alors que les séquences se métamorphosent en gazouillements organiques dont les lignes stroboscopiques croisent sans heurter une autre ligne de séquences ornée d'une délicate mélodie invitante. C'est de la belle musique.

Les approches sournoises sont légion dans cet album de Mystical Light. Elles prennent le temps de développer à la fois les rythmes et les ambiances. Sur Fly me to the Moon, elles servent de lit à des beaux arpèges aux tonalités de verre qui défilent dans un mouvement ambiant et saccadé. Les solos de synthé fusent de toutes parts, c'est une des richesses de cet album en passant, sur une structure qui hésite entre son rythme et ses ambiances. Une structure qui gagne en vélocité et finie par foncer dans un genre d'IDM très robotique. Lost on the Dark Side présente une structure saccadée comme dans les bons moments de danse, de techno cosmique de Nattefrost. On reste toujours dans le domaine de danse cosmique, de l'IDM cybernétique gonflé par de lourdes ambiances et des rythmes pulsatoires saccadés, un brin stroboscopique, avec Pulse et sa panoplie de percussions qui claquent comme des castagnettes électroniques. Gravitational Vortex fait encore plus musique de plancher de danse avec des pulsations arythmiques, des croassements d'arpèges spasmodiques et des tintements allégoriques qui se fondent à des orchestrations de danse. Si on reste sur notre chaise, c'est parce qu'on est crevé! Profitez de Mare Tranquillitatis pour reprendre votre souffle car c'est le seul titre tranquille de cet album bourré de dynamite rythmique. L'approche est délicate et très onirique avec de belles séquences limpides qui tintent et serpentent des vents creux. Silent Sky nous replonge dans des rythmes de danses cosmiques infernales avec une longue structure qui profite de ses 10 minutes afin de bien mélanger ses rythmes à des phases d'ambiances où des sons gutturaux à la Secrets of Taklamakan viennent rôder. C'est un titre qui fait très Jean-Michel Jarre avec de bonnes percussions articulées et bien dosées ainsi que des échantillonnages de percussions manuelles et de bonnes séquences nerveuses qui se déchaînent dans des orchestrations du style très danse. Full Moon Rising est aussi très invitant avec de bons solos de synthé mais des voix peu invitantes, alors que The Selenites termine FULL MOON RISING avec un rythme ambiant qui devient lent, comme un genre de down-tempo puiser dans les ombres de Pulse. Les ambiances y sont riches et nourries de voix absentes et de bons solos d'un synthé très lyrique. J'y entends des murmures de Let the Night Last Forever de Walter Christian Rothe.

Lourd et poussé par de pesant rythmes de danse, FULL MOON RISING est l'équivalent de marteler une enclume dans un magasin de porcelaines. Tout ce qui tombe, tout ce qui éclate produit des copeaux de mélodies aux teintes surnaturelles. Il y a un très bon mélange des rythmes de Jean-Michel Jarre et de Nattefrost avec des ambiances de Tangerine Dream, période 76-77, et Mark Shreeve. Même si nous sommes loin des nuances de Beyond the Horizon, la musique reste belle, enlevante et pourvue d'une mitraille de séquences, pulsations basses et de percussions qui fouettent, bousculent et réajustent chaque titre vers des passages toujours plus houleux, sans pour autant jamais négligé l'approche mélodieuse avec des airs spectraux qui hantent.

Sylvain Lupari (07/03/15) ***½**

Available at Cue Records & Groove NL

4 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page